Des chiffres sur la pauvreté qui masquent la réalité

Plusieurs chiffres nous indiquent le fort taux de pauvreté qui touche les Ardennes. Récemment le Conseil départemental communiquait sur les bénéficiaires du RSA dans le département. En 1 an ceux-ci ont diminué de 7,3% passant sous la barre des 10 000 personnes qui perçoivent l’aide sociale du RSA. Malgré ces chiffres, le taux de pauvreté reste cependant très élevé. Dans notre département il est le plus élevé du Grand Est et atteint 19,40% contre 14,40 dans la Marne. Ces chiffres ne tiennent pas compte ni de la chute démographique ni du nombre de personnes qui, par méconnaissance, ne réclament pas leur droit.

On peut faire tout dire aux chiffres mais si on écoute les organisations de solidarité comme le Secours Populaire, les distributions alimentaires n’ont jamais connu une telle fréquentation notamment des jeunes. Pourtant, signe de disparité, la ville de Charleville-Mézières est classée 6e sur les 20 villes ardennaises où vivent les personnes les plus riches. Sedan n’est qu’à la 17e place. Parmi les charges les plus importantes on trouve le logement, celui-ci représente les deux tiers des dépenses pour les ménages pauvres. Selon la Banque de France le nombre de ménages surendettés est en diminution (539 dossiers) une baisse sensible par rapport à l’année de référence de 2019, avant le COVID, qui était de 739 dossiers.

Nous sommes toujours confrontés à une urgence sociale de premier plan qui nécessite la prise de décisions rapides. L’emploi et le pouvoir d’achat doivent être au cœur des préoccupations politiques. Il est intolérable, au 21e siècle, de constater un taux de pauvreté qui reste à un niveau très important.

Sylvain DALLA ROSA

Malgré ses dires, le gouvernement poursuit l’étranglement des hôpitaux

Le gouvernement vient de présenter ses propositions de loi budgétaires. En ce qui concerne la Sécurité Sociale, c’est un tour de passe-passe pour la partie maladie ! Il prétend augmenter la masse des dépenses prévues pour 2023 (en langage juridique, l’ONDAM ou objectif national des dépenses d’assurance maladie) en le comparant au chiffre de l’année dernière diminué de ce qui était prévu en lien avec la COVID ! Sans cet artifice, l’ONDAM baisse de 0,8 %, vraiment pas de quoi répondre aux besoins en matière de santé de notre pays ! Et si une augmentation est prévue pour le budget des hôpitaux, elle ne couvre pas toutes les augmentations de salaires décidées par le gouvernement (l’augmentation du point d’indice et diverses revalorisations accordées à la suite des luttes) et ignore l’inflation ! A tel point que même la Fédération Hospitalière de France, dirigée par le maire de droite de Reims, s’inquiète !

Alors même qu’il faudrait redonner espoir aux soignants qui désertent les hôpitaux, accablés par le mépris de nos dirigeants et par un travail dans lequel ils ne se retrouvent plus car on leur demande rentabilité, là où ils veulent parler « humain ». Leur redonner espoir demanderait un geste politique clair : des moyens pour pouvoir soigner dignement !

Mais le gouvernement a fait une croix sur l’hôpital public préférant le secteur privé !

Un article de ce projet de loi est caricatural : le déremboursement des arrêts de travail en téléconsultation. Alors même que le gouvernement prétend développer les téléconsultations au-delà même du raisonnable (cela peut rendre service, mais ce n’est pas la panacée), le voilà qui met un coup d’arrêt, pénalisant ceux qui ne trouvent pas de médecins traitants ! Il y aurait eu des abus. Si tel est le cas, ce sont les plateformes de téléconsultations qu’il faut surveiller, éventuellement condamner, pas les malades ! Mais il y a des sous à faire dans ces plateformes de téléconsultation ! Un article récent de Médiapart démonte d’ailleurs les liens avec les milieux financiers de l’une d’entre elles, une plateforme à laquelle le nouveau ministre de la santé n’est pas indifférent.

Il s’agit bien, petite touche par petite touche, de faire rentrer l’ensemble des services de soins dans le monde de la finance ! Tant mieux pour ceux qui pourront payer, tant pis pour les autres.

Les exonérations sociales, le refus de la part du pouvoir d’augmenter les cotisations patronales pour faire face aux besoins de la population mettent en cause notre pouvoir d’achat ! Cela concerne la maladie comme les retraites. Précisons pour celles et ceux qui mettent en avant les toutes petites entreprises qu’une telle augmentation pourrait être modulée en fonction des politiques d’emploi et environnementales des entreprises, histoire de prendre l’argent là où il est et de pousser à la réorientation d’une économie plus vertueuse !

Michèle LEFLON