Communiqué de presse du comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes Le fait du prince !

L’annonce de crédits supplémentaires et de l’annulation des suppressions de postes au CHU de Reims lors de la venue du Président de la République est évidemment une bonne nouvelle.
La lutte des personnels et des usagers a obligé le gouvernement à débloquer un plan d’investissement pour les hôpitaux, encore bien trop insuffisant.
Mais la distribution des millions accordés, au gré des voyages présidentiels ou ministériels, et à la veille d’élections, est franchement insupportable. Le COPERMO (Comité Interministériel de Performance et de la Modernisation de l’Offre de Soins), si décrié pour son caractère antidémocratique, a tout simplement été remplacé par le fait du prince !
Cela témoigne de l’absence totale d’une vision globale des besoins, d’une stratégie élaborée démocratiquement pour remédier à la crise de l’hôpital, de tous les hôpitaux.
Les annonces du 14 avril à Reims comprennent des lits supplémentaires de réanimation à Charleville-Mézières : espérons que cela ne soit pas que la transformation de lits de surveillance continue, que ce ne soit pas seulement une entourloupe de vocabulaire !
En attendant, les Ardennais n’ont toujours pas de service de coronarographie : l’infarctus du myocarde n’est pas à la mode actuellement mais pourtant, les retards de prise en charge dus aux distances existent toujours !
Et alors qu’ E. Macron était venu à Reims parler pédopsychiatrie, la directrice du Pôle pédopsychiatrie du CHU souligne les manques de moyens à Reims, tout en disant que c’est pire dans les Ardennes : on attend aussi en vain des mesures concrètes dans ce domaine, pas un service contre un autre, mais des moyens nouveaux pour une psychiatrie attachée à l’humain, pas à la rentabilité.
Rien n’est réglé sur le fond : la réforme « ma santé 2022 » fièrement annoncée par ce même Président et présentée il y a deux ans apparaît au grand jour aujourd’hui comme caduque.
C’est l’idée même de rentabilisation des hôpitaux et de notre système de santé qui doit être abandonnée, et « quoi qu’il en coûte ! » car il y va de la vie même des habitants de ce pays qui perdent la proximité des soins ordinaires et tardent de plus en plus à se faire soigner.
Le comité de défense des hôpitaux de proximité des Ardennes appelle la population à amplifier l’exigence de moyens pour nos hôpitaux publics, notre santé.