Depuis la nomination de Bayrou, le flou sur le budget de l’Éducation nationale a longtemps été de mise. Au final, le budget dédié imposé par 49.3 début février est très insuffisant. Si E. Borne, la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale, qui reconnaît qu’elle ne connaît pas grand-chose aux questions d’éducation, a annoncé la non-suppression des 4000 postes d’enseignant·es il y a quand même des suppressions dans le 1er degré afin de couvrir les besoins pour les groupes de niveaux au collège. Les organisations syndicales restent fermement opposées à ces groupes dits de besoin, au tri social qu’ils génèrent inévitablement et qui ne répond aucunement au problème de la difficulté scolaire. La seule chose que le Choc des Savoirs a montrée, c’est que les effectifs plus réduits offrent des conditions plus favorables aux élèves.
Notre académie n’échappe pas aux suppressions de postes : 38. Le prétexte de la baisse démographique devrait plutôt permettre d’envisager, enfin, une diminution du nombre d’élèves par classe et l’abondement de brigades de remplacement.
Et rappelons la scandaleuse fermeture du lycée Simone Veil dont les élèves vont être absorbés dans deux établissements : l’occasion de réduire le nombre des personnels enseignants et administratifs: c’est ce qu’on appelle de l’optimisation faisant fi de la vie de ces salariés.
Alors que les manques de personnels sont désormais une réalité intangible et visible de tou·tes, le gouvernement ne répond pas aux exigences d’un Service public d’Éducation devant avoir les moyens d’accueillir tou·tes les élèves préférant ainsi l’emploi de personnels précaires. Le taux d’encadrement restera parmi les plus élevés d’Europe !
Ce gouvernement ne donne pas les moyens non plus d’accéder à un droit fondamental : la scolarisation pour tou·tes. Pour cela il faut des moyens, des effectifs réduits dans les classes pour faciliter l’inclusion, des personnels spécialisés et des places suffisantes dans les structures adaptées. Les quelques créations de postes précaires d’AESH ne répondent pas à une scolarisation inclusive au moment où nous fêtons les 20 ans de la loi Handicap.
La Ministre assume poursuivre les réformes qui ont profondément déstructuré notre système éducatif accentuant inégalités et discrimination : réforme du bac et Parcoursup, réforme de la voie professionnelle, choc des savoirs et ses groupes de niveau, évaluation à tous les niveaux.
Les annonces s’enchaînent, se contredisent (comme sur le Pass culture). Il n’est pas acceptable pour la communauté éducative d’appréhender chaque jour « ce qui va nous tomber sur la tête ». Il n’est pas acceptable de réduire l’accessibilité à la culture alors que celle-ci contribue grandement à l’épanouissement de nos élèves des quartiers populaires, des établissements d’éducation prioritaires
A l’opposé des choix gouvernementaux de sacrifier l’avenir du service public d’éducation aux exigences de l’économie libérale et d’enfermer les enfants des classes populaires dans une orientation plus précoce vers des emplois peu qualifiés et précaires, le Parti Communiste Français réaffirme son projet d’une école égalitaire et émancipatrice avec les moyens nécessaires à sa mise en œuvre.
Mézhoura NAIT ABDELAZIZ