Une convocation de plus !

Ce mercredi 4 octobre, Irvin Buchemeyer, syndicaliste et militant CGT était convoqué à la gendarmerie de Rethel. La cause, une action contre la réforme des retraites le 6 avril à Faissault, fief du député Renaissance Lionel Vuibert.

80 militants syndicaux ainsi que des communistes étaient présents pour soutenir Irvin.

Il a été auditionné en présence de son avocat. Naturellement, sentiment de confiance en sortant de ce « rendez-vous ». Mais quand même !

Une vengeance mais surtout une attaque de plus du pouvoir contre la CGT.

En effet, près de 1 000 militants et dirigeants cégétistes sont  inquiétés  par des licenciements, des sanctions disciplinaires ou des poursuites judiciaires.

La CGT par ses luttes et sa capacité à organiser les travailleurs dérange.

Les convocations ne sont qu’une façon d’essayer d’intimider les militants pour qu’il restent chez eux.

Les syndicalistes ne sont pas des voyous et les libertés d’actions et d’expressions syndicales doivent être défendues sans aucune réserve.

Nous ne pouvons que nous inquiéter et dénoncer fermement cette dérive autoritaire de ce gouvernement dans le pays des droits de l’homme. « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ». André Krasucki

Corine POSTAL

Se mobiliser le 13 octobre : un enjeu de classe pour le PCF

Le PCF appelle à participer massivement à la mobilisation organisée par l’intersyndicale le 13 octobre prochain contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes, dans le cadre d’une journée européenne de luttes.

Après la mobilisation contre la réforme des retraites, et une période de bientôt deux ans marquée par une forte inflation, doublée d’une politique libérale très austéritaire mettant en péril les services publics, les industries et l’emploi, et aggravant les précarités avec notamment la réforme de l’assurance-chômage, la détermination du mouvement social reste forte.

Unis, autour des organisations syndicales, nous pouvons faire de ce jour un puissant moment pour faire entendre les revendications des travailleurs et des travailleuses. Pouvoir vivre dignement du travail, travailler toutes et tous moins et mieux, avec une économie au service de l’intérêt général et non des intérêts particuliers de la classe possédante. Tout augmente, sauf les salaires ! Et pendant que le gouvernement prépare un nouveau plan d’austérité de 16 milliards d’euros tout en s’attaquant aux privés d’emploi, les dividendes des actionnaires explosent.

Le capital fait ses choux gras de la situation actuelle. Les dividendes sont en hausse de plus de 13 % au 2e trimestre 2023 par rapport à l’an passé. Pour le 1er semestre 2023, les bénéfices de 38 des sociétés du CAC 40 sont en hausse de 7 %, atteignant le record de 81 milliards. Et les aides publiques à ces entreprises ne sont toujours pas conditionnées au respect de critères sociaux et environnementaux, comme le propose le PCF. Pourtant, la lutte paie. C’est la raison pour laquelle réussir la mobilisation du 13 octobre est un enjeu de classe.

La mise en mouvement des communistes aux côtés du mouvement social contribue à faire porter haut et fort les revendications de la classe travailleuse en popularisant les propositions du PCF pour de nouveaux droits décisionnels pour les salariés, pour une sécurité d’emploi et de formation tout au long de la carrière, pour l’abrogation des réformes de l’assurance-chômage et des retraites notamment. Sur l’année écoulée, l’action syndicale a permis de remettre les revendications sociales au premier plan et cette nouvelle étape dans la mobilisation y contribue.

Pour les communistes, elles figurent en tête des priorités d’action. Soyons donc nombreuses et nombreux à rejoindre les cortèges aux côtés des organisations syndicales le vendredi 13 octobre, partout en France, pour faire de cette journée européenne de luttes un succès et ainsi mettre la pression sur le patronat et les gouvernements pour de nouveaux conquis sociaux !

Vatry ne décolle pas !

Ouvert au début de l’année 2000, l’aéroport de Vatry dans la Marne a été réalisé sans véritable plan de développement. Actuellement ce sont 116 salariés qui travaillent sur le site. A l’origine de la création de l’aéroport son implantation avait été réalisée pour soulager le trafic des aéroports parisiens. Particulièrement visé le transport de fret aérien n’a pas empêché le Conseil départemental (propriétaire du site) de tenter l’aventure du transport de voyageurs. Objectivement il faut reconnaître que tant pour le fret que pour le transport voyageurs le trafic n’a jamais réellement décollé. 30 000 tonnes de fret en 2022 et 60 000 voyageurs. Nettement en dessous des prévisions.

Après des subventions de plusieurs millions d’euros depuis la création de l’aéroport, le Conseil départemental de la Marne vient de voter une nouvelle aide de 450 000 euros. Devant le gouffre financier les élus de droite cherchent à vendre l’aéroport qui est devenu une véritable pompe à fric. Une entreprise chinoise est sur les rangs pour un rachat éventuel. Sans information complémentaire les élus n’évoquent plus cette perspective.

Il est urgent que le gouvernement prenne les choses en mains pour éviter que la gabegie financière ne s’aggrave. Ce n’est toujours pas la réponse méprisante affiché par la 1ére Ministre sollicitée pour une rencontre qui permettra de sortir de ce « puits sans fond ».

Une table ronde sous l’égide du gouvernement avec le Conseil départemental de la Marne, la région Grand Est et Aéroport de Paris (ADP) doit avoir lieu afin qu’une planification soit adoptée pour éviter une concurrence entre les aéroports.

Dans la balance se trouve non seulement le devenir de l’infrastructure mais également de l’emploi. Un plan prévoyant la suppression de 36 emplois est déjà en application.

Les fusillés pour l’exemple toujours ignorés

L’UNESCO vient de se réunir à Riyade (Arabie Saoudite) afin de classer 139 sites de la 1ere guerre mondiale au patrimoine international. L’UNESCO est l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la culture ou la paix. Cette démarche pour le classement des sites liés à la guerre est un geste qui se veut comme un hommage rendu aux poilus et une sensibilisation à la paix. Dans les sites retenus on trouve exclusivement des cimetières de la guerre 14/18. Pour les Ardennes l’UNESCO à désigné 4 sites où sont enterrés les soldats morts au front et souvent inconnus. Rendre hommage à ces combattants souvent morts pour accomplir des ordres qui conduisaient immanquablement au massacre est une action forte pour la paix et la démonstration du caractère imbécile de la guerre.

C’est pourquoi, il est préjudiciable pour l’Histoire qu’aucun site retenu ne cherche à mettre en valeur les 639 fusillés pour l’exemple. Il aurait été symbolique que l’UNESCO apporte sa contribution à la réhabilitation collective de ces soldats qui n’avaient pas démérité devant l’ennemi. D’autant que depuis 2019 il existe à Chauny (Aisne) un monument financé par la souscription populaire et par des organisations comme la Libre Pensée. L’objectif de ce monument est de réhabiliter les fusillés pour l’exemple. Ces 639 poilus étaient souvent désignés au hasard pour être fusillés. Néanmoins la hiérarchie militaire avait tendance à privilégier pour être fusillés ceux qui dans le civil étaient engagés dans la lutte syndicale ou politique à gauche.

Si l’UNESCO avait classé le monument de Chauny comme site mémoriel de la 1ere guerre mondiale cela aurait été un pas vers la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple. Encore un rendez vous manqué!

Sylvain DALLA ROSA

Combattre l’insécurité nécessite des actes

La nouvelle vient d’être rendue publique à grand renfort d’annonces dans les médias. Le président de la République tiendrait ses promesses électorales. Avant la fin de son mandat, en 2027, il veut créer 238 nouvelles brigades de gendarmerie. Les Ardennes se voient attribuer 2 brigades. Une mobile à Revin et une autre fixe à Auvillers-les-Forges.

Pourtant, quoi qu’en dise G. Darmanin, Ministre de l’Intérieur, le compte ni est pas. Ces créations ne couvrent pas les fermetures de ces dernières années. A l’exemple de la brigade de Charleville-Mézières fermée en 2016. Localement, cette fermeture n’a pas eu d’impact direct sur la ville chef lieu, celle-ci étant placée en zone police. Cependant les effectifs (91 gendarmes) pouvaient venir en renfort en cas de problèmes majeurs. En 2022 les actes de délinquance ont progressé de 9%. Cambriolages, agressions ou violences conjugales sont en hausse. Charleville connaît le même phénomène malgré les 124 caméras disséminées à travers la ville.

En zone police (Charleville et Sedan) l’État avait annoncé la création de 29 postes supplémentaires. Mais là également on assiste à une gestion en « trompe-l’œil ». Les syndicats de policiers pointent le fait que ces créations compensent à peine les départs en retraite.

Depuis le début des années 2000 nous assistons à une diminution de la présence policière à l’image de la fermeture de l’antenne de commissariat située à la Ronde-Couture. Avec la politique menée nous sommes plus dans l’affichage que la prise de décisions du renforcement réel des effectifs de police. Nous avons d’ailleurs assisté en septembre 2022 à un exemple flagrant de cette gestion avec le déploiement de CRS spécialistes de la lutte contre les violences urbaines. Ils sont restés quelques jours sur le quartier de Manchester et sont repartis.

Afin de réparer la cassure entre la population et sa police il est nécessaire de renouer avec la présence policière sur le terrain dans une démarche de proximité et d’îlotage.

Sylvain DALLA ROSA

L’exode massif et l’indifférence spectatrice

Le processus d’attaque perpétrée par l’Azerbaïdjan a démarré en 2020 et un blocus s’en est suivi. Aujourd’hui, l’exil forcé des habitants du Haut-Karabakh se poursuit inexorablement vers l’Arménie. Plus de 100 000 personnes ont quitté la région peuplée de 120 000 Arméniens. L’ambassadrice d’Azerbaïdjan affirme que les Arméniens avaient le choix et que leur départ est volontaire !

Les risques d’expansion de l’Azerbaïdjan sont réels.

C’est un nouveau drame qui s’abat sur la communauté arménienne avec des répercussions sur l’Arménie. Les Arméniens du Haut-Karabakh apparaissent biens seuls sur la scène internationale. A l’heure de la guerre en Ukraine, la communauté internationale est beaucoup plus préoccupée de l’intégrité des frontières de la Crimée et du Donbass plutôt qu’aux revendications des Arméniens du Haut-Karabakh qui demandent à être rattachés à l’Arménie et donc à modifier une frontière internationalement reconnue.

L’Europe reste passive et semble insensible à ce drame humain.

Cette région n’intéresse pas et la volonté de ne pas se fâcher avec l’Azerbaïdjan , acteur riche et puissant en pétrole et gaz en est la cause. L’Europe achète le gaz russe via l’Azerbaïdjan considéré comme un partenaire loyal. Ce sont les Arméniens qui payent le prix fort de notre dépendance, de notre faiblesse et de notre laisser-faire.

Soutien français de façade quand la ministre des affaires étrangères se rend en Arménie pour réaffirmer « le soutien de la France à l’intégralité territoriale » du pays. Mais concrètement, que fait la France et surtout l’UE pour endiguer cet exode massif ?

Une force d’interposition s’impose et des décisions volontaristes doivent être prises.

Il y a une hypocrisie fondamentale entre les déclarations de soutien et l’envoi d’aide humanitaire aux Arméniens agressés et la volonté de ne pas se fâcher avec un acteur riche et puissant.

Nous restons spectateurs alors que nous devrions craindre un appétit d’extension encore plus féroce de continuité territoriale pan-turque de l’Azerbaïdjan et son allié Turc. Le défi à relever est de faire respecter les frontières mais visiblement, l’Europe a perdu ses valeurs.

Corine POSTAL