Le racket étendu aux routes nationales

Le gouvernement n’est jamais à court d’idées quand il s’agit de taxer les Français. La dernière trouvaille en date c’est un décret du 14 août dernier qui précise les conditions de privatisation des routes nationales. L’objectif est de refiler aux sociétés d’autoroutes l’entretien des routes nationales, soit 75 kilomètres dans les Ardennes.

A l’image de la SANEF, qui gère les autoroutes du Nord Est de la France et notamment celle de Reims/Paris, ces sociétés ne sont pas des philanthropes. Si elles reprennent la gestion des routes nationales c’est avec une idée derrière la tête, celle d’avoir le feu vert pour augmenter les tarifs autoroutiers. Malgré la crise économique, les sociétés autoroutières n’en démordent pas, la prochaine hausse des péages aura lieu au 1er février 2021. Selon un récent rapport parlementaire, entre 2006 et 2019, ce ne sont pas moins de 5 milliards qui ont été redistribués aux actionnaires de la SANEF. Cette dernière ne cache pas son intérêt pour récupérer la gestion (avec péages) de l’A34 et de l’A304 qui, dans les Ardennes, relie la frontière belge à Reims.

Après avoir refilé la gestion de nombreuses nationales, notamment en zones urbaines, aux collectivités locales (30 kilomètres dans Charleville-Mézières), l’État se débarrasse de la gestion des routes dans notre pays. Dans de nombreux endroits celles-ci sont d’ailleurs dans un état lamentable.

Cette politique, outre qu’elle taxe financièrement les automobilistes, aura également des conséquences sur l’emploi. Depuis 2007 et la liquidation de l’ancienne DDE la gestion des routes nationales est confiée à la Direction Interdépartementale des Routes (DIR). Avec cette gestion ses effectifs vont sévèrement diminuer.

Sylvain DALLA ROSA