L’eau, un enjeu majeur pour les années à venir

La sécheresse de ces derniers mois montre toute l’importance de l’approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées et les efforts à faire pour préserver la ressource. Depuis la loi de 2015 la responsabilité des communes dans ce domaine a été transférée aux intercommunalités. Toutefois la situation n’est pas égale sur tout le territoire national. L’Assemblée des communautés de France a fait le constat qu’en 2021 seulement 33% des communes appliquaient ce transfert de compétences. La plus importante communauté d’agglomération de notre département, Ardenne Métropole, qui regroupe 58 communes et 120 000 habitants applique la loi et assure la compétence « eau et assainissement ». L’exercice a cependant été sensible car il a fallu harmoniser la tarification et la gestion sur le territoire. C’est aujourd’hui chose faite et l’ensemble des communes de l’agglomération sont à une gestion unique. A l’exception du fonctionnement des quatre principales stations d’épuration (Charleville- Sedan- Nouzonville – Bazeilles) la gestion de l’eau est gérée par le service public auquel nous sommes attachés.

Malheureusement, ce qui était jusque là une tarification abordable pour le prix de l’eau va subir une hausse importante dés le mois d’avril. C’est une augmentation de 13% par m³ d’eau qui va être appliquée. Cette hausse est la traduction de l’inflation qui touche l’énergie. Ainsi pour la gestion de l’eau la facture d’électricité va passer de 615 000 euros en 2021 à 1,78 million en 2023. Malgré cette taxation exorbitante il est toujours nécessaire de faire des travaux d’entretien et d’amélioration des réseaux. Ceux-ci vont s’élever pour l’eau à presque 5 millions d’euros en 2023.

Cette hausse va pénaliser d’abord les foyers les plus modestes. Il devient nécessaire de réfléchir rapidement à une tarification sociale. Taxer les plus gros consommateurs est une piste à explorer. Par ailleurs, la préservation de la ressource en eau et la lutte contre son gaspillage constituent des enjeux majeurs pour les années à venir.

Sylvain DALLA ROSA

Nos déchets valent chers

Avec 100% des collectivités qui adhérent à une structure Valodéa (syndicat départemental pour le traitement des déchets ménagers) les Ardennes ont décidé il y a quelques années de se mettre en commun afin d’être plus efficaces et de diminuer les coûts de traitement des déchets. Point faible de cette politique c’est la persistance du conseil départemental, présidé par la droite, de maintenir la société d’économie mixte ARCAVI. Je réclame depuis plusieurs années qu’ARCAVI soit dissout et intègre le personnel de Valodéa.

Malheureusement l’incendie du 21 juillet dernier a détruit totalement le centre de tri situé à Charleville-Mézières. La reconstruction est estimée à presque 21 millions d’euros. L’assurance ne remboursant que 17 millions. La mise en service d’un nouveau centre de tri plus moderne, n’interviendra pas avant 2025. Mais comme un désastre n’arrive jamais seul Valodéa doit faire face à l’augmentation nationale de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) qui en quelques années passe graduellement de 17 euros la tonne à 65 euros à partir de 2025. Soit une hausse multipliée par 4 et qui frappe tous les déchets mis en enfouissement.

Valodéa, compte tenu de l’incendie du centre de tri, est obligé de mettre en enfouissement à Eteigniéres une partie des déchets issue de la collecte sélective. Le traitement des déchets est doublement pénalisé, d’un côté l’incendie perturbe gravement le traitement des déchets valorisables et de l’autre notre politique de traitement des déchets va être soumise à la hausse de la TGAP. Il serait appréciable que le Préfet fasse en sorte que cette taxe ne s’applique pas sur la partie des déchets qui auparavant n’était pas enfoui mais valorisé et qui doivent retrouver prochainement un traitement de valorisation.

Sylvain DALLA ROSA

Membre de VALODEA

Offensives tout azimuth contre l’Éducation Nationale

« Celui qui ouvre une porte d’école, ferme une prison » Victor Hugo.

Chez nous, toutes les collectivités se lancent dans la fermeture ! Après les fermetures d’école annoncées par la ville de Charleville-Mézières, celle du collège La Fontaine par le conseil départemental, voici le conseil régional qui ferme des lycées ! Le projet de fermeture du site de Vivier au Court du Lycée Jean Baptiste Clément avait déjà fuité. Voilà que la fermeture du lycée Simone Veil d’Etion est également annoncée pour 2025. Pour faire des économies … Le conseil régional donne ainsi son aval à une réforme des lycées professionnels proposée par le gouvernement pour réduire la part de l’enseignement au bénéfice de stages en entreprise très longs, pour mieux formater les jeunes à la soumission au patronat, plutôt que de leur donner les éléments d’une culture émancipatrice !

Les collectivités, l’État aussi ! Les mesures pour l’enseignement secondaire ne sont pas encore connues, mais déjà on sait que 20 postes de professeurs des écoles seront supprimés dans notre département à la rentrée prochaine. Les manifestations se multiplient contre les fermetures de classes : Flize, Sedan, Harcy, Rocroi, Bourg-Fidèle …

Un rassemblement est prévu le lundi 13 mars à 17 h devant la préfecture où se tiendra la réunion du Conseil Départemental de l’Education Nationale. La fédération des Ardennes du PCF assure parents et enseignants de son soutien.

Michèle LEFLON

Retraite, jetons toutes nos forces dans la bataille

La grande mobilisation politique et sociale sur les retraites change la donne. Elle cristallise le débat politique, fait resurgir la question sociale au premier plan, engage dans une opposition de classe des forces sociales considérables. Mieux, elle peut être gagnée comme lorsque dans l’histoire le peuple se rassemble pour reprendre son avenir en main. C’est tout l’enjeu de la nouvelle phase qui s’ouvre avec la puissante mobilisation le 7 mars dernier, 9000 manifestants à Charleville-Mézières et plus de 3 millions nationalement.

À droite, les choses sont claires depuis que le premier geste de LR, qui prétendait au retour en force de la droite, cela a été de se ranger derrière Macron au nom des intérêts de classe. Quant à Le Pen, elle s’affiche contre le projet Macron mais continue de protéger le capital en proposant toujours plus d’exonérations de cotisations sociales au patronat au gré des propositions de loi. En face, le monde syndical et les forces de gauche se sont lancés dans la bataille.

C’est en tout état de cause l’unité syndicale la plus aboutie depuis de longues années, avec le soutien d’une large majorité de Français. Elle est fondée sur le refus unanime de tout report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. Et le mouvement social en cours, massif comme rarement, peut même contribuer à ce que la gauche dépasse le plafond de verre qui l’enserre aujourd’hui, bien loin d’une majorité nécessaire au changement. Les communistes y sont pleinement engagés. Sur le fond, avec leurs propositions de financement d’une retraite à 60 ans pour toutes et tous faisant grandir l’idée qu’une autre réforme est possible et nécessaire.

C’est un enjeu décisif dans l’affrontement en cours parce que l’intervention des travailleuses, des travailleurs du public comme du privé est déterminante pour construire un rapport de force de nature à faire reculer le pouvoir Macron.

Alors ne nous y trompons pas, la mobilisation des communistes dans les semaines à venir comptera. Chaque communiste peut contribuer à mettre en échec le projet Macron et gagner une réforme des retraites favorable au travail plutôt qu’au capital. Prochaine date de mobilisation annoncée par l’intersyndicale le 11 mars. Les communistes seront au rendez vous !

Sylvain DALLA ROSA

Conflit d’intérêts

Responsabilités nationales obligent le maire de Charleville-Mézières doit revoir ses engagements au plan local. C’est ainsi que lors du dernier conseil municipal il a fait voter la création d’un poste de maire-adjoint supplémentaire. En période de « disette financière » ce n’était pourtant pas une priorité.

C’est donc à un jeu de chaises musicales auquel nous avons assisté ce 9 février. Le conseiller municipal F. Jolion est devenu maire-adjoint en charge du CCAS. Problème Monsieur Jolion est président de la CAF des Ardennes. Avec son récent mandat de vice président du CCAS carolomacérien il risque d’y avoir conflit d’intérêts………Monsieur Jolion doit choisir.

Sylvain DALLA ROSA

Hôpital de Sedan : l’application des lois santé d’austérité !

Les lois successives concernant la santé, celle de Bachelot, celle de Touraine, celle de Buzyn en dernier ont construit le rapprochement entre les hôpitaux d’un même territoire avec un objectif très clairement explicité dans la dernière : rassembler dans les chefs-lieux des départements les services actifs et transformer les autres en hôpitaux pompeusement appelés hôpitaux de proximité, dépourvus de maternité, de chirurgie, d’urgences, de services de spécialités et ouverts sur l’extérieur, un abus de langage pour dire ouverts sur le privé pour mieux déconstruire la notion de service public hospitalier.

La seule véritable raison en est la volonté de réduire les dépenses de santé, en s’appuyant sur la pénurie de médecins, construite depuis trop d’années dans ce but.

C’est cette politique qui est mise en œuvre dans notre département, favorisée par la soumission des maires (Charleville-Mézières, Sedan, Fumay – à Fumay, le maire a été battu aux dernières élections municipales) qui ont accepté la fusion administrative de tous les hôpitaux du Nord Ardennes.

Comment s’étonner donc des menaces de fermeture de la maternité de Sedan, de son service de néonatalogie, de son service de surveillance continue ? Tout a été fait pour ne pas anticiper les départs à la retraite des médecins anesthésistes. Curieusement, on entend parler de relancer la chirurgie ambulatoire à Sedan ! Il y aurait des anesthésistes pour cela : ceux du privé ! Cela répond tout à fait aux perspectives du plan Ma Santé 2022 traduite dans la loi Buzyn !

Grace à la mobilisation, encore ce lundi 27 février devant les archives départementales, où la directrice générale de l’ARS Grand Est avait cru bon se cacher pour rencontrer élus et médecins, aucune annonce de fermeture n’est encore faite ! Notons le mépris pour les personnels dont les organisations syndicales ont été tenues hors des discussions ainsi que les usagers. Cette mobilisation doit encore s’amplifier.

La proposition de loi Darmanin, la réduction du droit d’asile

Le projet de loi «  pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » appelé couramment projet de loi Darmanin se traduirait dans la réalité par « comment réduire le droit d’asile et utiliser les personnes migrantes dans les métiers en tension ».

Toutes les lois depuis 1980 ont eu le même objectif : réduire les droits des étrangers. Celle-ci arrive en plus dans une période où l’on voudrait nous faire croire que les murs, les barbelés empêchent les mouvements de population et cela en niant la « mondialisation » des phénomènes de migrations et les effets des dérèglements climatiques à ce sujet. Certes, elle favoriserait quelques régularisations de travailleurs « sans-papiers »

Mais ce qui est très inquiétant dans ce projet de loi, c’est la volonté de mettre un nouveau coup au droit d’asile. Pour ce gouvernement, contrôler l’immigration passe par la réduction drastique du droit d’asile et la multiplication des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Cette partie de la loi nous montre l’influence idéologique de l’extrême droite depuis les dernières élections présidentielle et législatives.

De multiples associations constatent que le droit d’asile est régulièrement bafoué aux frontières françaises et européennes et restent très inquiets de ce qui restera du droit d’asile après cette nouvelle loi.

Pourquoi de nouveau durcir l’accès au droit d’asile alors que la France n’accepte que 30% des demandes faites ?

Devons-nous rappeler au gouvernement l’article 33 de la convention de Genève qui garantit le principe de non-refoulement à la frontière et qui impose un examen individuel, raisonnable et objectif de leur potentielle demande d’asile ?

Les insécurités humaines sont multiples et les pays du nord ont la responsabilité d’une nouvelle solidarité, d’une politique ouverte et accueillante et de sécurisation des parcours migratoires. La migration ne constitue pas un délit et elle nécessite le retour à une culture de paix dans une société accueillante et solidaire respectant le droit international et les droits des personnes étrangères.

Encore cette semaine, un canot a chaviré dans la Méditerranée : une soixantaine de morts.

Tous les Jours, à partir de 15 h 40, les femmes travaillent gratuitement!

Les femmes touchent une retraite inférieure de 40 % à celles des hommes. Quand on parle de « retraités pauvres », il faut écrire en réalité et parler de retraitéEs, au féminin. De même, lorsqu’on parle des aidants, dont 80 % sont des aidantEs, lorsqu’on parle des familles monoparentales en précarité, 86 % sont des femmes seules avec enfants…   

En France il existe depuis 1972 de multiples lois pour l’égalité salariale et professionnelle qui ne sont pas appliquées. C’est un véritable scandale d’État, car ces lois sont non contraignantes. Dans un système d’inégalité systémique, seules des réformes coercitives peuvent permettre de lutter contre le système patriarcal.

En France, dans leur vie professionnelle, les femmes subissent de nombreuses contraintes au travail, qui ne permettent pas de construire une carrière dans de bonnes conditions. Cela prive le monde du travail d’inventivité, de créativité, et de forces considérables. Selon l’Insee, le revenu des femmes reste inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes.

Derrière la bataille pour les retraites, tout le monde voit bien qu’il s’agit d’un choix idéologique de société majeur pour l’ensemble des salariéEs, pour la société.

La réforme des retraites de E. Macron est un recul pour les droits des femmes. Pour survivre les femmes seront incitées à travailler jusqu’à 67 ans pour avoir accès à une pension à taux plein ; alors qu’en moyenne l’espérance de vie en bonne santé des femmes est de 64 ans. C’est un enjeu de classe, car cet âge en bonne santé est évidemment moindre pour les femmes dans les métiers avec beaucoup de pénibilité qui ne sont pas reconnus : les métiers d’aides à la personne, les crèches, les ménages et d’autres à horaires décalés… La double peine serait organisée contre elles car elles ne peuvent pas cotiser tous leurs trimestres !

Des solutions existent : égalité salariale, égalité professionnelle, mixité des métiers, reconnaissance de la pénibilité pour les métiers féminisés…

Portons la proposition que Fabien Roussel a faite pendant l’élection présidentielle, de création d’une nouvelle fonction publique, la fonction publique du lien : assistantes sociales, aides à domicile, assistantes maternelles, aides aux enfants handicapé·e·s, femmes de ménage. Ces emplois sont appelés à se développer. La crise sanitaire a révélé le rôle et l’importance de ces métiers, de ces héroïnes du quotidien. Malgré leur forte utilité, ces professions sont dévalorisées, sous payées, précarisées, bien souvent en temps partiel ou avec des horaires inconciliables avec une vie de famille.

Le 7 mars, mettons la France à l’arrêt !

Le 8 mars, on continue, dans la rue pour l’égalité et les retraites des femmes. Dans notre département, la CGT appelle à un rassemblement à 15h40 place ducale à Charleville.

Les inégalités socio-économiques de genre ne sont pas la seule cause, mais elles favorisent les violences faites aux femmes ! A l’initiative de la cellule du centre de Charleville du PCF, une soirée ciné/débat est organisée le 8 mars à 19 h au centre social de la Houillère, ouverte à toutes et tous, avec la projection du film « J’irai crier sur vos murs » suivi d’un débat avec la réalisatrice Élodie Sylvain.

Succès du repas des vétérans

Après les prises de paroles de Jean-Claude pour les vétérans, de Michèle pour la fédération et de Anthony pour la Jeunesse Communiste, nous avons fait une minute de silence pour nos camarades décédés dans l’année et puis nous avons levé nos verres avec l’Internationale.

Le repas s’est déroulé dans une très bonne ambiance conviviale.

Ce repas «  Paella » concocté par notre chef cuisinier Sam et le service à table fait par nos militantes et militants pleins d’enthousiasme.

Cette activité nous a rapporté 1263,93€ dont 684,00€ de souscription.

Nous préparons déjà le prochain repas.

Jean-Claude DAMMEREY

Surendettement, des chiffres à prendre avec des pincettes

Encore trop méconnue c’est la Banque de France qui gère les dossiers de surendettement pour les ménages. Cette institution vient de publier son bilan. Comme c’est le cas dans la plupart des situations, les Ardennes sont nettement plus détériorées que la moyenne nationale. Faute d’un débat publique la Banque de France livre un comparatif entre 2014 et 2022.

On s’aperçoit que malgré une situation sanitaire (COVID) très compliquée ces deux dernières années dans notre département le nombre de dossiers déposés diminue de pratiquement moitié. Cela passe de 1044 dossiers en 2014 à 476 en 2022. Alors que le chômage est toujours nettement plus élevé que nationalement et que la situation économique est très fragile les chiffres annoncés par la Banque de France son surprenants. Tous les paramètres ne sont peut être pas intégrés ?

Quand on regarde d’un peu plus prés on s’aperçoit que prés de 30% des personnes pouvant prétendre à bénéficier d’aides (RSA-APL-CAF…) ne font pas la démarche pour activer leurs droits. Il serait intéressant de connaître le nombre de ménages qui sont en surendettement et par complexité des démarches ne déposent pas de dossiers à la Banque de France. Ou est-ce les effets induits de la loi de 2014 qui prévoit un meilleur encadrement du surendettement ? Il devrait être du rôle des CCAS de suivre les plus précaires afin de les orienter vers la constitution de dossiers de surendettement.

Sylvain DALLA ROSA