Une interview complaisante

Pour la presse locale il n’existe qu’une parole locale c’est celle du maire de Charleville-Mézières. La double page qui lui est accordée s’inscrit dans cette logique. Au fil des questions complaisantes pas grand-chose de nouveau. L’axe majeur des propositions reste la sécurité. Mais sur cette question qui préoccupe légitimement les Carolomacériens pas de revendications à l’égard du gouvernement. Pas évoquées la réouverture d’antennes de commissariat dans les quartiers et l’application de l’îlotage. A la place on a les choses habituelles, le renforcement de la police municipale et des caméras de vidéo surveillance. Pour les résultats que l’on connaît. L’objectif à terme de cent caméras va t-il régler les problèmes d’insécurité que l’on rencontre dans les quartiers? Pas un mot non plus sur l’affaiblissement du service public municipal ou les réalisations, déjà appliquées, du schéma des mobilités alors qu’un référendum aura lieu le 28 novembre…..

Ce que l’on retient de ce long interview c’est que B.Ravignon n’envisage pas de faire toute sa carrière à Charleville-Mézières. Il doit être nostalgique de sa période passée à l’Élysée au service de N. Sarkozy. Il envisage déjà l’après présidentielle et soutiendra, au choix, le candidat de droite le mieux placé. Il maintient ses fonctions multi-cartes comme maire de la ville chef lieu, président de l’agglomération et depuis peu vice-président de la Région Grand Est. Chacune de ces responsabilités nécessite pourtant, à elle seule, une disponibilité à plein temps. Une information que vous ne trouverez pas dans la presse, il existe une opposition de gauche à Charleville-Mézières.

Sylvain DALLA ROSA

29 septembre 2021

Investissements hospitaliers dans le Grand Est

Les mobilisations des personnels hospitaliers depuis deux ans ont contraint le gouvernement à des concertations (la grand messe du « Ségur de la santé ») et à des annonces. C’est ainsi que l’ARS du Grand Est met en consultation la stratégie régionale d’investissement en santé pour les 10 ans à venir … qui ne concerne que les petits investissements, les autres étant décidés nationalement.

Cette stratégie ne déploie que des objectifs essentiellement consensuels : qui pourrait être en désaccord avec la co-construction, le décloisonnement, la proximité, la confiance donnée aux acteurs de santé, la nécessité de réduire les inégalités de santé et de mettre les usagers et les professionnels au cœur de la réflexion ?

Pourtant ce plan est très loin de répondre aux besoins des populations du Grand Est.

– La masse des crédits est sans rapport avec les besoins : les sommes annoncées pour les dix ans à venir sont dans un rapport de 1 à 10 avec les projets déposés par les établissements de santé et médico-sociaux auprès de l’ARS : 304M pour 3,1Md demandés pour les établissements de santé, 29,4 M€ pour 228 M demandé pour le médico-social, le rapport étant même de 1 à 13 pour les établissements tournés vers le handicap.

– L’aide annoncée, sauf pour quelques chapitres, concerne indifféremment le secteur public et le secteur privé : la notion de service public hospitalier est ignorée. Pourtant même la Cour des Comptes dans un référé du 27/06/2019 faisait état de la complexité de l’analyse des finances des établissements privés d’hospitalisation !

– Les indications d’ordre financier sont inquiétantes : on n’aiderait que les établissements les plus « riches » ayant capacité à rembourser les emprunts, en leur proposant sans doute de s’endetter auprès des banques privées pour accompagner la subvention du « Ségur » !

– Enfin, malgré les affirmations de proximité ce plan a manifestement vocation à contribuer aux restructurations fermant urgences, maternité et chirurgie de proximité puisqu’il s’agit de conforter les centres de référence et de recours et de réserver à la proximité le diagnostic et l’orientation, au besoin avec l’aide de la télémédecine. Ce développement annoncé ne pourrait que contribuer à renforcer les inégalités territoriales : une vraie consultation dans les grandes villes et un succédané ailleurs !

Michèle Leflon

L’emploi avant tout!

A l’initiative de militants(es) Ardennais de gauche (politiques, syndicalistes, citoyens…) le 8 octobre dernier une réunion constitutive d’un comité affichant « Dehors Macron et sa politique » a eu lieu. Cette rencontre récente à Charleville-Mézières a permis un échange fructueux et combatif. Les participants ont tous constaté la nécessité d’engager une dynamique de luttes dans l’unité et l’urgence de recentrer le débat sur l’emploi et le développement économique. « Pas un seul licenciement et maintien de tous les emplois » ce thème aura été au cœur des débats. Des craintes pour l’emploi dans les Ardennes, chez PSA aux Ayvelles ou Walor à Bogny sur Meuse…..ont été évoquées. A contre-courant des problèmes débattus dans les médias, se concentrant sur l’immigration ou le duel à l’extrême droite, les échanges ont montré qu’il est indispensable de faire venir le débat sur les questions économiques et l’emploi dans la période électorale qui démarre.

Dans notre département il y a urgence, la situation étant encore plus précaire qu’ailleurs. Depuis les années 1980 les fermetures d’entreprises ne cessent d’intervenir. Pour atténuer la colère des Ardennais, régulièrement des promesses de création d’entreprises sont faites et cela jusqu’au plus haut niveau de l’État. Cela a encore été le cas avec les dossiers Cévital ou encore Mercier à Revin. Pour sa part, le patronat n’hésite pas à fournir des éléments controversés sur la reprise économique dans notre département. Après la Covid 19 on nous ressert l’argument selon lequel les difficultés pour la reprise industrielle serait dû au manque de main d’œuvre. Mais jamais ne sont évoqués les questions salariales ou le contrôle de l’argent public distribué aux entreprises ardennaises. Ainsi, le nombre de défaillance d’entreprises était de 86 au premier trimestre 2021. Soit pratiquement le double de la Marne. Avec un taux de chômage de 9,60%, les Ardennes n’ont pas besoin de promesses mais d’actes concrets.

Sylvain DALLA ROSA

Pour des campagnes vivantes et une ruralité heureuse

La première étape des Rencontres des Jours heureux s’est déroulée mercredi 6 octobre 2021 à Billom dans le Puy-de-Dôme à l’issue d’une journée de rencontres de Fabien Roussel sur le Sommet de l’élevage, où le candidat communiste à l’élection présidentielle était accompagné d’André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et de Jean-Paul Dufrègne, député de l’Allier.

Près de 500 personnes se sont retrouvées le soir pour cette entrée en « campagne » réussie, avec une première partie d’échanges avec les participants, suivie de la présentation des premières propositions consacrées à l’agriculture, à l’alimentation et à la ruralité.

Sur le volet agricole, Fabien Roussel a d’abord appelé à « déconfiner le débat sur les prix et les revenus des agriculteurs et des paysans ». Pour chaque production, il propose d’instituer « une conférence annuelle avec les représentants des syndicats agricoles, l’État, les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, pour fixer, publiquement et en amont des négociations commerciales, un prix de référence. », d’instaurer un droit d’alerte en cas de baisse des prix d’achat ne couvrant pas les coûts de production et de « renforcer le pouvoir d’intervention de l’Etat » jusqu’à encadrer les marges de la distribution par l’application d’un coefficient multiplicateur entre les prix d’achat et de vente.

Fabien Roussel a conclu l’échange en revenant sur l’ancrage dans la vie municipale et communale du PCF avec ses élus qui se battent contre la baisse des moyens et des compétences des communes. Il a appelé à la reconquête d’une politique d’aménagement du territoire qui permette « d’irriguer plutôt que de concentrer » avec l’engagement « d’augmenter les dotations de fonctionnement » et le lancement « d’un programme de rénovation et de construction de logements ruraux ».

Une cité dédiée à la Marionnette

Le 26 septembre le rideau est tombé sur le festival 2021 des Théâtres de Marionnettes. Celui-ci, malgré la situation sanitaire, a connu pendant dix jours une affluence qui marque l’ancrage de ce festival dans la culture carolomacérienne. Ce ne sont pas moins de 45 000 billets pour des spectacles qui ont été diffusés. De festival en festival, Charleville-Mézières assoit sa position de capitale mondiale de la Marionnette. L’exubérante ministre de la culture a même tenu à rappeler l’engagement gouvernemental d’attribuer un label national pour les Arts de la Marionnette.

Si le festival, tous les deux ans, est la vitrine, en coulisses la ville continue à investir pour faire de la Marionnette un art majeur dans la ville chef lieu des Ardennes. Ainsi, le conseil municipal a récemment entériné la réalisation d’un projet « Cité des Arts de la Marionnette ». Il s’agit d’une opération d’envergure pour un montant de 15,78 millions. C’est la création d’une réserve muséale (sur le site SNCF de Mohon) ou encore la rénovation et l’extension du site de l’Espace Lebon qui sont à l’ordre du jour. La mise en œuvre de ce projet ancrera définitivement la ville comme leader du développement de la Marionnette. Comme il vient encore de le montrer, le public ne fait pas défaut. Reste maintenant à élargir les spectacles de rue aux quartiers.

Depuis plusieurs décennies, petit à petit, la ville s’affiche comme incontournable quand il s’agit des arts de la marionnette. Membre, en tant qu’élu communiste, j’ai récemment participé au jury de concours pour désigner le cabinet d’architecture comme lauréat qui va assumer la maîtrise d’œuvre pour la réalisation de la « Cité des Arts de la Marionnette ».

Sylvain DALLA ROSA

L’emploi – Une cause nationale

Le PCF lance sa « Semaine pour l’emploi » du 9 au 16 octobre. L’emploi est une des causes majeures de la candidature de Fabien Roussel : permettre à chacun d’avoir un emploi (ou une formation) émancipateur. Dans ce domaine, l’objectif revendiqué par une grande partie de la gauche mais aussi de la droite n’est pas l’éradication du chômage mais seulement le « plein-emploi » c’est-à-dire l’équilibre du marché du travail capitaliste, qui suppose le maintien d’un pourcentage de chômeurs pouvant aller, en France, jusqu’à 9 % selon diverses estimations. On mesure le contraste avec le projet révolutionnaire que porte le Parti Communiste : la construction d’un système de sécurité d’emploi et de formation.

C’est en effet l’articulation des luttes immédiates – éradication du chômage, augmentation des salaires, entrée de la production dans le champ de la démocratie etc. jusqu’au dépassement du marché du travail capitaliste. Avec le PCF et Fabien Roussel, c’est le travail universel, digne et opposé à la rentabilité capitaliste et à la recherche du taux de profit le plus élevé.

En voilà tout un projet : l’intérêt général contre l’intérêt particulier de quelques propriétaires et financiers.

Cette « Semaine pour l’emploi » sera l’occasion pour l’ensemble des communistes de mettre sur le devant de la scène leurs fortes propositions. Il en découle un Grand Rendez-vous National, à Paris (déplacé au 21 novembre).

Esteban EVRARD

Le PCF, à l’initiative pour une industrie à Revin

Vendredi 1er octobre, la section PCF de Revin avait rendez-vous avec Lucile Josse, membre du cabinet de la ministre Jacqueline Gourault, pour comprendre les motifs du désengagement de l’État dans l’implantation des Cycles Mercier et pour proposer des pistes industrielles fiables et pérennes dans la Vallée de la Meuse.

L’action du PCF de Revin a commencé début août, lors de l’annonce du retrait des financements étatiques sur le projet d’implantation de l’usine de vélos des Cycles Mercier, usine qui devait permettre l’emploi de 270 travailleurs. Les camarades lancent alors une pétition pour demander un projet industriel pour la ville et reçoivent un soutien populaire massif. D’abord, les communistes font signer au marché, devant les magasins, devant les boulangeries. Ils sont rejoints par les commerçants qui se lancent dans la bataille et recueillent près de 300 signatures auprès de leurs clients. Fort de cette mobilisation et des 1200 signatures recueillies, les camarades communistes appellent le ministère de Jacqueline Gourault – qui était venu promettre les Cycles Mercier – et obtiennent un rendez-vous. Une délégation est créée pour se rendre à Paris. Partent deux communistes et trois Revinois signataires.

Quel bilan tiré de ce rendez-vous ? Le premier bilan doit être d’ordre militant, et celui-ci est une réussite. La pétition a permis de développer le lien avec les Revinois, de les impliquer et de démontrer la force d’une lutte collective. Lors du rendez-vous, nous avons pu créer un lien privilégié avec les Revinois signataires venus à nos côtés. Je pense à Nassim qui veut continuer à se battre avec le Parti, notamment sur la question palestinienne. Je pense à Guillaume qui ne « s’intéressait pas à la politique » et qui, à la sortie du ministère, souhaitait organiser une manifestation pour défendre l’industrie à Revin. Deux futurs camarades, marqués par leur participation à l’action.

Le second bilan, sur le fond du dossier, est plus nuancé. Nous attendions des réponses sur le fiasco des Cycles Mercier et nous n’avons rien obtenu. Sur la stratégie industrielle, le gouvernement ne souhaite pas prendre le rôle de planificateur, de l’aveu de notre interlocutrice. Celle-ci nous propose donc de travailler nos propositions par nous-même, et d’organiser un second rendez-vous en février à Bercy pour en discuter. Nous disons chiche ! Le travail a commencé avec le Parti Communiste, avec la CGT, avec les élus locaux pour préciser notre plan pour l’industrie dans la pointe des Ardennes.

Maxime GRULET

A vot bon cœur M’sieurs Dames !

C’est la solution du président de la République : défiscaliser les pourboires pour régler le problème des salaires et du pouvoir d’achat de certains travailleurs. En bref, c’est aux consommateurs d’arrondir les fins de mois de ces salarié(e)s aux conditions de travail difficiles avec des salaires de misère. Une entourloupe, un stratagème, une blague, une vaste fumisterie : choisissez le terme adéquat !

La question des salaires est primordiale.

Les solutions proposées ? Des primes, des chèques, augmenter des allocations. Non soumis aux cotisations sociales et défiscalisés, des milliards d’euros ne retombent pas dans le budget des familles.

Sans cotisations sociales et sans impôts, pas de Sécurité Sociale, pas d’hôpitaux et d’écoles publics. Tous ces services publics au service de toutes et tous sont asphyxiés et laissent la part belle au privé.

Mais, quant tout sera privé, nous serons privés de tout !

Toutes ces mesures sont décidées pour ne pas fâcher le capital.

Pourtant, le ministre de l’économie l’assure et il n’en démord pas : « celles et ceux qui ont les rémunérations les plus faibles doivent obtenir une meilleure rémunération » (propos tenus à la fin de l’été).

Sa solution ? Pas de coup de pouce au SMIC, pas d’augmentation du point d’indice des fonctionnaires gelé depuis 2010 !

Le patronat se refuse à augmenter les salaires en particulier dans l’hôtellerie et la restauration, il continue à faire l’autruche. C’est pourtant dans cette branche que les 3 premiers niveaux de la grille des salaires sont inférieurs au SMIC. Depuis mars 2020, ces salariés ont perdu 16% de leur salaire et ce n’est pas la défiscalisation des pourboires qui compensera ce manque à gagner.

Dans les grands magasins, même constat alors que les patrons trônent dans le top 10 des fortunes mondiales ! Les écarts donnent la nausée. Le salaire des patrons du CAC 40 a augmenté de 30% en 1 an alors que le SMIC lui, va progresser de 2% !

Le PCF propose l’encadrement des salaires dans un rapport de 1 à 20 en garantissant une meilleure répartition des richesses produites et en interdisant par la loi les écarts de rémunération au-delà d’une multiplication par 20.

La justice sociale passe par  là et sans complaisance avec les nantis.