Nous aurions raison depuis 102 ans ?

Cent-deux ans. Cent-deux ans que le PCF, fidèle à ses origines idéologiques, se bat pour la souveraineté de la France. Pour sa souveraineté pleine et entière, souveraineté nationale et populaire d’abord, mais aussi souveraineté industrielle. Et que de critiques venant de gauche comme de droite lorsque les affiches « Produisons Français » venaient couvrir les murs des villes et des villages de France. Pourtant, après le COVID qui fut déjà un révélateur pour beaucoup, la guerre en Ukraine prouve encore une fois la défaite du libéralisme qui a mis à plat la dépendance de notre pays en matière industrielle. C’est L’Ardennais qui titrait il y a quelques jours « Les conséquences de la guerre inquiètent l’industrie métallurgique ardennaise ». En effet, le problème de l’accès aux matières premières en temps de crise est posé. A titre d’exemple, l’aluminium et certaines fontes brutes proviennent pour un quart de Russie. Le risque est concret : certaines entreprises craignent de ne plus avoir la capacité de produire ! C’est un véritable aveu de faiblesse de la part du grand patronat. Pour l’industrie ardennaise qui est en grande partie métallurgique, l’acier devient un sérieux casse-tête puisque la France n’en produit presque plus ou très peu comparé à l’Allemagne par exemple. Et pendant ce temps, des aciéries françaises ferment.

Face à cela, le projet du Parti Communiste Français résonne avec cohérence. Et ce projet est clair : engager une nouvelle industrialisation de la France en réduisant notre empreinte carbone. Voici ce qu’on lit dans le programme de Fabien Roussel « Depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs ont mené des politiques qui ont conduit à l’effondrement industriel de notre pays. Dans de très nombreux domaines, nous sommes devenus dépendants car incapables de produire, sur notre sol, ce dont nous avons besoin. Ce qui est à la racine de cette situation, c’est la recherche forcenée de la rentabilité financière maximale, le dogmatisme du profit et de la concurrence considérés comme les moteurs déterminants des prises de décision. Dans cette logique, il vaut mieux délocaliser et tuer l’emploi en France pour réduire les coûts. »

L’indépendance industrielle de la France n’est pas antagonique de la coopération avec les autres pays, nécessaire à l’échelle européenne et mondiale. Elle est indispensable à la relocalisation de la production, essentielle pour le climat.

Face à cela, il faut faire confiance aux salariés qui n’ont jamais été le problème mais toujours la solution. Rendre sa souveraineté à la France n’a rien d’une idée vieillissante et creuse, bien au contraire, c’est un projet d’avenir, ambitieux et qui fait partie intégrante de la réponse aux défis d’aujourd’hui.

Esteban EVRARD