Elu sans triomphalisme

Mardi dernier s’est tenu le conseil municipal de Charleville-Mézières pour l’élection du maire. A cette occasion Sylvain DALLA ROSA est intervenu dans le débat. Extraits:

« Presque 70% d’abstention ne donne à personne l’occasion de triompher. C’est même un défi démocratique auquel nous sommes confrontés. Certes, il y a le contexte de la crise sanitaire mais au-delà on s’aperçoit que de plus en plus, au fil des élections, il y a un véritable décrochage démocratique. Ainsi, votre liste Monsieur Ravignon n’est majoritaire qu’avec 23,95% des inscrits et sans compter les non-inscrits. Je suppose que vous ne pensez pas que la droite et LREM (parti de E.Macron) qui était votre allié pèsent 77% à Charleville-Mézières, votre score du 15 mars dernier. La réalité électorale est bien différente.

Vous allez, à nouveau, gérer notre ville pendant les six ans à venir. Les échos de la campagne montrent que nos concitoyens des quartiers populaires, Ronde Couture, Manchester et la Houillére, se sentent délaissés. Je crois qu’il est nécessaire et urgent d’entendre ces aspirations sous peine, dans les années qui viennent, d’assister à un décrochage démocratique encore plus fort que celui que nous connaissons. Dans un sondage, quelques 71% des sondés ont privilégié l’écoute des habitants comme prioritaire. Je crois qu’il nous faut réfléchir collectivement à la façon la plus pertinente de renouer le fil démocratique avec l’ensemble de nos concitoyens. C’est d’autant plus nécessaire que le gouvernement n’abandonne pas sa volonté d’étrangler financièrement les collectivités locales.

La liste de gauche que je conduisais a formulé plusieurs axes que nous continuerons à porter comme la gratuité des transports urbains, la défense des services publics, la sécurité ou un plan de déplacements cohérents. Vous connaissez notre ardeur à porter des propositions qui permettraient de donner un nouveau souffle à notre ville.

Le privé à l’assaut du château de Sedan

En plein confinement, le conseil municipal de Sedan s’est réuni le 4 mai dernier. On aurait pu penser qu’il s’agissait pour le maire monsieur Herbillon (divers quelque chose) d’annoncer des mesures rigoureuses pour lutter contre le Covid 19. Non, le dossier majeur de cette réunion municipale était d’attribuer une délégation de service public (DSP) au groupe « Alfan » pour gérer l’activité du Château fort. Par la même occasion il mettait un terme à la gestion de la société d’économie mixte qui gérait le Château médiéval sedanais est le plus grand d’Europe. L’objectif de cette DSP, qui est une privatisation de la gestion, est d’atteindre les 100 000 visiteurs par an.

Les méthodes de travail du groupe « Alfan » risquent d’être différentes et de privilégier la rentabilité financière avant tout. D’ores et déjà le prix à payer par la ville de Sedan va s’élever à 329 000,00 euros soit 50 000,00 euros de plus que la gestion précédente.

Sur la pente glissante de la privatisation à quand un fast-food dans la salle d’armes du Château?

Réintégration

Le lundi 25 mai, la CGT s’est regroupée devant la Direction régionale du travail située à Charleville-Mézières en soutien à l’inspecteur marnais du travail Anthony Smith. Celui-ci s’est fait mettre à pied pour avoir fait son travail. Il avait déposé un référé au Tribunal Administratif pour alerter sur une entreprise qui ne fournissait pas les travailleurs en équipement de protection face à la pandémie.  

La casse du droit du travail n’a pas été confinée. Le Parti Communiste Français était évidemment présent pour le défendre. Non à la répression syndicale !

Quand l’austérité tue

Au sortir de la crise du COVID-19, l’exécutif n’a eu de cesse de se répandre en excuses, promesses, mea culpa et autres exercices de contrition, on a vu Emmanuel Macron à la Pitié-Salpêtrière, promettre une « revalorisation des rémunérations et des carrières » aux soignants en colère qui l’ont interpellé lors de sa visite. (1) Le gouvernement se veut rassurant et prétend avoir pris acte de la détresse des personnels mais concrètement, quelles réformes sont à l’agenda gouvernemental ?
La crise de l’hôpital public, si l’épidémie de COVID l’a mise en évidence, ne date pas d’hier : 25 ans d’austérité budgétaire ont contribué à appauvrir l’hôpital et à dégrader les conditions de travail des personnels soignants. Depuis l’adoption de la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) en 2009, les gouvernements successifs ont régulièrement réduit les budgets de l’hôpital public, durcissant les conditions de travail des personnels. (2)
Une tendance qui ne semble pas devoir s’inverser : en pleine crise du COVID, le directeur de l’ARS Grand Est a tenu des propos scandaleux sur le maintien de la suppression de 589 postes et 178 lits au CHRU de Nancy, propos qui lui ont coûté son poste sans pour autant que le projet qu’il évoquait ne soit remis en cause. Le projet en question dit « Plan du Comité Interministériel de Performance et de la Modernisation de l’Offre de soins », surnommé « Plan Copermo », prévoit une restriction extrêmement dure des financements pour l’hôpital public, inspirée des orientations ministérielles. Ces mesures sont très similaires à d’autres antérieures qui ont largement contribué à dégrader la situation des services d’urgences, entre autres, le gouvernement a superbement ignoré les nombreuses grèves qui ont eu lieu afin de résister à ces réformes. Il est prévu depuis l’adoption par l’ARS en juillet 2019 de la déclinaison locale des plans nationaux pour l’hôpital que 598 emplois soient supprimés, de même que 174 lits au CHRU de Nancy. En pleine crise du COVID, l’ancien directeur de l’ARS avait affirmé que le plan Copermo n’était aucunement remis en question, au grand dam des élus locaux et régionaux, qui ont alors vigoureusement protesté, au point que le ministre de la santé a dû intervenir pour préciser que les plans de restructuration de l’hôpital étaient suspendus. Suspendus mais pas supprimés… (3)
Et pourtant le lourd bilan de la crise du COVID devrait faire réagir : au 17 mai 2020 on déplorait pour la région Grand Est 2806 personnes hospitalisées, 234 patients en réanimation et 3272 morts dans les hôpitaux et il faut y ajouter les 1707 personnes décédées dans les EHPAD. La région Grand Est a été une des plus touchées par l’épidémie, et les morts, s’ils sont décédés du coronavirus ont aussi payé le prix de 25 ans de réformes néo-libérales d’appauvrissement de l’hôpital public, un hôpital mieux doté en moyens et en personnel aurait peut-être été plus à même d’accueillir et de soigner les victimes de l’épidémie. (4)
L’austérité a tué, et malgré la lourdeur du bilan, le gouvernement ne remet pas en question les mesures d’économie. Jusqu’où va-t-on poursuivre dans la violence économique ? Le gouvernement reste sourd, aveugle et indifférent aux souffrances voire à la mort de la population.
L’austérité budgétaire a un coût humain : elle tue les plus pauvres, les plus fragiles et les plus vulnérables. Nous nous rappelons tous de ces moments dramatiques au cours desquels le virus a emporté parfois jusqu’à la moitié des effectifs dans certains EHPAD. Tout en menant des opérations de communications qui ne trompent personne, et surtout pas le personnel soignant, le gouvernement ne change pas d’un iota sa politique budgétaire, combien faudra-t-il encore de morts pour que l’exécutif entende la détresse de la population et infléchisse réellement sa politique ?
Christine
Bibliographie

1. http://www.leparisien.fr/politique/hopitaux-gilets-jaunes-emmanuel-macron-face-au-risque-du-reveil-social-17-05-2020-8318496.php
2. « Hôpital public à vendre » Anne Gervais, André Grimaldi, le monde diplomatique, novembre 2010, p 1, 20-21.
3. https://nvo.fr/macron-vire-le-directeur-de-lars-grand-est-mais-pas-son-plan-hospitalier/
4. https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/infographies-coronavirus-4979-morts-du-covid19-2806-patients-hospitalises-234-reanimation

Deville : un site à l’abandon ?

L’aménagement de la friche Deville, avenue Forest à Charleville-Mézières, semble au point mort. Après une fermeture définitive en juin 2016 c’est la société Invicta qui a fait la meilleure offre de reprise supprimant au passage 42 salariés. Après avoir récupéré le matériel industriel Invicta a aussitôt délocalisé la production à Donchery et Vivier au Court.

Le conseil départemental, propriétaire des bâtiments, a engagé une négociation avec le groupe portugais Alves Ribeiro qui s’est porté acquéreur de l’ensemble du site comprenant 32 000 mètres carrés pour un montant estimé à l’époque à 1,68 million. Le projet consiste, semble t-il, à la construction de logements de standing. Un écueil cependant, le site est classé en PPRI (protection des inondations) et se trouve donc inconstructible. Les aménagements ne peuvent se faire que dans les bâtiments existants.

Autre aspect de ce dossier, il est impératif de conserver une partie des bâtiments qui sont des éléments essentiels pour la sauvegarde du patrimoine industriel carolomacérien.

Par ailleurs, le conseil départemental étant propriétaire des locaux depuis 2003 il lui incombe de pratiquer à la dépollution du site.

Plusieurs questions se posent notamment celle concernant le projet d’aménagement du site. La société Alves Ribeiro est elle toujours intéressée par les bâtiments et avec quel projet? Quelles dispositions seront prises afin de préserver le patrimoine industriel? Qu’en est-il de la dépollution?

Face aux difficultés, un moratoire des loyers

En pleine crise du capitalisme, amplifiée par la crise du COVID-19 les locataires sont une fois de plus parmi les grands oubliés. Pour pallier à cela, plusieurs associations de locataires demandent (entre autre) un moratoire des loyers. Historiquement c’est une revendication forte du mouvement ouvrier face aux périodes de crises ; durant le siège de Paris de 1870 par exemple. C’est pour cela que la CNL, qui s’inscrit dans cette lignée historique, fût la première association de défense des locataires à demander la mise en place immédiate d’un moratoire.

Face aux difficultés des entreprises, Macron a annoncé la mise en place de mesures d’accompagnement, de garanties d’emprunts de l’Etat à hauteur de 300 milliards, de report de cotisations et autres. En d’autres termes, un allègement significatif pour éviter la déroute et la faillite de ces entreprises.

Pour les bailleurs sociaux ardennais (Habitat 08 et Espace Habitat) La CNL08 demande qu’il en soit de même pour les locataires : l’endettement d’un très grand nombre de familles, avec les mesures liées au confinement, va encore s’aggraver. Il est urgent que l’Etat accompagne également la population qui vit des situations de chômage technique, perte d’emploi définitive, perte d’activité partielle ou totale, un bouleversement de vie dans leur sphère privée.

On applaudit, mais surtout on n’oublie pas

Avec la crise sanitaire actuelle on parle beaucoup de l’hôpital. Il est peut-être utile de rappeler comment celui-ci est financé. Pas par l’impôt mais par la Sécurité Sociale.

Cela nous amène à évoquer comment est financée la Sécu ? En grande partie c’est par les COTISATIONS sociales ce que le patronat appelle les charges.

D’autre part, chaque année depuis les ordonnances Juppé de 96, le taux de l’ONDAM (objectif de dépenses pour l’Assurance maladie) proposé par le gouvernement dans le cadre du PLFSS (plan de financement de la Sécu) est voté à l’assemblée nationale par les députés et décide de la part de la richesse nationale accordée aux dépenses de santé, notamment pour l’hôpital.

A force d’exonérer les patrons de cotisations sociales sous prétexte de compétitivité,

A force de faire croire aux salariés qu’en diminuant leurs cotisations sociales leur salaire augmente,

A force de voter chaque année un ONDAM insuffisant pour une santé publique du XXIème siècle, l’hôpital est en crise depuis de nombreuses années par manque de recettes.

Mais là, « rien ne sera plus comme avant » dixit le Président de la République ! Ah bon…

Le directeur de l’Agence régionale de la santé (ARS Grand EST) et sans vouloir le défendre, a été limogé car il a dit tout haut ce que le gouvernement a fait tout bas. Il a confirmé en pleine crise sanitaire la suppression de 174 lits au CHRU de Nancy.

Avec un budget rectificatif 2020 de 0 euros pour l’hôpital, ça continue comme avant mais… en sourdine.

En effet, comment expliquer en pleine épidémie du Covid 19 que les différents gouvernements sont responsables des difficultés récurrentes dont souffre l’hôpital depuis des dizaines d’années. Le manque de postes et de moyens rend plus insupportable le travail des soignants. Elles sont pourtant dénoncées de longue date par certains partis politiques, PCF en tête, syndicats, associations d’usagers, collectifs…Aucun responsable ne peut dire qu’il ne savait pas, sauf à être dans le déni.

Localement, la fusion des 4 hôpitaux Nord-Ardennais en un hôpital unique nommé « CHINA » (ça ne s’invente pas ! les autorités ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnaît) est l’illustration des économies imposées au détriment d’une offre de soins sur tout le territoire pour toute et tous.

D’ailleurs, le maire de Charleville-Mézières et président du Conseil de surveillance de ce nouvel établissement, à défaut de jacinthes (qu’il a fait distribuer aux personnels de Manchester), aurait dû, le moment venu, rendre hommage aux hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville et Fumay puisqu’il a consenti à les sacrifier sur l’autel de l’austérité.

Idem pour le maire de Sedan et feu président du Conseil de l’hôpital qui, malgré de fortes mobilisations, a accepté que cet établissement de proximité ait été dépecé d’une grande partie de ses activités. Mais…, pour gérer la crise du Covid 19, 5 lits de réanimation ont été ouverts ! CQFD.

La révolte gronde dans tous le pays.

Les professionnels et les usagers ne sont pas dupes de vos supercheries « Monsieur Macron » et vos soutiens locaux ! Et attention, le monde d’après appartient au peuple.

 

Les lycéens sont dans le flou

Les lycéens sont dans le flou depuis la fermeture de leur établissement. Enseignement à distance rendu lacunaire par l’inefficacité des supports utilisés, manque d’organisation, annonces contradictoires vis-à-vis des épreuves du bac que ce soit pour les premières et les terminales, réforme Blanquer oblige.
Sans parler des lycées professionnels qui, encore une fois, seront les premiers à être jetés dans la jungle, et cette fois celle de la pandémie.
Combien d’entre nous finiront par décrocher ? Ce gouvernement est dangereux, dangereux pour les travailleurs, dangereux pour les jeunes.Vive la République Sociale.   NOUS VOULONS DES RÉPONSES CLAIRES !

Une agence bien nébuleuse

Réuni le 5 mai dernier en vidéo conférence le conseil communautaire de l’agglomération Ardenne Métropole à validé, pour la quatrième année consécutive, son adhésion à l’Agence d’urbanisme de Reims. L’intérêt de cette démarche n’apparaît pas clairement. A bien regarder les statuts de cette agence on constate que celle-ci ne regroupe que quelques adhérents de collectivités, essentiellement la ville de Reims et l’agglomération rémoise.

La subvention d’Ardenne Métropole se monte annuellement à 100 000,00 euros soit depuis 2017, date de l’adhésion, c’est 400 000,00 euros qui ont été versés. Pour quel retour? D’autant qu’il ne s’agit pas d’investissements mais essentiellement du travail intellectuel et d’étude. Des structures ardennaises peuvent faire le travail souhaité. Particulièrement « Ardennes Développement » à qui l’agglomération va verser pour 2020 la somme de 162 500,00 euros. Selon l’expression, « quand c’est flou c’est qu’il y a un loup ».