80 ans : enfin…

Missak Manouchian, résistant arménien communiste a été exécuté par l’occupant nazi le 21 février 1944 avec 22 de ses camarades FTP-MOI après être passés en procès à la mi-février devant le tribunal allemand. A l’époque, la presse de la collaboration a reçu la consigne de donner la plus large publicité aux audiences. Le 21 février les « 23 » sont donc condamnés à mort et passés par les armes au Mont-Valérien. Les allemands choisissent 10 visages pour figurer sur une affiche qui dénoncent les « terroristes ». L’affiche rouge est collée sur les murs à des dizaines de milliers d’exemplaires. L’objectif de la propagande allemande de présenter les résistants comme des terroristes échoue. Des mains anonymes déposent des bouquets de fleurs sous les affiches.

Le 21 février 2024, les cendres de Missak Manouchian et de son épouse Mélinée, elle aussi résistante, entreront au Panthéon. Clairement, cela n’aurait pas été possible sans le travail de sa petite-nièce Katia Guiragossian, de l’historien Denis Peschanski et du sénateur communiste Pierre Ouzoulias. La reconnaissance officielle de l’action des Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée répare l’affront fait aux immigrés qui ont joué un rôle décisif dans la résistance. Ils ont donné leur vie pour combattre l’envahisseur nazi, défendre la liberté, l’égalité et la fraternité et vont enfin être reconnus « morts pour la France ». L’idéal communiste et l’ambition d’un monde meilleur a guidé leur engagement sans faille.

A la libération, le programme des « Jours Heureux » du CNR a été l’aboutissement de leur combat. Programme qui, gouvernement après gouvernement se voit détricoter malgré les luttes.

L’entrée au Panthéon de Mélinée et Missak va permettre enfin de reconnaître la Résistance Rouge et le lourd tribut payé par le PCF avec tous ses fusillés. Symbole aussi pour les Arméniens et tous les immigrés qui se sont battus pour notre liberté.

A l’heure où le négationnisme et les idées nauséabondes pourrissent la vie politique, cette juste reconnaissance donne de l’espoir. Pas étonnant que l’extrême droite reste muette, ne passant son temps qu’à stigmatiser et accuser l’étranger comme responsable de tous les maux.

Nous nous devons et surtout nous, communistes d’honorer dignement la mémoire de Missak et de continuer les combats toujours nécessaires pour la Liberté et la Paix des peuples.

Corine POSTAL