Deux élections pour un bilan contrasté

Au sortir des deux séquences électorales majeures que constitue cette Vème République, plusieurs constats sont à faire. D’abord, le recul majeur de la gauche d’un point du vu électoral et idéologique. Ce recul s’est vérifié tant au cours des présidentielles que des législatives, où, les forces réactionnaires, libérales et d’extrêmes droites réunies obtiennent une large majorité dans ces scrutins. Sans défaitisme aucun, la lucidité est tout de même de mise. La déconnexion profonde d’une large partie de la gauche vis-à-vis du monde du travail et le refus de cette-ci de traiter une partie des questions importantes pour les Français ne pouvait que conduire à son affaiblissement. L’espoir promis par le large rassemblement des forces de gauches n’a pas permis l’engouement populaire souhaité. Malgré de bons résultats et près de 150 députés de gauche, l’opposition aux projets mortifères de Macron qui aura le soutien à peine voilé d’une droite qui se veut d’opposition « utile » et d’une extrême-droite qui représente la béquille parfaite du patronat sera bien compliquée. La gauche progresse par rapport à 2017 mais reste historiquement faible. Le choix des candidatures uniques lui permet de progresser en nombre de députés mais elle recule en nombre de voix et en pourcentage par rapport à la présidentielle.

Le choix de Jean-Luc Mélenchon comme d’Emmanuel Macron de pousser le plus loin possible « le vote utile » affaiblit le débat politique au profit d’un électoralisme extrême où il ne s’agit plus de voter pour un projet mais pour une figure « capable » d’aller au second tour. L’abstention massive, dont quoi qu’ils puissent en dire, les libéraux s’accommodent très bien, traduit d’une part la forte résignation notamment des jeunes, des ouvriers et des employés, mais aussi le rejet profond de cette Vème République exacerbée par un présidentialisme offensif que le PCF rejette depuis toujours. L’extrême-droite, quant à elle, profite de cette résignation pour ancrer dans les têtes son projet profondément xénophobe et aux antipodes de nos valeurs Républicaines, sous couvert d’un discours social – qui ne remet pas pour autant en cause l’accumulation des richesses entre quelques mains ni la spoliation des richesses produites par les travailleurs.

Si nous pouvons nous féliciter que l’opposition de gauche soit plus forte à l’Assemblée, nous savons pour notre part que le rapport de force se joue d’abord dans la réalité des résistances et mobilisations du pays, que la gauche soit au pouvoir ou qu’elle ne le soit pas d’ailleurs. Les résultats électoraux de la NUPES ne peuvent masquer que la question de l’unité populaire et de la construction d’une alternative de transformation sociale de caractère révolutionnaire reste posée.

Dans ces conditions, refuser tout hégémonisme à gauche est primordial. A l’inverse il faut privilégier la discussion et le débat de fond. Le PCF y prend largement sa part et confirme dors et déjà qu’il conserve son groupe GDR à l’Assemblée.

Esteban EVRARD

Liste des députés communistes :

– Fabien Roussel (59)

– André Chassaigne (63)

– Yannick Monnet (03)

– Pierre Dharreville (13)

– Stephan Peu (93)

– Sébastien Jumel (76)

– Hubert Wulfranc (76)

– Jean-Paul Lecoq (76)

– Nicolas Sansu (18)

– Jean-Marc Tellier (62)

– Elsa Faucillon (92)

– Soumya Bourouaha (93)