Des emplois mais pas à n’importe quel prix

Les rumeurs vont bon train quant à l’arrivée possible de l’enseigne Starbucks à Charleville-Mézières. Bien qu’aucun emplacement n’ait encore été choisi par l’entreprise, il est probable que l’installation se fasse en centre-ville, aux alentours de la Place Ducale. Il est à noter que KFC prévoit de son côté d’ouvrir une franchise à la Croisette en juin de cette année et que Burger King envisage également l’ouverture de deux restaurants dans les zones commerciales de la Croisette et de Villers-Semeuse.
Si d’aucuns se réjouissent des créations d’emplois qui en résulteraient, d’autres habitants de Charleville-Mézières se montrent plus circonspects et s’inquiètent des risques que Starbucks pourrait faire courir aux établissements locaux.
En ces temps de chômage de masse, la création d’emplois est plus que jamais vitale, mais à quelles conditions ? Un reportage diffusé sur Arte en 2018 intitulé « Starbucks sans filtre » avait révélé au grand public des aspects plus sombres de l’entreprise américaine : derrière des discours apparemment respectueux de l’environnement et de son personnel, la multinationale a des pratiques peu éthiques. Les salariés de Starbucks sont soumis à une pression énorme en ce qui concerne leur cadence de travail, leur activité est taylorisée à l’extrême. Les « baristas » comme les appelle la firme sont de véritables employés à tout faire, payés au SMIC et équipés en permanence de chronomètres pour maximiser leur rendement. De plus l’entreprise n’est pas aussi respectueuse de l’environnement qu’elle le prétend, les gobelets qu’elle commercialise ne sont pas recyclables et les producteurs de café avec qui elle travaille ne sont pas satisfaits de la façon dont Starbucks les traite.
Il est compréhensible que certains voient dans l’arrivée de ces franchises des aspects positifs à l’heure où le travail se fait rare, mais cela revient au final à remplacer des emplois dans le secteur de la restauration dans les entreprises ardennaises par des emplois encore plus précaires et mal payés dans une multinationale.