Oui, les travailleurs doivent exercer leur métier en toute sécurité !

Depuis des mois, les conducteurs des bus TAC alertent sur des caillassages fréquents lors des arrêts sur les lignes 4 et 5. Sur cette ligne 5 (Charleville-Mézières la grande terre > Warcq les granges-Bertholet), des salariés rappellent amèrement que chaque samedi après-midi, ils sont victimes de jets d’œufs au niveau de la rue Léon Dehuz. Encore une fois, ne soyons pas naïfs. Certains halls sont contrôlés par les trafiquants et nous étions d’ailleurs force de proposition lors des dernières élections départementales pour endiguer ce fléau qui pourrit la vie des locataires mais aussi la vie des travailleurs. Preuve en est : la semaine dernière, ce n’est pas moins de 4 caillassages et jets d’œufs sur nos bus qui ont été signalés.

Les conducteurs et conductrices ne se sentent plus en sécurité et ont fait la proposition de mettre en place des « déviations de sécurité » permettant de contourner certaines rues et de changer un itinéraire prévu dès que le danger se fait ressentir. Résultat : des pressions de la part d’une direction considérant que les salariés étaient des fainéants, et des travailleurs en détresse face à la situation. Samedi dernier, sur la ligne 4, au niveau de Jean-Paul Sartre, à côté du campus, un conducteur s’est vu tomber dans un guet-apens. Des individus cagoulés qui placent des planches trouées de vis sur la route, un agent qui descend pour retirer « l’obstacle », un caillou jeté par un homme cagoulé sortant de nulle part et qui fracasse le pare-brise du bus.

À la suite de cela, l’ensemble des salariés ont exercé leur droit de retrait ce lundi 15 novembre 2021 et ont bloqué tout départ du dépôt. Ce droit de retrait a évidemment été vivement critiqué et remis en cause par la direction qui a considéré qu’il n’était pas justifié, et qu’il s’agissait d’un abus de la part des agents. Ils menacent d’ailleurs les salariés de décompter la journée aux conducteurs et conductrices (pensons à nos camarades cheminots pour qui la bataille a été toute aussi rude il y a deux ans).

Les salariés sont excédés, sont en détresse face au manque de soutien de la part des élus et de la direction. A rappeler qu’en 2024 les négociations commenceront concernant les marchés. Nos bus TAC seront-ils toujours sous la houlette de la RATP ? Et auquel cas, sous quelles conditions, notamment vis-à-vis des conditions de travail des salariés ?

La Fédération des Ardennes du Parti Communiste Français apporte son soutien inconditionnel aux salariés du réseau TAC. Une nouvelle fois, nous appelons à une réponse ferme de la part de l’État mais aussi de la part de la direction. Ne nous trompons pas : chaque symbole, si petit soit-il, de la République sera attaqué de front par ces bandits. La République doit reprendre entièrement pied dans l’ensemble de nos rues, et cela passe par le développement des services publics partout, cela passe par la recréation d’une grande Police Nationale de Proximité comprenant 30 000 hommes et femmes formés et statutaires, qui auront des objectifs concrets et précis, et notamment la lutte impitoyable contre les trafiquants en tout genre. Ne nous abaissons pas à eux. Oui à des services publics forts partout, oui à la gratuité des transports en communs, oui au retour d’un bureau de poste dans le quartier de Manchester, oui à une antenne du commissariat de police nationale également !

Ce que nous voulons, ce sont les jours heureux pour l’ensemble des travailleurs et travailleuses, pour l’ensemble des locataires, des habitants. Plus que jamais, nous nous battrons pour nos biens communs !

Esteban EVRARD