Friches industrielles, témoignage d’un riche passé économique

Les collectivités concernées engagent des moyens importants (en millions d’euros) pour résorber les friches industrielles encore présentes sur leur territoire. Sur l’axe de Givet à Carignan ce sont plusieurs dizaines de friches que l’on recense. Les plus emblématiques sont Cellatex à Givet, Thomé Génot à Nouzonville ou la Macérienne à Charleville-Mézières. Entre démolition et dépollution les projets de reconversion prennent du temps. Sans vouloir tout conserver il est néanmoins nécessaire de préserver certains bâtiments qui peuvent dater du 19e siècle.

C’est le cas de l’entreprise Deville à Charleville-Mézières. Cette usine, fleuron industriel, qui était la propriété du conseil départemental est malheureusement à l’abandon. Les élus départementaux ont décidé de revendre cette usine située en centre ville à un groupe portugais. Pour permettre ce rachat il fallait changer le Plan de prévention des risques d’inondations, qui interdit les constructions sur les sites classés PPRI. C’est chose faite de la part de la Préfecture (approuvée par la municipalité) qui transforme, avec un risque certain, en site constructible des terrains qui étaient jusqu’à une période récente classés non constructible.

A l’échelle départementale le dossier des friches industrielles mériterait un groupe de travail sous l’égide de la Préfecture et de l’Architecte des Bâtiments de France. Cette commission permettrait une intervention pour la préservation du bâti de certaines friches. L’exemple de la Manestamp à Charleville-Mézières doit nous alerter sur la dégradation des friches qui dans certains cas sont irréversibles.

Sylvain DALLA ROSA