Les missions régaliennes de l’État remises en cause

Récemment un cycle de concertations relatives à la modernisation des polices municipales s’est déroulé sous l’égide de l’État. Sous le couvert d’une hypothétique modernisation il s’agit en réalité de transférer un peu plus de responsabilités aux collectivités dans le domaine de la sécurité.

La France compte 27 000 agents de police municipale répartis dans plus de 4500 communes. Ce nombre est en constante augmentation ces 20 dernières années et cette hausse devrait se confirmer avec la volonté des maires de recruter 11 000 agents supplémentaires d’ici aux élections municipales de 2026. La conséquence de cette tendance à l’augmentation des effectifs de policiers municipaux depuis 1999, confirment la volonté des élus locaux de disposer d’une police municipale à leur entière disposition. Les missions dévolues aux policiers municipaux et en constante augmentation. Au point que dans la réalité -ci prennent de plus en plus de responsabilités qui jusqu’à présent relevaient des missions régaliennes de la police nationale.

Dans notre département c’est la ville de Charleville-Mézières qui domine les autres collectivités. Avec une cinquantaine d’agents pour une masse salariale de prés de 1 million et demi et un budget équipement de 545 500 euros pour 2024. A ces effectifs il faut ajouter 8 agents de surveillance de la voie publique (chargés de mettre les PV) et 130 caméras dont 5 caméras nomades.

Pourtant malgré une farouche volonté d’étoffer leurs missions ces dernières semaines un malaise touche la police municipale carolomacérienne. Le directeur mis en place récemment semble ne pas faire l’unanimité. Avec la pose de caméras de vidéosurveillance et le renforcement des effectifs de la police municipale la ville empiète de plus en plus sur les prérogatives régaliennes de l’État. Incontestablement cette politique coûte et pèse sur les finances communales et pose un problème de compétence.

Sylvain DALLA ROSA