L’État doit mettre des moyens pour la sécurité

Régulièrement la question de la sécurité dans les quartiers revient dans les déclarations du maire, Boris Ravignon. Pourtant la situation ne s’est guère améliorée ces 10 dernières années. La dernière décision de la majorité municipale consiste à instaurer des patrouilles de nuit de la police municipale et à renforcer la vidéo surveillance. Avec ce recrutement, les effectifs des policiers municipaux sont aujourd’hui d’une petite cinquantaine à Charleville-Mézières. Cela pèse sur le budget communal. Le président de la République, malgré son récent discours à Nice, et le ministre de l’Intérieur, misent sur cette prise en charge de la sécurité par les collectivités ce qui permet de réduire les effectifs de la police nationale. L’annonce, l’année dernière, d’un renforcement des effectifs de la police nationale est un premier pas mais ne répond pas, loin s’en faut, aux besoins qui existent notamment la nuit. D’ailleurs, à l’époque, un syndicat policier avait tiré la sonnette d’alarme en déclarant « il existe à Charleville, mais aussi à Sedan, un manque criant d’effectifs ».

On assiste progressivement à un remplacement des missions accomplies par la police nationale par la police municipale. Après l’échec du dispositif « police de sécurité du quotidien » la tension dans les quartiers reste palpable. Il est urgent d’organiser une table ronde de tous les acteurs publics pour envisager la réouverture d’une antenne du commissariat dans les quartiers (prioritairement à la Ronde Couture et à Manchester) avec des policiers nationaux dédiés et formés à l’îlotage. Il n’est pas possible que les quartiers soient sous la coupe de délinquants. Ce sont les habitants qui souffrent.

L’État doit donner les moyens pour que le droit républicain reprenne sa place. Mais peut être faut-il s’interroger sur la situation sociale des quartiers. La politique de la ville qui concerne le remodelage des quartiers avec la destruction des bâtiments d’habitation a fait beaucoup de béton mais pas de politique sociale. Il n’est pas rare que le taux de chômage dans ces quartiers soit proche des 20%. Il est urgent de changer de braquet et d’avoir une vue globale de la lutte contre l’insécurité.

Sylvain Dalla-Rosa