Les intercommunalités à la diète

Le 16 mars dernier la communauté d’agglomération Ardenne Métropole a voté son budget 2022. Celui ci est particulièrement marqué par les difficultés financières que rencontrent les collectivités. Ainsi, le taux d’endettement franchit un seuil inquiétant pour l’équilibre budgétaire. L’encours de la dette au 1er janvier était de 51,526 millions d’euros soit +18,309 millions (+19,39%).

En matière de fonctionnement, la solution trouvée pour faire des économies est de réduire le service public. Les dépenses pour le personnel sont en diminution de 1,2% pour atteindre 18,97 millions. Et encore ces chiffres ne tiennent pas compte de la récente annonce de revalorisation du point d’indice pour les fonctionnaires territoriaux. Ce taux était gelé depuis cinq ans. Conséquence, nous assistons à une diminution préoccupante des effectifs. Cela engendre un malaise au sein du personnel et un climat lourd au sein des services. Entre les départs volontaires et les postes non remplacés nous assistons à une hémorragie des effectifs.

Pour faire face à l’augmentation des charges générales (+15,36%), la décision prise est d’augmenter, sur la base de l’inflation, les tarifs publics des installations sportives et culturelles gérées par l’agglomération .

Difficultés supplémentaires, la hausse des frais de l’énergie. Le gaz ou l’électricité, augmentent de 46,39% pour atteindre au Budget 2022 la somme de 2,55 millions en prévision.

Concernant les capacités d’investissements celles-ci se trouvent également en régression de 34% (-7,9 millions) pour s’élever à 15,312 millions. Malheureusement l’agglomération participe au financement de dépenses qui ne devraient pas lui incomber comme la rénovation de la ligne SNCF Charleville/Givet pour une participation en 2022 de 115 628 euros.

Au titre des recettes le désengagement de l’État est régulier. Cette année la Dotation globale de fonctionnement va subir une baisse de 166 428 euros et l’agglomération devra abonder le budget Transports de 90 000 euros en raison de la hausse vertigineuse de la taxe TGAP perçu par l’État.

Lors de la création des Établissements pour la coopération intercommunale que de promesses n’avaient pas été faites. Aujourd’hui les promesses sont parties et restent les difficultés pour les élus de gérer des intercommunalités dont les compétences ne cessent de s’accroître.

Sylvain DALLA-ROSA