Conseil Régional

Une séance plénière du Conseil Régional du Grand Est vient de se tenir, consacrée au budget 2022. Les élus communistes ont voté contre ce budget. Voilà l’intervention de Sandra Blaise sur le budget de la formation professionnelle.
Nous savons que des difficultés structurelles, mais aussi conjoncturelles avec le COVID, expliquent, en partie, le taux de remplissage des formations parfois insuffisant et l’inadéquation entre offre et demande sur le marché de l’emploi.
Pour autant, il existe des leviers bien identifiés par les professionnels de l’accompagnement vers l’emploi et l’insertion. C’est du rôle du politique de les actionner. L’accompagnement individuel fait partie des leviers les plus efficaces pour sécuriser un parcours, quel qu’il soit. Nous regrettons donc, comme le CESER, qu’aucune mention de renfort des personnels accompagnants ne soit inscrite dans ce BP (budget primitif). Tout est misé sur le renfort de l’outil numérique. Mais on sait que l’outil reste un outil et que beaucoup de personnes, même jeunes, ne sont pas aguerris avec le numérique. Ils n’y ont parfois même pas accès. La fracture numérique n’est pas uniquement générationnelle.
Le développement du numérique est essentiel, mais sans accompagnement individuel en présentiel, une partie du public, celui déjà le plus éloigné des institutions, sera exclu.
C’est le même constat pour l’orientation. L’orientation doit être choisie et non subie. C’est pourquoi, en cohérence avec notre intervention lors du DOB (débat d’orientation budgétaire), je vous présenterais un amendement visant à faciliter l’entrée et la poursuite de formation sans restriction.
Vous avez une vision quasi uniquement adéquationniste de la formation continue et c’est regrettable. Cela reste une vision à court terme. Nous avons ici un désaccord politique puisque nous voyons dans la formation professionnelle un formidable outil d’émancipation à court, moyen et long terme.
Bien sûr qu’il est de notre devoir de répondre aux besoins des entreprises et de tout faire pour réduire le chômage. Mais le rôle des institutions ne s’arrête pas là. N’est-il pas aussi d’accompagner à la citoyenneté et à ce que chacun trouve sa place ? Il manque une approche humaine et globale dans votre politique de formation professionnelle, c’est pourquoi nous nous abstiendrons.