Pénurie : la nouvelle arme du capitalisme

Serrer les ceintures encore un peu plus plutôt que de changer de logique, voilà ce que préfère le chef de l’État. Le gaz, l’électricité cet hiver, l’eau cet été sont les pénuries annoncées. La fin de « l’abondance » théorisée fin août par Macron.

Il faut que nous nous habituions à manquer, à adapter notre consommation ou alors il faudra payer le prix fort ! La fameuse « sobriété » ? Mais cela fait combien de temps que les Français le font déjà ?

Il ne faut surtout pas remettre en cause l’ordre établi.

Le chef de l’État s’accommoderait sans souci d’un « capitalisme de pénurie » pourvu que cela ne remette pas en cause le système.

Que ce soient les pénuries liées à l’épuisement des ressources naturelles ou celles provoquées par l’abandon de l’État, ce sont toujours les mêmes qui trinquent et, ce même État renvoie à la responsabilité individuelle du « consommateur ». Pour l’exécutif gouvernemental, pas question d’aller contre son logiciel, ni sur la production, ni sur ceux qui en tirent de larges profits.

Les pénuries ne pénalisent pas tout le monde comme par exemple les superprofits de Total ou d’Engie. La défense des jets privés renvoie à un réflexe de défense de classe.

Les inégalités sociales sont absentes de tous les discours. Qui va se priver, couper son chauffage ? Les plus précaires. La classe aisée, elle, aura les moyens de payer le surcoût. Elle trouvera de la moutarde, de l’huile et des jouets de Noël !

Et pour conclure dans l’indécence de nos dirigeants hors sol, la phrase pour le moins incongrue de la ministre de la Transition énergétique, Madame Agnés Pannier-Runacher pour tenter de « rectifier le tir » : « On ne demandera jamais à des Français en situation de sobriété subie de faire des économies ».

Subir, toujours subir, encore subir…

Corine POSTAL