On applaudit, mais surtout on n’oublie pas

Avec la crise sanitaire actuelle on parle beaucoup de l’hôpital. Il est peut-être utile de rappeler comment celui-ci est financé. Pas par l’impôt mais par la Sécurité Sociale.

Cela nous amène à évoquer comment est financée la Sécu ? En grande partie c’est par les COTISATIONS sociales ce que le patronat appelle les charges.

D’autre part, chaque année depuis les ordonnances Juppé de 96, le taux de l’ONDAM (objectif de dépenses pour l’Assurance maladie) proposé par le gouvernement dans le cadre du PLFSS (plan de financement de la Sécu) est voté à l’assemblée nationale par les députés et décide de la part de la richesse nationale accordée aux dépenses de santé, notamment pour l’hôpital.

A force d’exonérer les patrons de cotisations sociales sous prétexte de compétitivité,

A force de faire croire aux salariés qu’en diminuant leurs cotisations sociales leur salaire augmente,

A force de voter chaque année un ONDAM insuffisant pour une santé publique du XXIème siècle, l’hôpital est en crise depuis de nombreuses années par manque de recettes.

Mais là, « rien ne sera plus comme avant » dixit le Président de la République ! Ah bon…

Le directeur de l’Agence régionale de la santé (ARS Grand EST) et sans vouloir le défendre, a été limogé car il a dit tout haut ce que le gouvernement a fait tout bas. Il a confirmé en pleine crise sanitaire la suppression de 174 lits au CHRU de Nancy.

Avec un budget rectificatif 2020 de 0 euros pour l’hôpital, ça continue comme avant mais… en sourdine.

En effet, comment expliquer en pleine épidémie du Covid 19 que les différents gouvernements sont responsables des difficultés récurrentes dont souffre l’hôpital depuis des dizaines d’années. Le manque de postes et de moyens rend plus insupportable le travail des soignants. Elles sont pourtant dénoncées de longue date par certains partis politiques, PCF en tête, syndicats, associations d’usagers, collectifs…Aucun responsable ne peut dire qu’il ne savait pas, sauf à être dans le déni.

Localement, la fusion des 4 hôpitaux Nord-Ardennais en un hôpital unique nommé « CHINA » (ça ne s’invente pas ! les autorités ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnaît) est l’illustration des économies imposées au détriment d’une offre de soins sur tout le territoire pour toute et tous.

D’ailleurs, le maire de Charleville-Mézières et président du Conseil de surveillance de ce nouvel établissement, à défaut de jacinthes (qu’il a fait distribuer aux personnels de Manchester), aurait dû, le moment venu, rendre hommage aux hôpitaux de Charleville-Mézières, Sedan, Nouzonville et Fumay puisqu’il a consenti à les sacrifier sur l’autel de l’austérité.

Idem pour le maire de Sedan et feu président du Conseil de l’hôpital qui, malgré de fortes mobilisations, a accepté que cet établissement de proximité ait été dépecé d’une grande partie de ses activités. Mais…, pour gérer la crise du Covid 19, 5 lits de réanimation ont été ouverts ! CQFD.

La révolte gronde dans tous le pays.

Les professionnels et les usagers ne sont pas dupes de vos supercheries « Monsieur Macron » et vos soutiens locaux ! Et attention, le monde d’après appartient au peuple.