Défendre l’échelon départemental coûte que coûte

Le gouvernement actuel, dans la continuité de ses prédécesseurs s’assoie sur la République et ses principes les plus élémentaires. C’est une attaque de long terme et planifiée contre notre peuple et les travailleurs. Depuis longtemps les communistes ont bien identifié la menace que représente l’écrasement de l’Assemblée nationale par les représentants du capitalisme. Mais la destruction de la nation ne s’arrête pas à l’hémicycle. La République Française s’est fondée en grande partie sur la base du triptyque commune, département, Etat-nation. A la suite de la Révolution française, les élections municipales, départementales et présidentielles (ou législatives selon les constitutions) sont d’ailleurs celles ou l’on participe le plus, et de loin. Ce qui confirme leur ancrage populaire. Outre l’écrasement du parlementarisme, la question départementale est tout aussi importante. Le MEDEF réclame depuis des années l’effacement de l’échelon départemental, hérité de la grande Révolution jacobine, au profit d’euros-régions. Cela n’est pas anodin et est révélateur de la stratégie du capitalisme français depuis plusieurs années : il s’agit de liquider l’intégralité des leviers de pouvoir issus des luttes populaires dans l’histoire de France, et de les liquider dans une Europe capitaliste aux contours flous qui permettraient au patronat de faire passer ses réformes sans avoir à s’embarrasser des obstacles des institutions républicaines, devenues trop encombrantes pour la bourgeoisie. Il est donc du devoir des communistes français de faire le lien entre les réformes libérales du patronat et les attaques contre nos institutions démocratiques progressivement remplacées par des institutions européennes ou européistes qui ne serviront qu’à désorienter le peuple en lui enlevant les leviers de pouvoir dont il dispose encore. Défendre l’échelon départemental n’est pas un vain slogan, c’est une lutte globale pour la défense des conquêtes populaires, de la République et pour l’avancée démocratique vers la rupture avec le capitalisme.

Esteban EVRARD