Pour que vive la Sécurité Sociale

Un appel est lancé pour que vive la Sécurité Sociale, signé par une trentaine d’organisations, dont notre parti. La Sécurité Sociale est menacée dans ses principes : nous devons la défendre mais aussi la développer avec des propositions comme celle du remboursement à 100 % des soins par la Sécurité Sociale. Une pétition de soutien à cet appel est lancée :

https://www.petitionenligne.net/pour_que_vive_la_secu.

N’hésitez pas à la signer : vous y trouverez le texte complet de l’appel.

Avis de recherche

La récente lettre du Premier ministre aux Préfets, concernant l’organisation d’un plan de relance, n’a pas suscité l’enthousiasme. Certainement que la principale mesure annoncée, la mise en place d’un comité régional de pilotage de ce plan ne dupe personne. Il faut dire que les Ardennais sont habitués aux annonces de dispositifs censés relancer l’activité économique qui ne débouchent sur rien. A chaque fois qu’une entreprise ferme on lance un plan de sauvegarde. Au mieux on assiste à la distribution de fonds publics qui servent à tout  sauf à créer ou à maintenir l’emploi…..Pendant ce temps l’activité industrielle est en chute libre. Les Ardennes sont un des rares départements à connaître une baisse régulière de la démographie (nous sommes passés sous la barre des 280 000 habitants) et le taux de chômage se maintien à 2% au dessus de la moyenne nationale.

Depuis une quarantaine d’années, sous tous les gouvernements, nous avons connu au moins une dizaine de dispositifs pour relancer notre département (comités locaux pour l’emploi, Pôles de conversion, ADES (association pour le développement de la Vallée), un pôle de la métallurgie ou un plan de redynamisation économique……). Si le sujet n’était pas si grave on pourrait en rire. Mais derrière les chiffres ce sont les Ardennais qui souffrent.

Corollaire de cette politique c’est la nomination, épisodiquement, d’un responsable haut fonctionnaire pour animer la relance économique. Ainsi, j’ai recherché sans succès la trace d’un certain Guy Veyrard nommé en 1997 commissaire à l’industrialisation des Ardennes ou plus récemment de Simone Mielle en 2009 également commissaire à l’industrialisation. Depuis leur désignation ces hauts fonctionnaires ont disparu de la vie publique. Il serait peut être utile de lancer un avis de recherche pour retrouver ces personnes. Au moins pour le plan de relance 2020 c’est le Préfet de la région Grand Est qui doit assurer l’animation du comité régional de pilotage. Lui au moins on saura où le trouver.

Sylvain DALLA ROSA

Osons la rupture avec les logiques financières ultralibérales !

Les expulsions continuent dans le contexte d’une crise sanitaire, sociale et économique sans précédent, c’est scandaleux ! La Confédération Nationale du Logement demande que 2020 soit déclarée « année 0 expulsion ». Elle exige la sécurité sociale du logement, une caisse de solidarité alimentée par les bailleurs, les locataires, l’Etat et les collectivités pour faire appliquer le droit au logement. A l’instar du programme du CNR, soyons audacieux pour penser le monde de demain. Alors que 2 millions de ménages attendent un HLM et que 5 millions souffrent du mal logement il faut financer à nouveau l’aide à la pierre pour redonner du souffle aux bailleurs sociaux et leur permettre d’investir pour les générations futures. Il faut recréer de la solidarité nationale, il faut la gratuité des loyers pendant la période du confinement ; pour la financer rétablissons l’ISF qui rapportait plus de 4 milliards d’euros chaque année dans les caisses de l’Etat. Il faut une nouvelle répartition des richesses, redonner du pouvoir d’achat, augmenter le RSA, les APL, le SMIC, les salaires et tous les minimas sociaux ! Garantissons un toit à toutes et tous.

Philippe PAQUIS

L’Éducation Nationale face à la crise sanitaire

A la suite du succès de la grève du 10 Novembre 2020, il faut poursuivre la dynamique. L’annonce de la grève avait  déjà contraint le ministre à des annonces sur les lycées mais nous sommes encore loin de ce qu’il faudrait pour assurer la sécurité sanitaire de tous : personnels, élèves et familles. En outre aucune  mesure n’a été présentée pour les écoles et collèges.

Dans les lycées, une concession a été certes accordée sous la mobilisation massive des lycéens et enseignants mais pas à la hauteur pour permettre à l’École de faire face longtemps ; il faut pour cela un recrutement conséquent de personnels, demandé depuis un certain nombre d’années par les équipes éducatives. La crise sanitaire a révélé la dégradation des conditions d’enseignement et aggravé les inégalités entre les établissements.

Le ministre de l’Éducation Nationale, JM Blanquer, propose, lorsque c’est possible, la mise en place de cours hybrides : 50 % en présentiel et 50 % en distanciel. D’autres choix sont possibles ; l’organisation syndicale CGT éduc-action, pour sa part, affirme que le présentiel doit rester la priorité avec des mesures sanitaires exigeantes et elle continue de revendiquer des cours en effectifs réduits en recrutant massivement des personnels.

La réforme du lycée et du Baccalauréat, en 2019, imposée par le ministre contre l’avis des professeurs nuit à la sérénité et à la qualité du travail des élèves de Première et de Terminale. De plus cette réforme institutionnalise le désordre, exerce une pression sur les élèves d’une part, d’autre part affecte aussi le travail des professeurs et des personnels : elle exige de leur part une dépense d’énergie disproportionnée. Suite à la mobilisation depuis la rentée du 2 Novembre 2020, le ministre a fait l’annonce de la suppression des E3C, épreuves communes en histoire, langues étrangères et enseignements scientifiques, qu’il remplace par des contrôles continus dans les différentes disciplines concernées : ce qui accentue un peu plus le caractère local de ce baccalauréat. Certaines organisations syndicales réclament non seulement  la réduction des effectifs à 24 par classe pour des raisons pédagogiques mais aussi sanitaires, le retour à un BAC final en contrôle final et la suppression de la sélection à l’entrée de l’université, notamment Parcoursup. De plus, des classes à effectifs réduits sont également nécessaires en écoles maternelles, primaires et en collèges pour la réussite de tous nos enfants. L’État doit garantir les conditions sanitaires de travail sur l’ensemble des écoles sans exception ; le masque doit être à sa charge.

Toutes les réformes proposées et mises en place font toujours de l’École une machine de tri social. 

Mezhoura NAIT ABDELAZIZ

Pour nous, c’est l’Humain d’abord !

Lundi soir, 450 exilés ont occupé la place de la République pour dénoncer leurs conditions d’accueil qui sont indignes. Indignes de la France, indignes du pays qui a vu naître les fondateurs de notre République, indignes du pays des droits de l’Homme. Cette opération devait servir à alerter l’État et la Ville de Paris. Ceux et celles qui y ont participé ont payé cher le fait de vouloir être vus et entendus. C’est à l’appel de migrants issus des communautés afghanes, soutenus par des associations de solidarité, qu’environ 450 personnes exilées et à la rue ont installé leur tente, place de la République, à Paris. Parmi elles, des réfugiés et des demandeurs d’asile que l’État est normalement tenu de protéger. En réponse, un vaste dispositif de « maintien de l’ordre » se met rapidement en place. Les gendarmes mobiles et la police nationale s’empressent de saisir le matériel nécessaire au campement de fortune. Même occupées, les tentes sont arrachées à leur propriétaire, déchirées, piétinées, retournées et jetées dans un camion de la préfecture.  Eddie Jacquemart, Président de la CNL ne manquera pas de s’exprimer, immédiatement il a exprimé son soutien indéfectible aux hommes et aux femmes qui se sont rassemblées, il a condamné cette opération en la qualifiant d’inhumaine. La liberté des hommes et des femmes est gravement attaquée.

Nous condamnons les violences subies par les migrants, les militants associatifs et les journalistes, et nous demandons à l’État de trouver dès aujourd’hui des solutions d’hébergement pour tous les migrants à la rue.

Comme l’a dit Fabien Roussel, pour eux c’est la matraque d’abord, pour nous c’est l’Humain d’abord. !

Projet de loi 3 D ou l’inégalité organisée

Le gouvernement a annoncé pour 2021 une réforme 3D (décentralisation, déconcentration, différenciation). C’est une nouvelle étape dans l’adaptation de l’organisation de notre pays aux besoins du capital et de la grande bourgeoisie sous la directive de l’Union Européenne, après la fusion des régions, décidée par F. Hollande qui a un peu plus éloigné les lieux de décision des citoyens. La « différenciation » permettra aux collectivités qui en ont les moyens financiers et humains d’expérimenter de nouvelles compétences et de les pérenniser sur simple délibération. La déconcentration va favoriser le démantèlement des services de l’État et la décentralisation parachever l’autonomisation des collectivités territoriales. Dans un contexte de concurrence exacerbée, il en résultera un espace national fragmenté en territoires aux multiples statuts, dont les plus riches actionneront les leviers pour attirer les investisseurs, les autres étant voués au devenir des « territoires périphériques ». C’est un pas de plus en direction de l’Europe des régions, standard d’organisation promu par les classes dirigeantes européennes. 

Notre région est pionnière en la matière avec la naissance au 1er janvier prochain de la collectivité européenne d’Alsace par la fusion des départements du Bas et du Haut Rhin, dotée des compétences des départements mais aussi d’autres avec à la clé le développement d’inégalités de traitement des territoires de la région. Les Ardennes n’avaient pas besoin de cela !

Ce ne sont pas des collectivités compétitives au service du seul capital qui sont nécessaires, mais une organisation territoriale facilitant la solidarité et la démocratie dans un pays respectant l’égalité républicaine.

Michèle LEFLON 

Daniel Jadue, un président communiste pour le Chili ?

Au fil des mois, dans les sondages pour la présidentielle, Daniel Jadue, le très populaire maire communiste de Recoleta, est passé progressivement de 6 à 24% des voix. Ces chiffres dépassent largement l’influence traditionnelle du PC du Chili qui se situe à environ 5% des voix. Ses meilleurs scores, le PC les a obtenus dans les années 70, durant l’Unité Populaire. Il recueillait 16% des voix. Les données très favorables à Daniel Jadue traduisent pour une part l’augmentation de l’influence du PC à partir de l’explosion sociale du 18 octobre dernier.

Elle reflète aussi l’aura personnelle dont bénéficie Daniel Jadue comme maire de Recoleta, une des communes de Santiago. Dans sa commune, il a été à l’initiative de très nombreuses expérimentations sociales. En particulier, Daniel Jadue a créé à Recoleta la première pharmacie municipale populaire qui pratique des prix de médicaments entre 30 et 50% inférieurs à ceux de la concurrence du privé. C’est un homme ouvert, il aide même des municipalités de droite qui souhaitent monter des pharmacies populaires. Il a aussi lancé un plan de production électrique par panneaux solaires pour que sa commune soit autonome en matière d’énergie et ne dépende plus de l’offre privée.

Esteban EVRARD

Les VNF se défaussent sur les collectivités

Aujourd’hui les « Voies Navigables de France », confrontées au démantèlement du service public, ne sont plus en mesure d’assurer seules l’entretien des cours d’eau et des canaux. C’est dans ce cadre qu’en 2019, VNF avaient annoncé leur intention de fermer à la navigation le canal des Ardennes. Cet axe fluvial, d’une longueur de 88 kilomètres, est pourtant vital pour la navigation notamment touristique et le transport de marchandises. Une quantité non négligeable de céréales (orge, malt, luzerne…) est acheminée par ce canal. Quand on sait qu’une péniche équivaut à 10 à 12 camions de 25T on constate tout l’intérêt environnemental et financier de maintenir le transport fluvial. La mobilisation des salariés et des élus locaux permet aujourd’hui d’entrevoir un avenir pour ce canal. Ainsi, la rénovation de l’écluse de la Neuville-Day semble actée et devrait réouvrir pour le printemps 2021.

VNF indiquent en effet que dans le cadre du plan de relance, 43 millions seraient dévolus au Grand Est pour le secteur fluvial. Cependant, même si l’effort financier est là cela ne suffira pas à financer la totalité du programme. C’est pourquoi, comme c’est devenu une habitude, le service public demande aux collectivités de mettre la main à la poche. Le directeur territorial Nord-Est des VNF est clair sur le sujet, le financement ne pourra se faire que sur la base de projets portés par les collectivités.

La casse du service public des VNF augure mal de l’avenir du fluvial pour les années à venir.  Les voies vertes sont un exemple de financement porté par les collectivités. Celles-ci ne sont absolument plus financées par VNF. Un accord a été signé afin de déléguer l’entretien des voies vertes au Conseil Départemental. Seules les berges restent à la charge de VNF. Parmi les abandons de la part des VNF on trouve le projet de modernisation des derniers barrages manuels sur l’Aisne, afin de les automatiser et ainsi supprimer quelques postes d’agents. Pourtant, la situation de crise actuelle montre tout l’intérêt d’un service public fort. Les élus communistes sont aux cotés des salariés pour défendre leur emploi et leur structure.

Sylvain DALLA-ROSA

Quand le confinement creuse les inégalités

Le confinement a mis en relief les inégalités déjà existantes en matière de qualité de vie. En Région Grand Est où plus d’un tiers des habitants vivent en appartement, on dénombre 252000 personnes soit 4.7% de la population vivant en logement sur occupé, dont une majorité de familles monoparentales. En période de confinement, la qualité du logement est déterminante pour la qualité de vie, vivre en logement sur occupé, sans accès à l’extérieur peut nuire fortement aux personnes concernées.

Dans le Grand Est, 16% des habitants vivent seuls, pour ceux n’ayant pu rejoindre leur famille, la situation de confinement s’est révélée encore plus difficile que pour les autres, limitant les contacts sociaux avec des conséquences néfastes sur le moral et la santé. Or 23% des personnes vivant seules ont au moins 75 ans, 8/10 sont des femmes, souvent non pourvues de véhicules, elles voient ainsi leur accès aux soins ou aux achats se complexifier.

Les personnes porteuses de handicap sont aussi plus vulnérables face au confinement et à la dégradation des conditions de vie qui en découlent. En région Grand Est, où 136000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, la précarité accentue encore les difficultés dues au confinement.

Les résidents des EHPAD, privés de visite, souffrent d’un grand sentiment d’isolement ; 1.6% de la population régionale vit en institution, dont beaucoup de personnes dépendantes et de femmes.

Il ressort de ces données de l’INSEE que le confinement a causé des dégâts importants en termes de qualité de vie pour les plus fragiles, et que la solidarité est plus que jamais vitale en ces temps d’épidémie.