Depuis 1905 et l’adoption de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État ce sont les communes qui ont la responsabilité d’entretenir les lieux du culte catholique. Pour la rénovation de Notre Dame de Paris, estimée à 700 millions, ce chantier a reçu le soutien de 350 000 donateurs (des particuliers comme des entreprises). La collecte s’élève à 836 millions d’euros. Largement au dessus du coût des travaux qui ont duré cinq ans. Un incendie avait ravagé la cathédrale le 15 avril 2019. A des niveaux différents ce sont pratiquement 2000 artisans qui ont travaillé à la remise en état du bâtiment en cherchant à respecter la qualité historique de celui-ci. Ne respectant pas la séparation de l’Église et de l’État le président de la République a participé à la cérémonie de fin des travaux au côté des responsables de l’épiscopat.
Les travaux de réhabilitation de Notre Dame de Paris ne doivent cependant pas cacher le délabrement de milliers d’Églises ou de basiliques sur notre territoire. L’Observatoire du patrimoine religieux estime que quelques 5000 églises seront abandonnées dans les années à venir.
Ainsi, la commune de Foisches dans les Ardennes lance à son tour une souscription pour refaire l’église du village qui a besoin de travaux de rénovation et de mise en sécurité pour un montant de 100 000 euros. Il existe de nombreuses collectivités qui sont dans la même situation. A Charleville-Mézières, il y a quelques années, ce sont des travaux sur la basilique de Mézières qui dispose d’un patrimoine d’art sacré remarquable ou sur l’église St Lié à Mohon (réfection des vitraux et de l’orgue) qui ont été financés en partie par la collectivité.
Élément d’un processus de laïcisation commencé sous la Révolution française, la loi de 1905 n’a pas établi la « laïcité ». Le mot, d’ailleurs, n’y figure pas ! Les débats actuels, en particulier ceux portant sur le port de signes religieux à l’école, n’ont que très peu à voir avec la loi de 1905. La loi de séparation des Églises et de l’État doit être revue pour libérer les collectivités de la charge de gestion des bâtiments cultuels. Le texte précise même « La République ne reconnaît ne salarie et ne subventionne aucun culte. »
Sylvain DALLA ROSA
Libre Penseur