Le porte-parole du Parti communiste réagit à l’inscription «collabo» taguée samedi à l’entrée de son siège parisien

Ian Brossat : «Certains tentent en cet instant tragique d’instruire le procès de la gauche»

Le mot «collabo»  a été inscrit à l’encre rouge sur le dôme blanc du siège du parti communiste à Paris, samedi. Le  porte-parole du PCF réagit à cet acte de vandalisme, qu’il attribue à l’extrême droite.

Comment interprétez-vous le tag du terme «collabo» devant votre siège ?

Je le vis d’abord comme une infamie. Le Parti communiste, c’est la Résistance. Ce tag a été dessiné sur notre siège au moment où nous commémorons le 79e anniversaire du massacre de Châteaubriant. 27 communistes furent alors fusillés par les nazis. Parmi eux, il y avait Guy Môquet, âgé de 17 ans.

Ce siège national du PCF est situé place du Colonel-Fabien, du nom de ce résistant français auteur du premier attentat contre un militaire nazi, le 21 août 1941. Quant aux auteurs de ce tag, je n’ai guère de doute sur leur profil. J’y vois la marque et la signature de l’extrême droite.

Que répondez-vous à ceux qui accusent le PCF de complaisance envers le communautarisme et l’islamisme dans le contexte actuel ?

Je leur réponds que le PCF n’a aucune leçon de République à recevoir de personne. La République française, nous la chérissons et nous avons su la défendre les armes à la main. Après ce que nous venons de vivre, on attendrait des responsables politiques qu’ils veillent à l’unité du pays. Je constate avec effarement que c’est l’exact inverse qui est en train de se produire. Certains tentent en cet instant tragique d’instruire le procès de la gauche, de la disqualifier voire de la criminaliser. Une chose est certaine. Ce n’est pas la gauche, en tout cas pas la mienne, qui vend des armes à l’Arabie saoudite, ce n’est pas ma gauche qui baise les babouches des pétromonarques du Golfe et les décore de tout ce que la République compte de distinctions diverses et variées. Pour le reste, ce que nous disons est clair et précis. Il faut lutter sans faille contre l’islamisme, qui est une forme de fascisme. Cela suppose de condamner avec la plus grande sévérité ceux qui de près ou de loin ont prêté main-forte à l’assassin de Samuel Paty. Et il faut d’un même mouvement lutter contre tout qui fait le terreau de cette idéologie mortifère. Cela suppose de faire revenir l’État dans nos quartiers, pas uniquement sous sa forme répressive mais avec l’ensemble des services publics qui manquent aujourd’hui cruellement. Au premier rang desquels, l’école.

Quelles suites allez-vous donner ?

Nous allons porter plainte, bien sûr. Et je ne doute pas les coupables seront identifiés et punis. Mais le plus important n’est pas là. Nous allons surtout continuer le combat pour une République sociale et démocratique.