Démographie, l’hémorragie continue

La situation n’est pas nouvelle, notre département connaît une baisse de sa population. Sur 6 années c’est une perte de près de 10 000 habitants qui est comptabilisée. Entre les années 2017 et 2023 seules une quinzaine de communes ardennaises sont épargnées par une diminution de leur population. Inutile de chercher à échafauder des théories plus ou moins fumeuses pour expliquer cette tendance. La casse industrielle et la pauvreté incitent les habitants à aller voire ailleurs si l’herbe est plus verte. Ce constat est particulièrement vrai pour la jeunesse qui veut poursuivre des études supérieures et qui est obligée de s’expatrier vers d’autres départements.

En ce qui concerne les deux villes ardennaises les plus peuplées, Charleville-Mézières et Sedan, elles semblent avoir stabilisées leurs habitants. Mais si on regarde les chiffres fournis par l’INSEE, entre 2014 et 2020 Sedan passe de 18 672 habitants à 16 730 et Charleville-Mézières de 48 615 à 46 388. Néanmoins, les statistiques permettent de constater une fragile stabilité en 2020. Ces chiffres ne sont pas seulement inquiétants pour le dynamisme économique, ils ont également des conséquences financières pour les communes. En effet, les dotations de l’État sont calculées en tenant compte du nombre d’habitants.

Au plan national la tendance est également au déclin démographique. L’INSEE a fait des projections. Avec 66,9 millions d’habitants en 2018, la population française devrait connaître son pic démographique en 2044 avec 69,3 millions. C’est à cette date que la population devrait progressivement baisser pour atteindre les 68,1 millions d’habitants en 2070. Certes, il s’agit là de projections chiffrées qui peuvent évoluer dans un sens ou dans l’autre mais les grandes tendances sont là.

La seule solution pour sortir de cet engrenage mortifère passe notamment par une relance de l’économie, le maintien des services publics et le développement de l’enseignement supérieur.

Sylvain DALLA ROSA