Le privé à l’assaut du château de Sedan

En plein confinement, le conseil municipal de Sedan s’est réuni le 4 mai dernier. On aurait pu penser qu’il s’agissait pour le maire monsieur Herbillon (divers quelque chose) d’annoncer des mesures rigoureuses pour lutter contre le Covid 19. Non, le dossier majeur de cette réunion municipale était d’attribuer une délégation de service public (DSP) au groupe « Alfan » pour gérer l’activité du Château fort. Par la même occasion il mettait un terme à la gestion de la société d’économie mixte qui gérait le Château médiéval sedanais est le plus grand d’Europe. L’objectif de cette DSP, qui est une privatisation de la gestion, est d’atteindre les 100 000 visiteurs par an.

Les méthodes de travail du groupe « Alfan » risquent d’être différentes et de privilégier la rentabilité financière avant tout. D’ores et déjà le prix à payer par la ville de Sedan va s’élever à 329 000,00 euros soit 50 000,00 euros de plus que la gestion précédente.

Sur la pente glissante de la privatisation à quand un fast-food dans la salle d’armes du Château?

Réintégration

Le lundi 25 mai, la CGT s’est regroupée devant la Direction régionale du travail située à Charleville-Mézières en soutien à l’inspecteur marnais du travail Anthony Smith. Celui-ci s’est fait mettre à pied pour avoir fait son travail. Il avait déposé un référé au Tribunal Administratif pour alerter sur une entreprise qui ne fournissait pas les travailleurs en équipement de protection face à la pandémie.  

La casse du droit du travail n’a pas été confinée. Le Parti Communiste Français était évidemment présent pour le défendre. Non à la répression syndicale !

Deville : un site à l’abandon ?

L’aménagement de la friche Deville, avenue Forest à Charleville-Mézières, semble au point mort. Après une fermeture définitive en juin 2016 c’est la société Invicta qui a fait la meilleure offre de reprise supprimant au passage 42 salariés. Après avoir récupéré le matériel industriel Invicta a aussitôt délocalisé la production à Donchery et Vivier au Court.

Le conseil départemental, propriétaire des bâtiments, a engagé une négociation avec le groupe portugais Alves Ribeiro qui s’est porté acquéreur de l’ensemble du site comprenant 32 000 mètres carrés pour un montant estimé à l’époque à 1,68 million. Le projet consiste, semble t-il, à la construction de logements de standing. Un écueil cependant, le site est classé en PPRI (protection des inondations) et se trouve donc inconstructible. Les aménagements ne peuvent se faire que dans les bâtiments existants.

Autre aspect de ce dossier, il est impératif de conserver une partie des bâtiments qui sont des éléments essentiels pour la sauvegarde du patrimoine industriel carolomacérien.

Par ailleurs, le conseil départemental étant propriétaire des locaux depuis 2003 il lui incombe de pratiquer à la dépollution du site.

Plusieurs questions se posent notamment celle concernant le projet d’aménagement du site. La société Alves Ribeiro est elle toujours intéressée par les bâtiments et avec quel projet? Quelles dispositions seront prises afin de préserver le patrimoine industriel? Qu’en est-il de la dépollution?

Face aux difficultés, un moratoire des loyers

En pleine crise du capitalisme, amplifiée par la crise du COVID-19 les locataires sont une fois de plus parmi les grands oubliés. Pour pallier à cela, plusieurs associations de locataires demandent (entre autre) un moratoire des loyers. Historiquement c’est une revendication forte du mouvement ouvrier face aux périodes de crises ; durant le siège de Paris de 1870 par exemple. C’est pour cela que la CNL, qui s’inscrit dans cette lignée historique, fût la première association de défense des locataires à demander la mise en place immédiate d’un moratoire.

Face aux difficultés des entreprises, Macron a annoncé la mise en place de mesures d’accompagnement, de garanties d’emprunts de l’Etat à hauteur de 300 milliards, de report de cotisations et autres. En d’autres termes, un allègement significatif pour éviter la déroute et la faillite de ces entreprises.

Pour les bailleurs sociaux ardennais (Habitat 08 et Espace Habitat) La CNL08 demande qu’il en soit de même pour les locataires : l’endettement d’un très grand nombre de familles, avec les mesures liées au confinement, va encore s’aggraver. Il est urgent que l’Etat accompagne également la population qui vit des situations de chômage technique, perte d’emploi définitive, perte d’activité partielle ou totale, un bouleversement de vie dans leur sphère privée.

On applaudit, mais surtout on n’oublie pas

Avec la crise sanitaire actuelle on parle beaucoup de l’hôpital. Il est peut-être utile de rappeler comment celui-ci est financé. Pas par l’impôt mais par la Sécurité Sociale.

Cela nous amène à évoquer comment est financée la Sécu ? En grande partie c’est par les COTISATIONS sociales ce que le patronat appelle les charges.

D’autre part, chaque année depuis les ordonnances Juppé de 96, le taux de l’ONDAM (objectif de dépenses pour l’Assurance maladie) proposé par le gouvernement dans le cadre du PLFSS (plan de financement de la Sécu) est voté à l’assemblée nationale par les députés et décide de la part de la richesse nationale accordée aux dépenses de santé, notamment pour l’hôpital.

A force d’exonérer les patrons de cotisations sociales sous prétexte de compétitivité,

A force de faire croire aux salariés qu’en diminuant leurs cotisations sociales leur salaire augmente,

A force de voter chaque année un ONDAM insuffisant pour une santé publique du XXIème siècle, l’hôpital est en crise depuis de nombreuses années par manque de recettes.

Mais là, « rien ne sera plus comme avant » dixit le Président de la République ! Ah bon…

Le directeur de l’Agence régionale de la santé (ARS Grand EST) et sans vouloir le défendre, a été limogé car il a dit tout haut ce que le gouvernement a fait tout bas. Il a confirmé en pleine crise sanitaire la suppression de 174 lits au CHRU de Nancy.

Avec un budget rectificatif 2020 de 0 euros pour l’hôpital, ça continue comme avant mais… en sourdine.

En effet, comment expliquer en pleine épidémie du Covid 19 que les différents gouvernements sont responsables des difficultés récurrentes dont souffre l’hôpital depuis des dizaines d’années. Le manque de postes et de moyens rend plus insupportable le travail des soignants. Elles sont pourtant dénoncées de longue date par certains partis politiques, PCF en tête, syndicats, associations d’usagers, collectifs…Aucun responsable ne peut dire qu’il ne savait pas, sauf à être dans le déni.

Localement, la fusion des 4 hôpitaux Nord-Ardennais en un hôpital unique nommé « CHINA » (ça ne s’invente pas ! les autorités ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnaît) est l’illustration des économies imposées au détriment d’une offre de soins sur tout le territoire pour toute et tous.

D’ailleurs, le maire de Charleville-Mézières et président du Conseil de surveillance de ce nouvel établissement, à défaut de jacinthes (qu’il a fait distribuer aux personnels de Manchester), aurait dû, le moment venu, rendre hommage aux hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville et Fumay puisqu’il a consenti à les sacrifier sur l’autel de l’austérité.

Idem pour le maire de Sedan et feu président du Conseil de l’hôpital qui, malgré de fortes mobilisations, a accepté que cet établissement de proximité ait été dépecé d’une grande partie de ses activités. Mais…, pour gérer la crise du Covid 19, 5 lits de réanimation ont été ouverts ! CQFD.

La révolte gronde dans tous le pays.

Les professionnels et les usagers ne sont pas dupes de vos supercheries « Monsieur Macron » et vos soutiens locaux ! Et attention, le monde d’après appartient au peuple.

 

Les lycéens sont dans le flou

Les lycéens sont dans le flou depuis la fermeture de leur établissement. Enseignement à distance rendu lacunaire par l’inefficacité des supports utilisés, manque d’organisation, annonces contradictoires vis-à-vis des épreuves du bac que ce soit pour les premières et les terminales, réforme Blanquer oblige.
Sans parler des lycées professionnels qui, encore une fois, seront les premiers à être jetés dans la jungle, et cette fois celle de la pandémie.
Combien d’entre nous finiront par décrocher ? Ce gouvernement est dangereux, dangereux pour les travailleurs, dangereux pour les jeunes.Vive la République Sociale.   NOUS VOULONS DES RÉPONSES CLAIRES !

Une agence bien nébuleuse

Réuni le 5 mai dernier en vidéo conférence le conseil communautaire de l’agglomération Ardenne Métropole à validé, pour la quatrième année consécutive, son adhésion à l’Agence d’urbanisme de Reims. L’intérêt de cette démarche n’apparaît pas clairement. A bien regarder les statuts de cette agence on constate que celle-ci ne regroupe que quelques adhérents de collectivités, essentiellement la ville de Reims et l’agglomération rémoise.

La subvention d’Ardenne Métropole se monte annuellement à 100 000,00 euros soit depuis 2017, date de l’adhésion, c’est 400 000,00 euros qui ont été versés. Pour quel retour? D’autant qu’il ne s’agit pas d’investissements mais essentiellement du travail intellectuel et d’étude. Des structures ardennaises peuvent faire le travail souhaité. Particulièrement « Ardennes Développement » à qui l’agglomération va verser pour 2020 la somme de 162 500,00 euros. Selon l’expression, « quand c’est flou c’est qu’il y a un loup ».

Des pouvoirs exorbitants aux Préfets

Avec le décret adopté le 8 avril dernier par le gouvernement tous les Préfets pourront, désormais, prendre des décisions non conformes à des textes nationaux. Ce décret va permettre aux représentants locaux de l’État d’agir sans contrôle dans sept domaines, notamment sur le concours financier de soutien en faveur des acteurs économiques, des associations et des collectivités, sur la politique de la ville ou de l’environnement… sur ce dernier sujet les associations environnementales tirent toutes la sonnette d’alarme. Ce dispositif est généralisé après deux années d’expérimentation dans deux régions et 17 départements. En raison du contexte sanitaire actuel ce décret est passé quasiment inaperçu. Il n’en est que plus dangereux pour la démocratie et l’instauration de nouvelles pratiques de gestion. Concrètement il est permis aux Préfets de déroger à certaines normes réglementaires dans des champs d’application aussi vaste que le logement, l’urbanisme, l’emploi, l’environnement ou l’aménagement du territoire. Désormais, les Préfets pourront à l’avenir restreindre la durée d’une enquête publique ou passer outre une étude d’impact…

Dans un communiqué détaillant ces dispositions, le Ministre de l’Intérieur n’indique à aucun moment qu’il s’agit de dispositions limitées dans le temps. Je souhaite que ces dispositions soient revues et limitées dans la durée. Lors de la prochaine réunion du conseil municipal je présenterai un vœu allant dans ce sens. Lors de notre dernière réunion le maire semblait ne pas être au courant de ce décret. Il lui reste quelques semaines pour combler cette lacune.

Sylvain DALLA ROSA

 

Crise sanitaire : le limogeage du directeur de l’ARS ne fait pas un changement de politique.

Déclaration commune des fédérations PCF de la Région Grand Est

C’est dans des conditions dramatiques que la pandémie COVID 19 met à nu l’affaiblissement de notre système public de santé. Cette crise sanitaire est la conséquence des choix des gouvernements successifs.

Dans le Grand Est, particulièrement touché par la pandémie, le directeur de l’ARS a été limogé. Ses propos nécessitaient un acte fort et nous ne pouvons que nous féliciter de cette sanction symbolique.

Pour autant, il ne suffit pas de faire sauter le fusible ! Le Plan Régional de Santé est toujours en vigueur entérinant les restructurations/suppressions d’emplois dans le milieu hospitalier (personnels de santé…). En émettant favorable un avis, le Président du Conseil régional Jean ROTTNER poursuit la politique de casse de l’hôpital public.

Au lieu d’être considérée comme une priorité et un facteur du développement humain, la santé de la population est réduite à une « charge » contenue dans des objectifs comptables avec la rentabilité comme maitre-mot. Les besoins des populations sont clairement secondaires.

La communication du Président de la République ne saurait faire oublier la pénurie globale des masques, des matériels essentiels et de lits.

Les Fédérations du PCF du Grand Est saluent le remarquable travail des soignants dans des conditions particulièrement difficiles, leur capacité à y faire malgré les obstacles matériels et technocratiques. Ce sont leur dévouement qui ont permis de faire face à cette pandémie. Ce n’est pas d’une prime dont ces personnels ont besoin mais d’une véritable revalorisation de leurs salaires : la France est au 28ème rang sur 32 des pays de l’OCDE pour le salaire de ses infirmières !

Le Président de la République évoque la santé comme partie de ces « biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marchés ». Pourtant, aucune annonce claire de l’annulation des suppressions d’emplois à l’hôpital de Nancy et de l’abandon des restructurations en cours sur l’ensemble du territoire n’a été faite.

Une nouvelle politique de santé publique est nécessaire. Il est indispensable de constituer des collectifs de mobilisation, réalisant les convergences soignants / usagers / mouvement associatif / syndical / politique pour construire le rapport de force susceptible d’imposer d’autres choix à l’ARS et au gouvernement. Ces larges mobilisations, à partir de l’expression des besoins locaux, doivent également porter sur la Sécurité Sociale et son financement. Plus que jamais, nous avons besoin d’une véritable démocratie sanitaire.

Les organisations départementales du Parti Communiste dans le Grand Est entendent faire de cette question un axe majeur de leurs activités.

Les militants et élus communistes s’adressent à toutes les forces disponibles pour construire ce rassemblement.

La mesure phare de la liste conduite par Sylvain Dalla-Rosa à Charleville-Mézières

Gratuité des bus : c’est bon pour les gens, c’est bon pour la planète et c’est POSSIBLE !
Financée par la hausse de 0,2% (0,80 à 1%) du versement transport des entreprises de plus de 11 salariés (niveau dans la moyenne nationale pour les collectivités de même strate démographique que la nôtre), il n’y aura donc pas d’augmentation d’impôts pour les ménages.
De plus,  les employeurs récupéreront leur participation aux frais de transport de leurs salariés qui empruntent les bus devenus gratuits.
La gratuité c’est :
– gagner du pouvoir d’achat, en particulier pour les gens les plus modestes,
– lutter contre l’exclusion sociale,
– désenclaver les quartiers périphériques,
– intégrer les personnes isolées et marginalisées,
– attirer de nouveaux usagers peu habitués à utiliser le bus,
– favoriser la mixité sociale,
– instaurer une nouvelle convivialité et créer du lien social,
– rendre accessible la mobilité à toutes et tous pour favoriser un meilleur accès à l’emploi,
– transformer les pratiques dans les transports publics en développant un esprit de respect envers le réseau et le matériel,
– diminuer les incivilités,
– redynamiser le centre ville,
– réduire le « tout » voiture et par voie de conséquence les embouteillages et le bruit ce qui favorise les autres modes de déplacements alternatifs que sont le vélo et la marche à pied.
Une soixantaine de collectivités sont passées à la gratuité des bus et ça fonctionne !
C’est juste un choix politique.