Le régime local d’Alsace Moselle Une fausse bonne solution pour développer la Sécurité Sociale

On entend régulièrement donner comme solution pour aller vers un remboursement des soins à 100% la généralisation du régime local d’Alsace Moselle. Mais les hôpitaux de Strasbourg ou de Metz vont aussi mal qu’ailleurs en France, faute de ressources financières. Pourquoi? Tout simplement parce que les dotations de la Sécurité Sociale y sont aussi insuffisantes que partout en France!

Le Régime Local d’Alsace Moselle n’est en fait qu’une super mutuelle dont l’intérêt majeur est que les remboursements sont effectués directement par les CPAM, évitant une double gestion et donc les frais en rapport, la Sécurité Sociale se faisant rembourser globalement par le Régime Local. Sauf quelques cas particuliers (le forfait hospitalier est remboursé) les remboursements, à des taux plus élevés que dans le reste du territoire, se font sur la base des tarifs de la Sécurité Sociale et cela ne règle donc pas les remboursements d’optiques, soins dentaires, appareils auditifs …. sans recours à une autre complémentaire auquel sont contraints les bénéficiaires de ce régime également pour les dépassements d’honoraires par exemple.

Seuls les salariés du privé sont concernés et ce régime est obligatoire avec des cotisations uniquement salariales. Ce régime s’est fait sa réputation sur des apparences: les taux élevés de remboursement directement par l’Assurance Maladie et des baisses des cotisations … après une hausse pour rembourser les dettes. Et, pas d’illusion à se faire sur la gestion démocratique par les salariés du régime local: il ne concerne que les fonds récoltés par la cotisation spécifique, en rien l’ensemble de l’Assurance Maladie.

Il n’est évidemment pas question de supprimer ce régime, intéressant pour les populations concernées, mais il ne représente pas l’avenir!

Il laisse la même place à des complémentaires qui sont de plus en plus liées à la finance, quand il ne s’agit pas directement de banques, alors qu’il faudrait intégrer dans la sécurité sociale de base la réalité des tarifs des lunettes, appareils auditifs …et interdire les dépassements d’honoraires.

Il ne règle pas le problème fondamental de la Sécurité Sociale, l’augmentation des recettes en s’attaquant au rapport capital/travail, en augmentant les cotisations patronales tout en les modulant selon les politiques sociales et environnementales des entreprises et en faisant cotiser les revenus financiers de celles-ci.

Michèle LEFLON