Crise sanitaire : le limogeage du directeur de l’ARS ne fait pas un changement de politique.

Déclaration commune des fédérations PCF de la Région Grand Est

C’est dans des conditions dramatiques que la pandémie COVID 19 met à nu l’affaiblissement de notre système public de santé. Cette crise sanitaire est la conséquence des choix des gouvernements successifs.

Dans le Grand Est, particulièrement touché par la pandémie, le directeur de l’ARS a été limogé. Ses propos nécessitaient un acte fort et nous ne pouvons que nous féliciter de cette sanction symbolique.

Pour autant, il ne suffit pas de faire sauter le fusible ! Le Plan Régional de Santé est toujours en vigueur entérinant les restructurations/suppressions d’emplois dans le milieu hospitalier (personnels de santé…). En émettant favorable un avis, le Président du Conseil régional Jean ROTTNER poursuit la politique de casse de l’hôpital public.

Au lieu d’être considérée comme une priorité et un facteur du développement humain, la santé de la population est réduite à une « charge » contenue dans des objectifs comptables avec la rentabilité comme maitre-mot. Les besoins des populations sont clairement secondaires.

La communication du Président de la République ne saurait faire oublier la pénurie globale des masques, des matériels essentiels et de lits.

Les Fédérations du PCF du Grand Est saluent le remarquable travail des soignants dans des conditions particulièrement difficiles, leur capacité à y faire malgré les obstacles matériels et technocratiques. Ce sont leur dévouement qui ont permis de faire face à cette pandémie. Ce n’est pas d’une prime dont ces personnels ont besoin mais d’une véritable revalorisation de leurs salaires : la France est au 28ème rang sur 32 des pays de l’OCDE pour le salaire de ses infirmières !

Le Président de la République évoque la santé comme partie de ces « biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marchés ». Pourtant, aucune annonce claire de l’annulation des suppressions d’emplois à l’hôpital de Nancy et de l’abandon des restructurations en cours sur l’ensemble du territoire n’a été faite.

Une nouvelle politique de santé publique est nécessaire. Il est indispensable de constituer des collectifs de mobilisation, réalisant les convergences soignants / usagers / mouvement associatif / syndical / politique pour construire le rapport de force susceptible d’imposer d’autres choix à l’ARS et au gouvernement. Ces larges mobilisations, à partir de l’expression des besoins locaux, doivent également porter sur la Sécurité Sociale et son financement. Plus que jamais, nous avons besoin d’une véritable démocratie sanitaire.

Les organisations départementales du Parti Communiste dans le Grand Est entendent faire de cette question un axe majeur de leurs activités.

Les militants et élus communistes s’adressent à toutes les forces disponibles pour construire ce rassemblement.