Pénurie de médecins, les Ardennes touchés

La pénurie de médecins traitants frappait, jusqu’à une période récente, les zones rurales. Depuis un an ou deux les zones urbaines, à l’image de Charleville-Mézières, sont également confrontées au manque criant de médecins traitants. Il n’y pas que le secteur libéral qui est frappé, les hôpitaux publics et le centre de réadaptation (route de Warcq) sont confrontés au même phénomène. Ainsi, le centre de réadaptation est obligé de réduire l’accueil des patients alors que la demande est toujours forte. Pour faire face à cette pénurie les hôpitaux publics font souvent appel à des intérimaires, solution très coûteuse. C’est un des éléments de casse du secteur hospitalier. A Manchester ce sont les fermetures de lits, notamment pendant l’été, à Sedan des menaces sérieuses de fermeture pèsent sur la maternité (700 accouchements en 2021).

Une récente étude montre que sur le territoire ce sont plus de 7 millions de Français qui sont privés de médecins traitants et 64% renoncent à se soigner en raison des délais d’attente trop longs. Pour notre département on compte 16 maisons médicales qui sont implantées. Le financement de ces équipements est essentiellement porté par les collectivités.

Celles-ci font effectivement des efforts pour favoriser l’implantation de médecins mais la solution pour combattre les déserts médicaux ne viendra que par une véritable politique de développement de la santé organisée par le gouvernement.

C’est un service public de soins de premier recours autour de centres de santé qu’il faut mettre en place afin d’éviter la mise en concurrence des collectivités. Ces équipements donnent aux professionnels un statut de salariés auquel une majorité de jeunes aspire et garantie le tiers payant pour les malades. Or, actuellement dans ce domaine comme dans bien d’autres c’est le désengagement de l’État qui prévaut. Comme d’ailleurs son refus d’augmenter le nombre de médecins formés en donnant les moyens nécessaires aux universités.

Sylvain DALLA ROSA