Industrie verte, Fonds Vert des annonces mais peu de concret

La récente (début janvier) visite du Ministre de l’Économie est passée quasiment inaperçue. Il est vrai que Bruno Le Maire se déplace régulièrement pour faire mieux passer la politique gouvernementale. A l’occasion de cette visite il a déclaré que les Ardennes seraient « département pilote » concernant la création d’une industrie verte. En guise d’annonce il a simplement précisé que ce projet ferait l’objet d’une présentation à l’Assemblée Nationale en avril.

L’objectif de ce texte de loi est de développer sur les territoires une industrie avec des valeurs environnementales. Que les Ardennes soient associées à ce projet peut être une bonne chose. Cependant, l’expérience montre que cela reste souvent sans lendemain. Les annonces de la création de CEVITAL aux Ayvelles ou de Mercier à Revin sont là pour prouver que les annonces ne sont pas toujours suivies d’effets.

Ainsi en septembre 2022 la 1ère Ministre avait annoncé la création d’un Fonds vert abondé de 2 milliards d’euros. Celui-ci est organisé autour de trois axes: renforcer la performance environnementale, adapter les territoires au changement climatique et améliorer le cadre de vie. Problème, le gouvernement n’a toujours pas publié la circulaire avec le formulaire permettant de candidater. Il n’y a pas mieux pour décourager les entreprises et collectivités intéressées. Par ailleurs, aucune information n’est faite sur la clé de répartition des 2 milliards de ce Fonds vert. La proposition de B. Le Maire est-elle un projet complémentaire sur environnement et industries ou des promesses qui ne verrons jamais le jour?

Alors oui les propositions sont alléchantes mais à trop vouloir courir plusieurs objectifs à la fois le risque est grand de faire flop.

Le chômage est toujours très élevé dans les Ardennes

Alors qu’il est de 7,4 %, nationalement, le chiffre est de 9,3 % dans notre département. Il faudra plus que la visite d’un ministre pour remonter la pente !

Sylvain DALLA ROSA

Sedan : maternité en danger

Et pas que : ce serait aussi le service de surveillance continue ( en clair, un service de réanimation, un peu allégé ) utilisé d’ailleurs comme service de réanimation pendant la crise du COVID. Alors même que l’on manque de tels lits, cela va constituer une véritable perte de chance pour des malades du Sedanais.

Les conséquences d’une fermeture de la maternité sont connues, avec des femmes qui vont se retrouver à une heure de toute maternité, aller accoucher en Belgique !

Ceci est la conséquence des politiques de santé menées depuis des années … pour faire des économies et favoriser le secteur privé.

Les fermetures sont annoncées pour le 1er mars, et présentées avec fatalisme : on ne trouve pas d’anesthésistes ! Mais précisément, la solution d’urgence est dans le privé, pas la privatisation de l’hôpital, mais la réquisition des anesthésistes du privé pour travailler dans le secteur public !

La population doit se faire entendre : manifestation le samedi 4 février avec un rendez-vous à 10 h devant l’hôpital de Sedan.

Toutes et tous dans la rue le 31 janvier

Imperturbable, le Président Macron et son gouvernement poursuivent leur projet malfaisant de réforme des retraites. Et on entend même parler de la remise en cause des 35 h ! Le pays ne travaillerait pas assez! Oui, les salariés n’en peuvent plus d’être exploités, méprisés. Ils veulent être dignes de leur travail, avoir un emploi qui serve la société, pas les profits ! Alors, le coeur n’est pas à l’ouvrage ! Emmanuel Macron veut désespérer un peu plus, en en demandant toujours davantage pour le patronat. Car c’est cela son rêve, surtout ne pas toucher aux profits, que ce soit pour payer les retraites, ou même pour investir dans l’avenir de notre pays et pousser la population – ceux qui peuvent – vers des financements privés pour leur retraite, arroser un peu plus les marchés financiers et casser notre Sécurité Sociale.

Il a mis le pays au défi. La réponse des Français·es est puissante et claire : « Nous ne voulons pas de cette reforme des retraites ! » Il y avait deux millions de personnes dans les rues le 19 janvier, 7000 à Charleville-Mézières.

La parole doit revenir au peuple, dans le cadre d’un grand débat démocratique organisé dans tout le pays, dans les entreprises, dans les services publics, dans les quartiers et les universités, conclu par un référendum.

C’est le sens de la motion référendaire déposée par les Député.e.s des groupes de gauche et écologistes à l’Assemblée nationale, à l’initiative des députés communistes, qui sera débattue le 6 février prochain.

D’ici là, le PCF appelle à amplifier partout la mobilisation, dans les entreprises et les services publics et dans le cadre de la journée de grève et de manifestations du 31 janvier. Cette journée doit être historique pour faire reculer le pouvoir ! A Charleville-Mézières, rendez-vous à 13 h 30 au parc des expositions pour une manifestation jusqu’à la place de l’Hôtel de Ville.

« C’est en forgeant qu’on devient forgeron » : chiche Monsieur le député Cordier !

Interrogé sur la réforme des retraites, le député de la 2ème circonscription des Ardennes, pour ne pas le nommer Pierre Cordier, a été d’un cynisme digne du président de la République !

Proche du terrain se dit-il ? L’exemple emblématique des forgerons est une pure provocation quand on sait que les ouvriers ont une espérance de vie inférieure de 7 ans, quand on sait qu’1/4 d’entre-eux sont déjà morts à 62ans…

L’avis du peuple qui ne serait pas contre de travailler un peu plus longtemps ? Quel peuple ???

Et dans son interview, il dit : « les gens me disent énormément sur le terrain que l’espérance de vie augmente mais qu’ils ne sont pas forcément prêts à travailler plus longtemps ???…

Il se considère comme proche  des gens. Il ne suffit pas d’enfiler des bottes en caoutchouc pour les connaître. Cela n’est que de la pure communication.

Qui a-t-il rencontré pour asséner de telles affirmations ? Des métallos, des pompiers ? Des salariés des travaux publics ? Des agents hospitaliers ? Ou alors des femmes ? Ces invisibles idolâtrées pendant la crise de la Covid 19 et qui sont toujours aussi méprisées.

Les femmes ne seront d’ailleurs pas concernées pour la grande majorité d’entre elles par la retraite à 1200 euros BRUT par mois et dont le montant reste d’ailleurs largement insuffisant pour vivre dignement. En effet, pour y prétendre, il faut cocher toutes les cases. Dans leur grande majorité, les femmes ont des carrières incomplètes, le plus souvent hachées, avec des temps partiels subis. Elles ne pourront donc pas valider tous les trimestres nécessaires. C’est la plus grosse « fake news » de Macron.

Enfin, le député Cordier conclut en disant qu’il faudrait « prendre de la hauteur » ! Pour la blague, difficile dans les Ardennes avec un point culminant de 504 mètres à la Croix Scaille !

Plus sérieusement, on est en droit de se demander si le député connaît la situation socio-économique de son département (taux de chômage, précarité…). La vision libérale de la retraite considérée comme un temps improductif donc inutile n’est pas celle des communistes.

Nous considérons qu’elle doit être un temps utile pour soi, les siens et la société après une dure vie de labeur et plus particulièrement dans NOS Ardennes.

Il semblerait que le député ait battu en retraite mais la saison des crêpes vient tout juste de commencer ! Les scrupules n’étouffent pas le député. En tout état de cause, Monsieur le député Cordier, NOUS N’OUBLIERONS PAS !

Corine POSTAL

AG des communistes des Ardennes

Le 14 janvier, les communistes des Ardennes tenaient une assemblée générale en présence d’Igor Zamichiei, représentant la direction du PCF. Il s’est agi de lancer les débats de préparation du 39ème congrès du PCF. Et ce ne sera pas en conclave fermé, mais en lien avec les préoccupations de la population et les luttes actuelles ! L’assemblée a affirmé sa volonté de mettre toutes ses forces pour faire plier Macron dans son projet inique de réforme des retraites.

Démographie, l’hémorragie continue

La situation n’est pas nouvelle, notre département connaît une baisse de sa population. Sur 6 années c’est une perte de près de 10 000 habitants qui est comptabilisée. Entre les années 2017 et 2023 seules une quinzaine de communes ardennaises sont épargnées par une diminution de leur population. Inutile de chercher à échafauder des théories plus ou moins fumeuses pour expliquer cette tendance. La casse industrielle et la pauvreté incitent les habitants à aller voire ailleurs si l’herbe est plus verte. Ce constat est particulièrement vrai pour la jeunesse qui veut poursuivre des études supérieures et qui est obligée de s’expatrier vers d’autres départements.

En ce qui concerne les deux villes ardennaises les plus peuplées, Charleville-Mézières et Sedan, elles semblent avoir stabilisées leurs habitants. Mais si on regarde les chiffres fournis par l’INSEE, entre 2014 et 2020 Sedan passe de 18 672 habitants à 16 730 et Charleville-Mézières de 48 615 à 46 388. Néanmoins, les statistiques permettent de constater une fragile stabilité en 2020. Ces chiffres ne sont pas seulement inquiétants pour le dynamisme économique, ils ont également des conséquences financières pour les communes. En effet, les dotations de l’État sont calculées en tenant compte du nombre d’habitants.

Au plan national la tendance est également au déclin démographique. L’INSEE a fait des projections. Avec 66,9 millions d’habitants en 2018, la population française devrait connaître son pic démographique en 2044 avec 69,3 millions. C’est à cette date que la population devrait progressivement baisser pour atteindre les 68,1 millions d’habitants en 2070. Certes, il s’agit là de projections chiffrées qui peuvent évoluer dans un sens ou dans l’autre mais les grandes tendances sont là.

La seule solution pour sortir de cet engrenage mortifère passe notamment par une relance de l’économie, le maintien des services publics et le développement de l’enseignement supérieur.

Sylvain DALLA ROSA

Suppression du timbre rouge, une décision qui cache la casse de la Poste

Celui ou celle qui n’a pas eu l’information doit vivre sur une autre planète. L’information est matraquée par tous les médias : depuis le 1er janvier le timbre rouge pour envoyer du courrier en urgence est supprimé. Après la fermeture de bureaux de Poste, remplacés par des agences postales communales ou dans un commerce, aujourd’hui c’est l’acheminement du courrier qui est remis en cause. Cette mesure est prise pour des raisons d’économies estimées à 500 millions d’euros nationalement.

La direction de la Poste s’est montré moins prolixe pour informer sur la restructuration de tournées de facteurs. Ils envisagent de réduire à 3 tournées par semaine. Certes, avec internet, le volume de courriers a durablement diminués passant de 18 milliards de lettres par an à seulement 7 milliards en 2022. Cette diminution de courriers touche tous les habitants mais également les entreprises comme le Crédit Agricole dans les Ardennes qui était le principal client de la Poste.

Cependant, des problèmes vont se poser et qui ne sont jamais évoqués par la Poste. Alors que depuis plusieurs années a été ouvert un centre de tri à Charleville-Mézières au Moulin Leblanc actuellement tous les courriers postés dans le département sont envoyés par camion à Chalons en Champagne pour être triés et reviennent dans les Ardennes le matin. De même, de restructuration en restructuration c’est l’allongement des tournées qui est à l’ordre du jour. Cette gestion engendre des retards importants pour la distribution de courrier. Et pénalise prioritairement ceux qui sont abonnés à un quotidien (L’Humanité).

Si on veut garder un service public de la Poste performant il est nécessaire de lancer une véritable consultation de la population, des agents et des élus.

Sylvain DALLA ROSA

Retraites : pour un projet alternatif crédible

Nous ne demandons pas le statu quo : notre système de retraites par répartition doit être amélioré. Et c’est possible ! C’est un défi de civilisation auquel le PCF répond en s’adressant à tous les âges de la vie.

Il faut reconnaître le rôle essentiel dans la société des seniors alors qu’ils ne sont considérés que comme des charges par le capital, en favorisant un temps de retraite en bonne santé, avec les moyens de subvenir à ses besoins y compris au grand âge.

Il faut sécuriser la situation des jeunes, avec un revenu pendant leurs études leur assurant aussi des annuités de cotisation.

Il faut augmenter les salaires, assurer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, avec autant d’augmentation de cotisations pour la Sécurité Sociale.

Le pouvoir macronien prétend qu’il faudrait travailler plus longtemps, mais laisse sur le côté 6 millions de chômeurs et d’immenses besoins insatisfaits de biens et de services, publics notamment. Il faudrait en fait travailler mieux, avec des emplois de meilleure qualité ― donc plus efficaces ― en développant la formation, en diminuant le temps de travail, en donnant de véritables droits d’intervention aux salariés, en développant une démocratie sociale.

Il faut dépenser plus pour les retraites, et c’est possible : notre société produira 1,6 fois plus en 2040 qu’en 2020. C’est un progrès plus rapide que celui prévu du nombre de retraités rapportés aux actifs. Mais c’est un tout autre type de croissance qui est nécessaire, au service de l’humain dans le respect de la planète et non les gâchis actuels du à la logique et la voracité du capital, particulièrement du grand capital financier.

Le PCF propose de faire cotiser les revenus financiers des entreprises et de moduler les cotisations en fonction des politiques d’emploi des entreprises, évidemment avec comme objectif une augmentation de la masse globale, et de donner des pouvoirs nouveaux aux salariés. Non seulement ceci doit amener les ressources financières nécessaires, mais aussi enclencher un cercle vertueux de développement économique au service de l’humain.

Dans la mobilisation contre la réforme inique de Macron, les partis politiques ont un rôle essentiel, celui de crédibiliser qu’un projet alternatif est possible. C’est pourquoi, comme cela s’est fait à Paris, et dans de nombreuses villes, le PCF 08 a invité toutes les forces politiques de gauche et les organisations syndicales à un débat public le mercredi 25 janvier à 18 h dans les salons de l’hôtel de ville de Mézières.

Les berges à l’abandon

J’ai déjà eu l’occasion de solliciter le Président d’Ardenne Métropole, B. Ravignon, sur le manque d’entretien des berges de la Meuse. Depuis le désengagement de Voies Navigables de France (VNF) cette situation s’aggrave d’année en année. Ainsi, sur les berges qui sont à proximité du port du Mont Olympe plusieurs arbres menacent de tomber à l’eau. Les intempéries de ces derniers jours viennent aggraver une situation déjà préoccupante. Le fleuve est actuellement très haut. A certains endroits les berges sont sous l’eau. Si ces embâcles devaient tomber à l’eau il y aurait le risque de détériorer les barrages et les écluses, ceux de Montcy étant les plus exposés.

La réglementation précise que ce sont les propriétaires riverains qui doivent assurer l’entretien courant. Bien souvent ces riverains ignorent cette réglementation et même qu’ils sont propriétaires des berges. Lors d’une récente réunion, le Président d’Ardenne Métropole nous avait fait part de sa volonté d’instaurer la taxe de prévention des inondations (GEMAPI). Cette fiscalité supplémentaire sur les ménages, que nous devons à la bonté du gouvernement, doit servir à l’entretien des berges. C’est pourquoi, je souhaite que la communauté d’agglomération intervienne pour faire retirer les arbres qui menacent de tomber. Ce constat vaut également pour la Vence depuis la dissolution regrettable du SIETAV.

Sylvain DALLA ROSA

Péril et tensions à l’Adapah 08

L’Adapah 08, association d’aide à domicile, existe depuis 1959 et suit actuellement environ 2500 ardennais-es en perte d’autonomie. Ce sont 530 salarié-es, essentiellement des femmes, qui se déplacent aux domiciles des personnes les plus vulnérables.

Aujourd’hui, ce sont des emplois qui sont menacés et des usagers qui risquent de ne plus recevoir l’attention qui leur est due. En effet, pendant les dernières fêtes de fin d’année, les salarié-es ont reçu un courrier leur annonçant le redressement judiciaire. Pour une période de 6 mois, l’activité est maintenue et les salaires seront sécurisés tout au long de la procédure.

Mais tout cela était annoncé depuis bien longtemps, avec des pertes moyennes annuelles de 800 000 euros depuis bientôt 12 ans, la trésorerie s’est évaporée. L’origine des pertes est diverse, de mauvais investissements immobiliers, la mutualisation du service facturation et paie avec d’autres structures régionales, le partenariat avec le réseau APA et le financement de la part du conseil départemental des Ardennes qui n’est pas forcément en phase avec les réalités et les contraintes du terrain. Ajoutons à cela la libéralisation du « marché de l’aide à domicile » avec la loi de 2005 sur la cohésion sociale de Borloo et la non prise en charge de la dépendance et de la perte d’autonomie par la branche maladie de la sécurité sociale et nous obtenons une situation extrêmement tendue pour les usagers et les aides à domicile ardennais-es.

Les 12 élu-es au Comité Sociale et Économique (48 % CGT et 52 % CFDT) sont convoqué-es au tribunal judiciaire le mercredi 11 janvier 2023, affaire à suivre.

Carlos FERNANDEZ

DS CGT ADAPAH 08