Les VNF se défaussent sur les collectivités

Aujourd’hui les « Voies Navigables de France », confrontées au démantèlement du service public, ne sont plus en mesure d’assurer seules l’entretien des cours d’eau et des canaux. C’est dans ce cadre qu’en 2019, VNF avaient annoncé leur intention de fermer à la navigation le canal des Ardennes. Cet axe fluvial, d’une longueur de 88 kilomètres, est pourtant vital pour la navigation notamment touristique et le transport de marchandises. Une quantité non négligeable de céréales (orge, malt, luzerne…) est acheminée par ce canal. Quand on sait qu’une péniche équivaut à 10 à 12 camions de 25T on constate tout l’intérêt environnemental et financier de maintenir le transport fluvial. La mobilisation des salariés et des élus locaux permet aujourd’hui d’entrevoir un avenir pour ce canal. Ainsi, la rénovation de l’écluse de la Neuville-Day semble actée et devrait réouvrir pour le printemps 2021.

VNF indiquent en effet que dans le cadre du plan de relance, 43 millions seraient dévolus au Grand Est pour le secteur fluvial. Cependant, même si l’effort financier est là cela ne suffira pas à financer la totalité du programme. C’est pourquoi, comme c’est devenu une habitude, le service public demande aux collectivités de mettre la main à la poche. Le directeur territorial Nord-Est des VNF est clair sur le sujet, le financement ne pourra se faire que sur la base de projets portés par les collectivités.

La casse du service public des VNF augure mal de l’avenir du fluvial pour les années à venir.  Les voies vertes sont un exemple de financement porté par les collectivités. Celles-ci ne sont absolument plus financées par VNF. Un accord a été signé afin de déléguer l’entretien des voies vertes au Conseil Départemental. Seules les berges restent à la charge de VNF. Parmi les abandons de la part des VNF on trouve le projet de modernisation des derniers barrages manuels sur l’Aisne, afin de les automatiser et ainsi supprimer quelques postes d’agents. Pourtant, la situation de crise actuelle montre tout l’intérêt d’un service public fort. Les élus communistes sont aux cotés des salariés pour défendre leur emploi et leur structure.

Sylvain DALLA-ROSA