Pas de fatalisme pour l’hôpital public !

La presse locale nous annonce que l’hôpital de Manchester attaque la cinquième vague avec des lits en moins !
Avec cynisme, le directeur y déclare vouloir éviter les déprogrammations, car « les déprogrammations coûtent cher au CHINA » – le CHINA, c’est le nom officiel de l’hôpital depuis la fusion avec les autres hôpitaux du Nord Ardenne.
Cela témoigne que la seule préoccupation des autorités est la rentabilité de l’hôpital  : les inquiétudes, les souffrances liées aux « déprogrammations », un mot barbare représentant en fait des personnes qui attendent pour se faire soigner, qui voient leur rendez-vous d’opération reporté, cela n’est pas leur problème ! Quelle inhumanité !
Pour prévenir l’engorgement de l’hôpital, on apprend que des malades ont été transférés à la clinique privée de Bézanne. A quel prix pour les malades et leur famille, en terme d’éloignement, en terme financier aussi sans doute (frais administratifs, dépassement d’honoraires …) ? C’est vrai que l’heure est à la destruction de l’hôpital public pour engrosser le secteur privé en lien avec les marchés financiers, comme la fermeture de lits de SSR (lits de soins de suite) à l’hôpital public de Sedan et la construction sous l’égide d’ORPEA de tels lits à Revin.
On ferme des lits car on manque de personnels. Et de nous rappeler qu’il faut 10 à 12 ans pour former un spécialiste. Il y a urgence à former plus de médecins (et la politique gouvernementale n’est pour l’instant pas passée de la parole aux actes à ce sujet) mais il y a aussi extrême urgence à ce que les personnels hospitaliers médecins ou non médecins ne sombrent pas dans le burn out, ne quittent pas l’hôpital pour se protéger et pour cela, il y a des possibilités : les décharger de tout le travail moins qualifié qu’ils doivent assurer. On manque aussi d’aide-soignantes, d’infirmières, mais pourquoi ne propose-t-on pas à des jeunes un contrat de pré embauche, leur assurant un revenu pendant leur formation en échange d’un engagement de quelques années dans le service public ? C’est ce que propose Fabien Roussel, candidat du PCF à l’élection présidentielle. Mais le gouvernement est si content de s’abriter derrière le manque de personnels pour mieux casser l’hôpital public au profit du privé, sans égard pour la catastrophe sanitaire qui s’aggrave !