Le 15 mars dernier, à l’occasion du premier tour des élections municipales à Charleville-Mézières la liste de droite l’a emporté avec une forte avance. Sylvain Dalla Rosa, tête de liste de la gauche a eu, lors de la soirée électorale, cette phrase « nous ne sommes pas battus par la droite mais par l’abstention ». L’absence d’un rassemblement plus large, les verts ayant refusé de s’unir avec la liste de gauche, n’aura pas permis d’avoir plus que deux élus.
Quelques villes ardennaises ont du attendre ce dimanche 28 juin et le 2e tour (soit trois mois après le 1er) afin de connaître leur maire. C’était notamment le cas à Sedan, Revin, Givet ou encore Rethel. Dans toutes ces villes c’est la droite, avec des rassemblements divers (LR, centriste, LREM)…, qui l’emporte. L’abstention a été encore plus élevée qu’au premier tour atteignant 51,81% dans les Ardennes. Crainte du Covid19 ou désintérêt pour les élections, il faudra que les formations politiques réfléchissent à ce gouffre qui grandit entre les électeurs (notamment dans les quartiers populaires) et les différents candidats. Cette attitude de bouder les urnes qui devient pérenne est grave pour la démocratie.
Avec ce deuxième tour, dans les villes ardennaises concernées, la gauche ardennaise était quasi absente n’ayant pas pu franchir le premier tour sauf à Revin ou la liste de gauche s’était qualifiée pour le deuxième tour. Cette liste conduite par C. Léonard (ancien député) ne recueille que 43,42% des suffrages et c’est le maire sortant de droite qui, en dépit de la fusion des deux listes de gauche, est largement réélu. A Sedan, malgré la volonté de la presse de présenter Herbillon, le maire sortant, en homme de gauche, ce sont bien trois listes de droite qui étaient en concurrence. Cette division des trois listes de droite profite au maire sortant qui est réélu.
C’est un véritable défi démocratique auquel sont désormais confrontées les formations politiques. A gauche il faudra bien trouver le chemin de l’unité sous peine d’être marginalisé. Dimanche dernier, cette unité dans bien des grandes villes comme Strasbourg, Lyon ou Bordeaux a profité aux verts. Cependant, l’unité doit se faire sur des bases claires d’une politique sociale, progressiste, anti capitaliste et environnementale. Enfin, une tache supplémentaire sur la démocratie est l’élection du candidat du Rassemblement national à Perpignan.