La casse industrielle terreau de la pauvreté

Le constat est sans appel, les Ardennes est un département pauvre. Au sein de l’Europe la France se classe 14e sur 27 en matière d’inégalités. Dans notre département ce sont 13 522 (chiffres de 2021) des ménages ardennais qui sont surendettés. Si on regarde le taux de pauvreté celui-ci est, d’après les chiffres de l’Insee, de 10,7% de la population dans les Ardennes contre 8,5% dans la Marne. La ville de Sedan arrivait, avant la crise sanitaire, largement en tête des villes des Ardennes les plus défavorisées avec un taux de pauvreté de 19,00%. Charleville-Mézières est juste derrière avec 17,00%.

Et encore, ces chiffres ne tiennent pas compte du pourcentage des non-recours (ceux qui ne réclament pas leurs droits). Nationalement pour le RSA ce sont 35 à 40% qui pourraient être bénéficiaires et qui ne font pas valoir leurs droits. Ce sont les catégories les plus fragiles qui sont concernées notamment celles qui ont des difficultés pour se déplacer (coût des transports en commun) et la plupart n’ont pas accès à l’informatique.

Cette situation ne doit rien au hasard. Au début du 20e siècle les Ardennes ont connut une forte industrialisation particulièrement dans la métallurgie. Notre département a été un des plus touchés par la casse industrielle qui découle de la mise en œuvre de la politique de casse voulue par la droite et le patronat. Au delà de la pauvreté la chute démographique est une des conséquences les plus préoccupantes.

Pendant la campagne électorale de la présidentielle, Fabien Roussel, au nom du PCF, avait déclaré comme prioritaire la réindustrialisation des territoires et le développement des services publics. Ces question sont toujours d’une forte actualité.

Sylvain DALLA ROSA