Contournante, gabegie financière et écologique

Après plus de vingt cinq ans de tergiversation le barreau de raccordement à l’autoroute A34 semble définitivement enterrée. Le Conseil Départemental, qui pilote ce dossier, avait consulté la population en 2003 et retenu un tracé qui devait relier l’A34 à la Vallée de la Meuse. Le chantier était chiffré financièrement à 30 millions d’euros. L’objectif étant de détourner le trafic, notamment les camions, qui aujourd’hui passent par l’avenue Charles de Gaulle et traversent Charleville-Mézières. Dans un jugement de juillet 2019 le Tribunal Administratif avait considéré, légitimement, que le tracé retenu mettrait en danger des espèces animales protégées. Dernier rebondissement, en juillet dernier, le Conseil d’État, en acceptant juridiquement la réalisation du barreau, a mis un terme à la procédure judiciaire en acceptant le tracé voulu par le Conseil Départemental.

Mais c’était sans compter sur l’attitude de renoncement du Conseil Départemental qui a décidé de laisser tomber la réalisation du barreau. Pourtant des dépenses financières, à hauteur de 3 millions d’euros ont déjà été engagées. Que va devenir le pont déjà réalisé et qui ne mène nulle part? Le trafic dans Charleville-Mézières va continuer avec ses nuisances sonores et environnementales. Plutôt que d’abandonner purement et simplement cette réalisation, le Conseil Départemental serait bien inspiré de reprendre le dossier en mettant autour de la table les collectivités, les associations de défense de l’environnement et le groupement d’entreprises retenu pour la construction du barreau. Il est surprenant dans ce dossier de ne pas entendre la ville de Charleville-Mézières concernée au premier chef.

Sylvain DALLA ROSA