A la Foulerie, la lutte a payé !

Ce conflit a déjà été évoqué dans ces colonnes. Le mercredi 3 février, après avoir relancé la direction, de nouvelles négociations ont eu lieu et à 16h ce jour-là, leur détermination s’est révélée payante : les ouvriers ont arraché un protocole de sortie du conflit qui comprenait des améliorations non négligeables pour les salariés de la Foulerie.
Ce protocole prévoit une augmentation générale des salaires, augmentation rétroactive au 1er janvier 2021, s’élevant à 75 euros bruts par mois, et ce pour les salaires bruts mensuels inférieurs à 2000 euros. Une augmentation de 1% est prévue pour les autres salaires et d’autre part une enveloppe de 0.2% est prévue pour les augmentations individuelles. Il est également à noter qu’une commission de suivi sera mise en place afin d’aborder les problèmes sociaux au sein de l’usine soulevés par les grévistes. Les ouvriers souhaitaient au départ une augmentation de 0.8 euros nette sur le salaire horaire, si on peut déplorer que cet objectif initial n’ait pu être atteint, il est indéniable que la mobilisation des ouvriers de la Foulerie s’est révélée payante, la reprise du travail s’est faite le jeudi 4 février au matin. Cette victoire, bien que partielle est néanmoins porteuse d’un message d’espoir, il nous faut saluer la ténacité des ouvriers de la Foulerie qui ont su défendre leurs droits et ont fait preuve d’une solidarité sans faille.

Anniversaire 8 mars

2021 marque le 150è anniversaire de la Commune de Paris : une véritable démocratie est instaurée : les élus sont contrôlés par la population (syndicats, comités de femmes, clubs) et révocables à tout moment. Le rôle des femmes dans les manifestations et les combats armés a été déterminant. Nous connaissons tous Louise Michel, la vierge rouge. Citons l’Union des femmes animée par Elisabeth Dmitrieff, émigrée russe et Nathalie Le Mel, ouvrière relieuse. Rappelons que l’accès à l’enseignement industriel aux femmes est acquis, que les « pétroleuses » arrachent l’égalité de salaire et le droit à diriger les coopératives, la participation à la gestion municipale, alors qu’elles n’ont pas le droit de vote. La prostitution est interdite. Le droit à divorcer et à l’union libre se met en place. L’école est laïque, obligatoire et gratuite pour filles et garçons.
Aujourd’hui, les femmes communistes, les femmes cégétistes, les femmes solidaires, rassemblées autour du magasine CLARA, poursuivent l’histoire homo-sapienne. Elles en ont !
Contact : clara.magasine@wanadoo.fr

Philippe PAQUIS

  • Affiche du 150e anniversaire de la Commune de Paris, réalisée par Ernest Pignon-Ernest en vente auprès de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871

La modernité de la ligne Givet Charleville rime avec profit pour la majorité régionale

Dans un document intitulé: « Face à la crise COVID : plan de relance des mobilités en Grand Est », la position de la majorité est claire. Il annonce des transferts de ligne SNCF à la région par le biais de la loi LOM. Les Ardennais ont déjà financé la ligne Givet, les dessertes TGV avec leurs impôts. Ce patrimoine nous appartient à part entière. Ce transfert est du pur racket.

La LOM permet désormais le transfert des petites lignes aux Régions, selon les modalités précisées dans le récent décret n°2020-1820 du 29 décembre 2020.

La Région Grand Est est la première à avoir saisi cette opportunité et avoir signé, le 20 février dernier, un protocole d’accord avec l’Etat sur ce sujet. Ce transfert concernera, à partir de 2023, les 15 lignes ou sections de lignes fortement menacées de fermeture à court ou moyen terme suivantes :

o Charleville-Mézières – Givet

o Reims – Fismes – (La Ferté Million)

o Conflans-Jarny – Verdun

Liste non exhaustive des soit disantes petites lignes.

Au projet de création d’une régie ou de mise en concurrence sur Givet, la SNCF dans un premier temps aide la région en proposant une offre permettant de la productivité et non de l’attractivité.

A cela vient s’ajouter que chaque année, déclare la région « nous percevions de l’ordre de 7M€ de recettes liées à des commissions d’achats de billets TGV aux guichets TER ». « Cette somme sera probablement beaucoup plus faible à partir de 2021 » (sic), puisque le nombre de guichets diminue et que chaque année la desserte ardennaise est sur la sellette.

André GIRAUX

La loi LOM en quelques mots

La loi Macron du 6 août 2015 prévoyait déjà l’ouverture des données des structures publiques de transport, mais n’avait pas été suivie d’effets. La loi d’orientation des mobilités (LOM) confirme cet objectif et poursuit sa mise en œuvre.

La loi LOM permet aux collectivités d’expérimenter des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle dans les territoires, avec par exemple le déploiement de nouveaux services de mobilité et de l’intermodalité, et la mise en œuvre d’un plan vélo inscrit dans la loi, visant à tripler la part modale du vélo d’ici à 2024. Un forfait mobilité durable pouvant s’élever à 400 euros par an est également prévu en remplacement de l’indemnité kilométrique vélo pour les salariés se rendant au travail à vélo ou en covoiturage.

Concernant le ferroviaire :

 afin de préparer la mise en concurrence des TER, les audits des « petites lignes » de train, vont donner aux régions la possibilité d’être gestionnaire de plusieurs lignes. Dans notre région la majorité a acté ces fait le 9 avril 2020, par la délibération n°20CP-1028.

Elle permettra à la région de reprendre 15 lignes ou sections de lignes qui seraient d’après elle fortement menacées de fermeture à plus ou moins long termes. Ces lignes seront ainsi transférées en gestion à la Région à partir de 2023.

Ce que l’on peut conclure c’est que cette loi permet d’ouvrir le capital du ferroviaire en bourse d’ici peu. L’exécutif a donc choisi de vendre le service public SNCF.

Grève des pompiers

Le jeudi 18 février les professionnels du feu appelaient à la grève, jour du CA du SDIS. Le piquet de grève était installé devant le Service d’Incendie et de Secours des Ardennes route de Warnécourt. 

Les revendications portent notamment sur l’arrêt des mobilités forcées, le respect du schéma d’encadrement voté en CA et l’accès aux progressions de carrière.  Ils dénoncent et demandent également que soit mis fin aux conditions de travail dégradées : climat délétère, mépris, maltraitance, comportement pouvant s’apparenter à du harcèlement moral pour certain(e)s salarié(e)s au sein du service RH de la collectivité.

La mobilisation fût un franc succès et l’interprofessionnelle était présente en nombre.

 Corine POSTAL

Le réchauffement climatique se poursuit, 2020 aura encore battu des records

Les politiques publiques continuent de tenir des discours sur la « transition écologique » sans tirer de leçon de ce qu’il faut bien appeler l’échec de la loi de transition énergétique de 2015. Cet échec était prévisible. La France a une électricité largement décarbonée, contrairement à l’Allemagne.

La réduction des consommations fossiles en France concerne d’abord les transports, et exige donc le passage massif des camions au fret ferroviaire, de la voiture aux transports publics, ce qui conduit à une électrification des transports, donc à une hausse des consommations électriques contrairement à l’objectif démagogique de la loi. Cette loi de 2015 consacre tous les efforts de la France aux énergies renouvelables électriques qui ont mobilisé plus de 100 milliards alors même que le fret ferroviaire était délaissé, que l’Etat laissait les collectivités se débrouiller pour les transports publics. Ce n’est pas l’urgence climatique qui a guidé cette loi, mais l’empressement à privatiser et marchandiser l’électricité, renforcé par des préoccupations électoralistes. La centrale de Fessenheim est fermée, les investissements dans les renouvelables électriques se sont fortement accélérés, et l’impact carbone d’un Français a augmenté. En septembre dernier, il a fallu redémarrer des centrales au charbon. En janvier 2021, il a fallu fermer plusieurs grands sites industriels pour tenir l’équilibre du réseau électrique ! Les élus communistes et républicains affirment qu’il faut remettre en cause au plus vite la loi de 2015 ainsi que la programmation pluriannuelle de l’énergie qui en découle, et ouvrir enfin un débat sur un autre mix énergétique, plus massivement décarboné, et qui doit orienter les efforts publics non vers l’électricité déjà décarbonée grâce au nucléaire, mais vers la réduction rapide des combustibles fossiles dans le chauffage et les transports.

Ce débat public est difficile dans un contexte le réduisant à un choix entre des techniques. De plus, de fausses informations l’obscurcissent. Ainsi, une majorité de Français pense que le nucléaire est émetteur de gaz à effet de serre, contrairement au photovoltaïque et à l’éolien. C’est faux. Les chiffres officiels de l’agence publique ADEME sont clairs. Le nucléaire est en France l’énergie électrique produisant le moins de carbone sur son cycle de vie complet, 6g par kwh, alors que l’éolien en produit 15g et le photovoltaïque 55g !

Car si on parle d’énergie renouvelable quand l’énergie primaire utilisée est renouvelable, vent ou soleil, l’éolien consomme beaucoup plus de béton et de métaux pour produire un kwh que le nucléaire. Sur leur cycle de vie complet, aucune énergie n’est totalement renouvelable ! Mieux, la recherche nucléaire a conduit à une filière avec recyclage de combustible, réduisant très fortement le besoin d’extraction minière et donc faisant pour une longue période du nucléaire une énergie plus renouvelable que l’éolien ! Dans ce domaine, les projets se multiplient partout, mais la France a abandonné le projet de recherche ASTRID ce qui est scandaleux ! Oui à un service public du nucléaire, oui à la relance des recherches !

La population de Gaza exclue de la vaccination !

Alors qu’Israël est en tête pour le pourcentage de sa population vaccinée, aucun résident de l’enclave de Gaza n’a eu accès à la vaccination.

Si du personnel médical a pu commencer à être vacciné en Cisjordanie, c’est uniquement à la suite de pressions de l’ONU et de diverses organisations gouvernementales.

Il y a quelques jours, l’Autorité Palestinienne avait reçu des vaccins venant de Russie et annoncé son intention de les partager avec l’enclave de Gaza. Israël a bloqué l’entrée des doses !

A suivre…

Europe : vous avez dit Europe ?

Pour le fric, sans doute ! Pour les Européens, c’est différent ! Pour permettre aux habitants de la Pointe d’accéder à un établissement d’hospitalisation dans la proximité après les fermetures des cliniques de Revin et de Givet, un accord transfrontalier autorise l’accès aux hôpitaux belges et assure la prise en charge par la Sécurité Sociale.

Les mutuelles avaient suivi, évitant à la population d’avancer les frais restant à leur charge mais cette belle époque est passée et depuis plusieurs années, les factures pleuvent sur ceux qui ont le malheur de devoir être hospitalisés en Belgique. A la mobilisation qui monte, avait été promis un accord pour le 1er janvier de cette année. Mais aux dernières nouvelles il ne peut être mis en œuvre pour des questions techniques ! Quel beau paravent !

Austérité dans L’Éducation Nationale

Le « quoi qu’il en coûte » ne concerne pas l’école au regard des suppressions de classes donc de postes d’enseignant-es annoncées lors des dernières réunions avec les représentants du personnel et la direction de l’inspection académique.

Alors que l’on reconnaît le rôle important de nos services scolaires ouverts pendant la pandémie parce que nécessaire pour la continuité pédagogique et la réussite de nos enfants ; le ministre Blanquer ne manque pas de réaliser de sombres coupes budgétaires ayant pour conséquence des classes surchargées et des postes supprimés.

Dans les Ardennes, pour la rentrée 2021, cela signifie la fermeture de 36 classes en écoles primaires. C’est inacceptable !

Aussi, un nouveau tour de passe-passe pour camoufler ces suppressions a vu le jour ! Dans le second degré, il est en effet demandé que 12% des heures postes soient transformées en heures supplémentaires annuelles ou en des heures en moyens complémentaires. Cela se traduira par une surcharge de travail des personnels et de la mobilité contrainte sur plusieurs établissements, au détriment, au demeurant, de la qualité des conditions de vie et de travail des enseignant-es et des conditions d’accueil des élèves.

Pourquoi mettre en œuvre une politique qui dégrade les conditions de travail de l’ensemble des personnels et élèves ?

Alors que nos élèves, qui ont subi le 1er confinement, sont pour un grand nombre d’entre eux en difficulté. Il aurait été judicieux au contraire de prendre des mesures différentes pour y remédier, notamment d’instaurer des cours en demi-groupe pour combler les lacunes et faciliter les apprentissages.

Pour la CGT Éduc’Action, l’école n’est pas une marchandise et l’élève n’est pas une machine à laquelle il suffirait de calibrer un certain nombre de compétences pour qu’il devienne un salarié corvéable à la solde du patronat.

Le rôle de l’école est de permettre à l’élève de se construire pour devenir un citoyen libre : libre de ses choix, de ses orientations…

L’éducation n’est pas un coût, elle est une richesse !

Mezhoura NAIT ABDELAZIZ

Secrétaire Générale SDEN CGT 08

Mercier, ça roule pour Revin

Le fond d’investissement luxembourgeois Starship Investments a choisi d’installer son usine de cycle à Revin. Voilà la bonne nouvelle qui sonne la fin de  l’hécatombe industrielle nous dit-on. On déballe le tapis rouge, chacun s’auto félicite ; qui de la Mairie, qui de la communauté de commune, qui de la région n’y va pas de sa déclaration de presse, de son interview d’autopromotion… Mais grâce à qui l’investissement se fait, grâce à ceux qui vont payer les presque 800 000 euros d’aides publiques diverses et variées (selon la rumeur). Grâce à chaque citoyenne et citoyen qui participent à coup d’impôt et de TVA au remplissage des caisses publiques. Et en échange de quoi ? De rien, pas une action, pas de dividende, non le citoyen est le seul investisseur qui ne demande rien en échange. Nous aurons du travail nous dit-on. Le citoyen devrait-il payer pour travailler alors que c’est le travail du citoyen qui fait le bénéfice du capitaliste ? Si Mercier s’installe à Revin, c’est qu’il n’a pas trouvé mieux ailleurs, un mieux financier bien sûr.

Comme on dit chez nous, ne soyons pas  « mauvaise gueule » et tant mieux pour les Revinoises et les Revinois, et tant pis pour les commerces qui ferment dans cette même ville (deux de plus ces prochains mois). Appelons juste à un peu de modestie nos chers élus de droite et surtout qu’ils nous montrent la facture au cas où un jour ou l’autre nous devrions réclamer un remboursement…

Igor Nivelet 

Luxembourg, paradis fiscal

Le journal Le Monde, en partenariat avec d’autres médias internationaux, a réalisé une enquête « Openlux » confirmant que l’évasion fiscale est pratiquée de manière systématique par les ultra-riches et les entreprises multinationales vers le Luxembourg. 37 des 50 familles françaises les plus fortunées ont un compte offshore au Luxembourg et 15 000 Français figurent sur la liste des propriétaires de sociétés luxembourgeoises. Selon les calculs du journal ce sont 100 milliards d’euros d’actifs dans des sociétés luxembourgeoises qui sont possédés par des ressortissants français équivalent à 4 % du PIB français !

A Fabien Roussel, interrogeant le gouvernement sur les suites à donner à ces révélations, sur la nécessité de mettre à l’étude la proposition de loi déposée par les députés communistes qui vise à prélever à la source les bénéfices des multinationales avant qu’ils ne soient délocalisés dans les paradis fiscaux, le ministre délégué chargé des comptes publics s’est vanté que les contrôles ont porté sur 5,7 milliards d’euros d’actifs en 2019 contre 5,1 milliards en 2018, soit une augmentation de 12 % ! C’est à dire que l’on dépasse à peine les 5 % de contrôle !

Les mécanismes de cette évasion fiscale sont divers. La spécialité du Luxembourg, c’est la holding, en fait une boite aux lettres permettant d’attester la domiciliation dans ce pays. En interposant cette holding entre une entreprise réelle en France et son patron, cela permet d’éviter la taxe sur les dividendes, d’échapper à l’impôt sur la plus value en cas de revente, d’abaisser l’impôt sur le revenu. Une société française peut être tentée de verser à une filiale luxembourgeoise du même groupe des loyers exorbitants pour occuper ses locaux, afin de réduire sa base taxable en France. Ces pratiques ne sont pas inconnues de certains patrons de PME ardennaises. Le Luxembourg est également bien connu des grands groupes : 29 des 37 groupes du CAC 40 ayant leur siège en France sont aussi présents au Luxembourg, le plus souvent fort discrètement, un petit bureau, voire une simple boite aux lettres. Mais cela n’a pas empêché ces entreprises de bénéficier du chômage partiel ou de plans de soutien sectoriels puisque, pour la France comme pour l’Union Européenne, le Luxembourg n’est pas un paradis fiscal !