Un département fragilisé financièrement

Avec les prochaines élections départementales (en mars 2021) les départements vont être mis sous les feux des projecteurs. Un récent rapport sénatorial, présenté par C.Cukierman, sénatrice communiste, souligne « le rôle incontournable des départements » dans la vie politique, économique et sociale de notre pays. Cependant, d’un territoire à l’autre, la situation est très contrastée. Notre département fait partie des territoires fragilisés par la crise économique et sociale. La perte de la clause de compétence générale aggrave également cette situation. Un conseil départemental (CD) ne peut plus depuis 2015 financer des projets portés par d’autres collectivités (interco, communes…). A cela vient s’ajouter le renforcement de la politique sociale. L’explosion du RSA c’est, dans les Ardennes, une véritable remise en cause de l’équilibre budgétaire. Pour 2020 le département a prévu un financement à hauteur de 63 millions d’euros uniquement pour le RSA.

Alors que l’État se désengage financièrement de plus en plus fortement, le conseil départemental des Ardennes a recours à la fiscalité. Pour 2020 celle-ci est en hausse de 1%. Certes, après la hausse de 10% en 2017, la fiscalité est revenue dans des proportions beaucoup plus raisonnables. Est-elle pour autant acceptable ? En réalité ce sont les contribuables ardennais qui rééquilibrent le budget du conseil départemental à travers l’impôt. La gestion du conseil départemental est à l’origine de tensions avec le maire de Charleville-Mézières qui reproche à son collègue président du CD d’avoir recours à l’impôt. C’est l’hôpital qui se moque de l’infirmerie.

Derrière ces joutes oratoires se profile la bienveillance de la droite ardennaise face au désengagement de l’État. Celui-ci ne tient pas ses promesses de compenser à l’euro l’euro tous les transferts de compétence à l’exemple du RSA. Il en est de même pour l’application d’une politique antisociale de la droite qui aggrave considérablement la situation de pauvreté de nombreux Ardennais. A cela il faut désormais ajouter le coût du Covid 19 qui va avoisiner les 10 millions pour le conseil départemental. En mars prochain, au moment des élections, il faudra se souvenir de cette position de la droite.

Sylvain Dalla Rosa