Quand le capitalisme vert tue nos industries

Le mercredi 8 juin, un vote majoritaire du Parlement européen, indiquait que la vente des voitures neuves à moteur thermique sera interdite dans les 27 pays membres de l’Union européenne à partir de 2035. Dans cette droite lignée, depuis des années le ministre de l’Économie justifie la saignée sociale qui arrive au nom « de la révolution électrique », « de la course à la réduction du poids des véhicules »… En réalité, les constructeurs français sont engagés depuis plusieurs décennies dans des stratégies visant à augmenter leurs marges et verser toujours plus de dividendes aux actionnaires privés qui ne se sont jamais aussi bien portés. Ils accélèrent aujourd’hui leur stratégie de destruction des capacités de production automobile en France, en s’abritant derrière la mutation technique des moteurs.

Pour parvenir à leur objectif, ils n’hésitent pas couper le robinet des commandes et transférer les fabrications de pièces de fonderie fonte et aluminium dans des pays à « bas coût ». Par exemple, en 2020, le gouvernement avait mis en place un plan de soutien à la filière fonderies, abondé à hauteur de 30 millions et de 20 millions pour les deux constructeurs Renault et Stellantis. Un fond, qui dans les faits, est un plan d’accompagnement de suppressions d’emplois.

Il est clair que ce qui ne sera plus produit en France pour des raisons « écologiques » le sera dans des pays ou le taux de profit est plus appétissant pour ces mêmes actionnaires, et dans le même temps, ces travailleurs seront exploités pour une misère.

Face à cela, le PCF propose notamment d’agir pour que la plus grande partie des véhicules des groupes français vendus en France soient produits en France, de relocaliser sur notre territoire la production de citadines électriques, hybrides, thermiques pour le marché français. La production de véhicules automobiles est passée sous le seuil des 2 millions en France : pour l’avenir de la filière, fixons-nous l’objectif de produire 3 millions de véhicules d’ici 2 ans ou encore d’investir dans la recherche pour produire en France des citadines populaires 100% électrique à moins de 15000 euros (comme le projet Hélios/ AV3 de Renault).

Esteban Evrard