Centenaire du PCF – 4/4 : PCF : le renouvellement constant !

Le PCF entame sa 101ème année ! Avec toujours le même objectif, l’émancipation humaine, la fin des dominations, cela passant par le dépassement du capitalisme et de la lutte des classes pour une société d’égaux !

D’autres constantes ont permis de traverser le siècle : un parti de militants et non d’élus, même si le PCF n’a jamais rechigné à en avoir pour mettre en pratique ses idéaux, un parti solidement implanté dans les classes populaires, même si l’élévation globale du niveau de formation en a transformé la sociologie : cela l’a conduit à faire de la formation une priorité pour que les ouvriers, les employés puissent parler d’égal à égal avec les élus de la bourgeoisie, une priorité aussi pour renouveler ses cadres et assurer l’avenir. Et même s’il y a eu une période de repli en lien avec la situation soviétique, c’est un parti qui a toujours fait une place importante aux femmes et s’est engagé dans les luttes féministes.

Il n’est pas possible de parler du PCF sans parler de l’Humanité : le journal de Jaurès est devenu celui du PCF après le congrès de Tours. S’il n’est plus depuis les années 90 l’organe central du PCF, il reste le journal des communistes : il a et continue d’assurer un rôle de formation, de diffusion des idées, une aide au militantisme et un soutien aux luttes sociales. L’importance et la qualité de ses pages culturelles sont reconnues bien au-delà des rangs communistes : c’est indissociable de la volonté d’émancipation humaine !

Des constantes, mais aussi bien sur des transformations profondes du parti au cours de ce siècle d’existence : partir du réel pour le transformer, telle a toujours été la volonté politique. La tactique « classe contre classe » de la fin des années 20 devient stratégie de front populaire antifasciste en 1935 qui débouchera sur le Front Populaire et les acquis des grèves de 36. C’est l’ancrage populaire du PCF, le courage de ses militants qui lui a permis de jouer son rôle essentiel dans la résistance. A la libération il a pour la première fois des ministres avec un bilan qui a transformé notre société et perdure jusqu’à aujourd’hui, en particulier avec la Sécurité Sociale, bâtie par Ambroise Croizat. Tandis que le soutien aux luttes anti-coloniales est au devant de la scène avec l’Indochine puis l’Algérie, les décennies suivant la seconde guerre mondiale sont aussi celles d’un éloignement progressif des politiques soviétiques, non sans débats internes, apparaissant au grand jour avec la dénonciation de l’occupation de la Tchécoslovaquie par l’URSS en 1968. Le PCF cherche la voie de l’union pour transformer la politique française et la décennie 70 est marquée du signe de l’espoir, espoir d’un parti en développement, symbolisé par le nouveau siège place du colonel Fabien en 1971, espoir d’un changement avec la signature du programme commun en 1972. Les expériences vont décevoir : celle de 81 brutalement arrêtée par le tournant de la rigueur, celle de la gauche plurielle tout autant.

Les communistes cherchent leur stratégie dans une société où l’aggravation des contradictions du capitalisme rend des novations indispensables : prendre en compte la crise écologique indissociable du capitalisme, s’attaquer à la racine du mal, le capital car si le XXème siècle a vu le triomphe de la notion d’État c’est maintenant pratiquement à Wall Street ou à Francfort que se prennent les décisions qui changent la face du monde … et la vie de nos concitoyens ! C’est pour cela qu’est nécessaire une force politique qui mette à l’ordre du jour la conquête de pouvoirs, non seulement dans les institutions parlementaires ou locales mais aussi dans ces institutions proprement politiques que sont les entreprises et les banques. Et cela, seul le PCF est capable de le faire, avec son réseau de militants : l’avenir est devant nous !

Michèle LEFLON