La ligne Givet/Dinant, l’arlésienne

Depuis sa fermeture en 1989 le tronçon ferroviaire de 22 kilomètres Givet/Dinant (3 en France, 19 en Belgique) fait couler beaucoup d’encre. Comme l’arlésienne le dossier ressort périodiquement. Cette fois c’est un comité de pilotage qui s’est réuni en décembre dernier.

En plus de trente ans de tergiversations et de promesses que n’avons nous pas entendu. Même Sarkozy, à l’époque ministre, y est allé de son soutien au projet de réouverture de cette ligne. Sur les quelques 55 millions d’euros, coût de la rénovation, le ministre lors d’un déplacement électoral dans les Ardennes avait promis que la France paierai la moitié de l’investissement alors que l’essentiel de la ligne se trouve en Belgique.

C’est d’ailleurs du côté belge que l’on traîne les pieds pour engager les travaux. Non seulement le coût les alarment mais surtout plusieurs élus belges voient dans ce dossier un risque de concurrence qui ferait perdre une partie du fret (transport de marchandises)qui transiterait par la France. Par ailleurs, près d’un millier de frontaliers pourraient emprunter le transport ferroviaire selon une étude de septembre 2010.

A une période où l’on parle beaucoup d’économies énergétiques, la réouverture de la ligne Givet/Dinant est un atout indéniable. Il est irresponsable de continuer à palabrer et cela tant du coté belge que français. Fin 2021 une « déclaration d’intention » a été signée entre les ministres des transports des deux pays. Une ultime étude doit être rendue fin 2023, il ne faut pas attendre, les problèmes techniques et le coût sont connus, les investisseurs potentiels également. Les travaux doivent démarrer dans les mois qui viennent, l’attente a assez duré.

Sylvain DALLA ROSA