L’exode massif et l’indifférence spectatrice

Le processus d’attaque perpétrée par l’Azerbaïdjan a démarré en 2020 et un blocus s’en est suivi. Aujourd’hui, l’exil forcé des habitants du Haut-Karabakh se poursuit inexorablement vers l’Arménie. Plus de 100 000 personnes ont quitté la région peuplée de 120 000 Arméniens. L’ambassadrice d’Azerbaïdjan affirme que les Arméniens avaient le choix et que leur départ est volontaire !

Les risques d’expansion de l’Azerbaïdjan sont réels.

C’est un nouveau drame qui s’abat sur la communauté arménienne avec des répercussions sur l’Arménie. Les Arméniens du Haut-Karabakh apparaissent biens seuls sur la scène internationale. A l’heure de la guerre en Ukraine, la communauté internationale est beaucoup plus préoccupée de l’intégrité des frontières de la Crimée et du Donbass plutôt qu’aux revendications des Arméniens du Haut-Karabakh qui demandent à être rattachés à l’Arménie et donc à modifier une frontière internationalement reconnue.

L’Europe reste passive et semble insensible à ce drame humain.

Cette région n’intéresse pas et la volonté de ne pas se fâcher avec l’Azerbaïdjan , acteur riche et puissant en pétrole et gaz en est la cause. L’Europe achète le gaz russe via l’Azerbaïdjan considéré comme un partenaire loyal. Ce sont les Arméniens qui payent le prix fort de notre dépendance, de notre faiblesse et de notre laisser-faire.

Soutien français de façade quand la ministre des affaires étrangères se rend en Arménie pour réaffirmer « le soutien de la France à l’intégralité territoriale » du pays. Mais concrètement, que fait la France et surtout l’UE pour endiguer cet exode massif ?

Une force d’interposition s’impose et des décisions volontaristes doivent être prises.

Il y a une hypocrisie fondamentale entre les déclarations de soutien et l’envoi d’aide humanitaire aux Arméniens agressés et la volonté de ne pas se fâcher avec un acteur riche et puissant.

Nous restons spectateurs alors que nous devrions craindre un appétit d’extension encore plus féroce de continuité territoriale pan-turque de l’Azerbaïdjan et son allié Turc. Le défi à relever est de faire respecter les frontières mais visiblement, l’Europe a perdu ses valeurs.

Corine POSTAL