La réforme de l’enseignement professionnel, une casse de la formation au profit du Capital

Après les différentes réformes du lycée professionnel, ayant vu une réduction des années d’études et des heures de cours, le ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye prépare une nouvelle réforme qui s’apparente à une baisse des compétences des élèves. 

En effet, la réforme prévoit une augmentation du temps de stage en entreprise à hauteur de 50% de la formation, au grand dam des cours généraux, préférant un modèle basé sur l’apprentissage. Or ce modèle pose problème à plusieurs égards. 

La formation se retrouve en grande partie gérée par les entreprises où les élèves apprennent sur le tas des tâches spécifiques à l’entreprise en question (quand ils ne sont pas simplement attachés à des tâches subalternes), ce qui ne leur garantit pas l’accès à des compétences qui les protègera dans leur recherche d’emploi. 

De plus, l’augmentation du temps de stage se fait au détriment des cours, en particulier des cours généraux, ce qui rend plus difficile l’accès à un diplôme protecteur. La baisse du temps de classe compromet la réussite aux examens, d’autant plus quand grand nombre de ces élèves sont issus des milieux ouvriers. 

Les chiffes eux-mêmes montrent l’impasse de la réforme à venir. L’apprentissage dans la filière professionnelle représente l’échec de 1/3 des élèves qui sous le coup de ruptures de contrat subies, se retrouvent laissés de côté, sans aucune perspective. C’est pourtant ce modèle que le gouvernement Borne propose à la jeunesse.

Or la mission publique de la formation ne doit pas servir à fabriquer des travailleurs disponibles immédiatement et précaires, mais de « former l’Homme, le travailleur et le citoyen » pour citer le Conseil National de la Résistance. 

Ce dont a besoin la jeunesse de France, ce n’est pas d’une réforme qui les officialise comme mains à tout faire précarisées du Capital, mais bien de planification de la formation et de l’emploi comme dans le cadre de la Sécurité d’Emploi et de Formation, mesure portée par les communistes dans la campagne des jours heureux. 

Anthony Jacobs-Remacle