Un livre qui manque d’objectivité

« On n’est jamais si bien servi que par soi-même ». En résumé c’est la trame du livre « Les audacieux » qui vient d’être édité. Il s’agit, selon les auteurs, de la chronique d’un territoire (les Ardennes) qui refuse le déclin. En réalité il s’agit de près de 350 pages d’une chronique à la gloire du patronat et des maires de Charleville-Mézières et de Sedan et des parlementaires de droite.

Pour la ville chef-lieu il apparaît, au fil des pages, que l’histoire du développement débute en 2014, date ou la droite est devenu majoritaire au conseil municipal. Selon l’auteur tout ce qui se serait passé avant cette date serait marqué par le déclin économique. Ce serait, au mieux, dû à la fatalité des choses et au pire à l’inaction de la majorité de gauche avant l’ère Ravignon. Et depuis 2014 l’opposition serait aux abonnés absents et atone sur les différents dossiers. Il y a pire que l’oubli c’est l’ignorance des forces économiques et politiques en présence. Sans ce respect du pluralisme cela devient un texte de propagande. Le style de ce livre est certes plaisant mais très romancé.

Loin de moi l’idée de contester la liberté d’éditer un livre à la gloire de la municipalité et de son chef. Ce qui me dérange beaucoup plus c’est l’initiative prise par le maire d’organiser, officiellement, une réception pour saluer la sortie du livre. Qu’il le fasse en qualité de membre des Républicains. Par respect du pluralisme une initiative similaire devrait être organisée pour la sortie du livre « Les fossoyeurs ». Cet ouvrage dénonce, sans complaisance, les positions du groupe Orpéa dans la réalisation et la gestion d’EHPAD. Livre qui questionne sur l’attitude des collectivités et qui accorde une large place aux Ardennes.

Sylvain Dalla-Rosa