Conseil départemental: une opposition anesthésiée

La dernière réunion du Conseil départemental apparaît comme surréaliste. Majorité et opposition sont tombées d’accord pour constater les difficultés financières et déclarer que la gestion de la collectivité territoriale était contrainte. Ce n’est pourtant pas une situation nouvelle. Ce qui est nouveau c’est la droite et la supposée gauche qui se retrouvent unies pour appliquer l’austérité. Certes, le désengagement financier de l’État accule le Conseil départemental qui doit faire des choix dans sa gestion. Ainsi, par exemple, les dépenses sociales augmentent et sont plombées par la crise sanitaire (COVID 19). Mais les choix proposés ne peuvent recevoir l’accord de ceux qui défendent un conseil départemental utile aux Ardennais.

Ainsi, pendant des années le Conseil départemental a investi dans des projets pour plaire aux élus de droite et afin que dans la lutte de pouvoir le Président garde sa majorité. L’exemple du musée Guerre et Paix à Novion-Porcien est significatif.

On peut également évoquer l’abandon de la voie de contournement et pour lequel le Conseil départemental a investi 3 millions…….à perte. Il ne s’agit pas d’entretenir des clivages politiciens mais de marquer les différences qui existent entre une gestion progressiste et celle actuelle d’accompagnement de l’austérité. Le prochain mauvais coup est de s’attaquer aux collèges. Entre autres, la fusion des collèges de la Ronde Couture est largement contestée par les enseignants et les parents d’élèves.

Les sujets controversés sont multiples. Rappelons la colère des agents de la collectivité à propos du gel de leur salaire ou la polémique développée par la Directrice des services en 2019 regrettant l’absence « d’un dispositif de contrôle interne » en laissant entendre qu’il y a eu des malversations. Concernant la fiscalité après une hausse de 9% en 2017 le taux est revenu à la normal avec une augmentation annuelle de 1% . Autant de sujets sur lesquels l’opposition devrait demander des comptes au Président du Conseil départemental. Manifestement ils ont choisi une démarche inverse.

Sylvain DALLA ROSA