La réalité du RN

Le premier tour est passé et voit donc la qualification pour le deuxième tour de Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.

Fabien Roussel, en respect de l’héritage républicain et antifasciste du PCF est clair, aucune voix ne doit aller à l’extrême-droite et pour éviter son arrivée au pouvoir, nous devons nous servir du seul bulletin de vote à notre disposition pour lui barrer la route. 

« Voter Macron ? A quoi bon ! » diront certains, lassés d’un barrage républicain imposé face à une Marine Le Pen qui a réussi son pari de la dédiabolisation. Mais le RN (FN) est loin d’avoir changé et reste fidèle à son héritage fasciste. 

Sans même parler du logo du parti ouvertement inspiré du parti néo fasciste italien Movimento sociale italiano, le RN fondé par les fascistes de l’Ordre Nouveau est toujours aujourd’hui géré par leurs dignes héritiers. En effet Marine Le Pen est entourée par exemple d’anciens militant du Groupe Union Défense (ancienne organisation étudiante d’extrême droite connue pour ses actions violentes) ou de nostalgiques revendiqués de la collaboration et de la Révolution Nationale à l’instar de Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, s’étant rendu en Espagne pour la fête d’anniversaire de Léon Degrelle (homme politique bien connu outre-quiévrain pour la fondation du parti pro-nazi REX, sa collaboration sans scrupule ainsi que la fondation de la Légion Waffen SS Wallonie).

Nous devons également aborder avec rigueur son programme, qui cache derrière une politique faussement sociale, une soumission totale au patronat, une xénophobie sans limite et un antisyndicalisme notoire. En effet la politique économique de la candidate RN sonne le retour de l’austérité avec la baisse des dépenses publiques et l’objectif du déficit public sous les 3%. Le programme sonne également le glas de la Sécurité Sociale avec l’exonération des cotisations patronales ainsi que de nouveaux cadeaux aux plus riches grâce à la baisse des impôts de production. 

A défaut de pouvoir regarder l’expérience d’un ancien gouvernement RN, nous pouvons nous pencher en revanche sur l’expérience RN dans les municipalités où ils sont arrivés au pouvoir. Dans chacune d’elles, les élus RN se sont dépêchés d’engager la fermeture des bourses du travail et de réduire le financement des associations de solidarité concrète tel que le Secours Populaire. 

A l’international, les liens de Marine Le Pen avec des figures comme Viktor Orbán doivent également nous porter la puce à l’oreille. Après des années à bafouer l’Etat de droit, museler la presse et l’opposition (recevant même des avertissements de Bruxelles à cet égard) ce dernier profite de son hégémonie pour atteindre aux droits syndicaux et stigmatiser les minorités sexuelles et ethniques. De plus, sa mainmise sur les médias lui ont permit de se faire largement réélire aux élections de ce début avril, face à une large coalition des partis d’oppositions. En effet cette dernière coalition n’a pu profiter que de cinq minutes de temps de paroles sur les chaînes publiques. Qu’est ce qui empêcherait Marine Le Pen de faire de même avec son projet de privatisation du secteur public de l’audiovisuel ? Ses soutiens financiers trouveraient tout intérêt à censurer les partis de gauche à la télévision.

Tous ces éléments à présent donnés, il est important de faire le bon choix. Même si celui nous crève le cœur, nous devons suivre la consigne de vote de Fabien Roussel, et nous servir du bulletin Macron pour éliminer Le Pen, quitte à lutter sans relâche les cinq prochaines années contre sa politique plutôt que de ne plus pouvoir lutter du tout en cas d’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen. 


Anthony JACOBS-REMACLE