Comment ne pas tenir compte de l’opinion des Français.e.s ?

Le 29 mai 2005, il y déjà 20 ans, les Français.e.s étaient appelé.e.s à approuver par référendum le Traité de Constitution Européenne (TCE). Malgré la dramatisation du débat c’est le NON qui l’emporta avec près de 55% des voix. Dans les Ardennes le rejet du Traité est encore plus flagrant. Le résultat est sans ambiguïté 62,79% de NON sur 130 267 votants.

Le Parti Communiste Français avait mené campagne pour un NON de gauche. Le TCE était une imposture et reprenait quasiment à l’identique le traité de Maastricht. C’est J. Chirac, à l’époque Président de la République, qui avait annoncé le 14 juillet 2004, que les électeurs.rices seraient consultés par référendum. Persuadé que cette annonce allait mettre un terme à l’exigence populaire d’un débat démocratique c’était sans compter sur la volonté de débattre qui animait les Français.e.s. C’est le journal l’Humanité qui a pris l’initiative de publier l’intégralité du TCE soumis au vote. Pour la campagne pour le OUI on devait retrouver le PS, les Verts, et naturellement l’ensemble de la droite UMP et UDF.

Le slogan des militants du NON était clair « NON à l’Europe libérale, oui à l’Europe sociale ». C’est sur cette base que les communistes ont mené campagne pendant des mois. On comprend mieux l’enjeu de cette consultation quand on sait que c’est Giscard d’Estaing qui était chargé de diriger la réflexion pour rédiger le TCE. Ou en sommes nous aujourd’hui?

Malgré le désaveu subit par les tenants du OUI au Traité ceux-ci ne désarment pas. Après un passage à vide ils sont repartis à l’offensive pour la construction d’une Europe anti-démocratique et anti-sociale. Échaudés par le résultat c’est vers le parlement que se sont tournés les battus du référendum. Un traité dit de « Lisbonne » une copie du TCE sera adopté par les députés par 366 voix. Le Sénat leur emboîtera le pas.

Malgré cette récupération qui bafoue la volonté populaire l’espoir de construction d’une autre Europe demeure. Celle-ci repose sur la volonté populaire d’être entendu.

Sylvain DALLA ROSA