Orientations budgétaires du Grand Est : une vraie politique de droite masquée par beaucoup d’esbroufe

Comme les autres collectivités, le Grand Est a réagi par de nombreuses mesures aux difficultés économiques et sociales liées à la COVID. Les orientations budgétaires régionales sont l’occasion de préciser la nature des choix faits. A défaut de mise à disposition à la population de ses orientations, qui permettrait un vrai débat démocratique, il est possible de voir sur internet la session du conseil régional et donc la présentation faite : beaucoup de beaux mots pour affirmer la volonté de transition écologique, de mettre la santé au premier plan, de développer le numérique. Mais au-delà des discours, des questions se posent :

– quels engagements en contrepartie des aides aux entreprises ? Il n’est pas acceptable que des aides soient accordées à des entreprises qui réduisent les emplois et délocalisent !

– quelle orientation donnée au développement économique ? Développer pour favoriser les profits ou développer pour répondre aux besoins de la population ?

quelle transition écologique ? Pour favoriser le capitalisme vert ? On sait par exemple qu’alors que le Conseil Régional prétend défendre le château d’eau qu’est la nappe phréatique du Sud Ouest Vosgien, rien n’est fait pour limiter les prélèvements du groupe Nestlé !

Le Grand Est s’est déjà tristement illustré par la mise en concurrence de certaines lignes de TER, une attaque sans précédent contre le service public de transport et voudrait renégocier avant terme sa convention avec la SNCF. Toutes les inquiétudes sont permises.

Les orientations budgétaires annoncent une diminution de 11 % des dépenses de fonctionnement, comme un bel effort, sauf que cela concerne ses personnels, les agents des lycées. Est ce une politique sociale ?

Le Grand Est a publié en décembre sa feuille de route santé. Elle est dans le même style, en 129 pages, étalant le rôle de la transition écologique pour la santé. Mais le Conseil Régional remplit si peu son rôle dans ce qui est sa compétence en santé, la formation des professions paramédicales, que l’Agence Régionale de santé finance des formations … sur de l’argent de la Sécurité Sociale !

Ce sont des actes qui sont nécessaires, pas des paroles !

Michèle LEFLON