Sécurité informatique dans les hôpitaux et indépendance industrielle de la France

Depuis le début de l’année, selon le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, un hôpital français est la cible chaque semaine d’une cyber-attaque, encore il y a quelques jours, celui de Vitry Le François dans la Marne.

Le gouvernement préfère mettre en cause les personnels hospitaliers qui ne respecteraient pas les règles de sécurité que sa propre politique alors même qu’il persiste, malgré les recommandations, à confier des données de santé à des sociétés soumises au droit américain comme son partenariat avec Doctolib pour la campagne de vaccination qui confie ces données à la société américaine Amazon Web Services.

Rappelons aussi combien l’informatique actuelle ne répond pas aux besoins des personnels de santé qui ont besoin d’une informatique facilitant le travail et non de contrainte orchestrée par les règles de gestion comme actuellement.

En s’inspirant du militaire, des responsables CGT de Thalès font des propositions, car Thalès sait rendre compatible et fluide toute la chaîne de détection et de commandement composée d’une multitude d’appareils et logiciels, au départ incompatibles  : la compatibilité entre les différents systèmes est réalisée grâce à une normalisation de la forme des données type open source.

Sur ce modèle, ces responsables CGT proposent de fabriquer du sur-mesure répondant aux besoins des professionnels, différents selon les secteurs, tout en permettant l’interopérabilité et en limitant, par la fragmentation, le risque de piratage.

Cela suppose de sortir d’une vision libérale sacrifiant les services informatiques internes au profit de cabinets de consulting externes porteurs de solutions clef en main rendant le système de santé captif aux GAFA. Des industriels français pourraient tout à fait mobiliser leur savoir-faire pour construire un tel projet en lien avec les services hospitaliers.

Michèle Leflon