Dans son discours de politique générale, le premier Ministre avait fait quelques annonces pour la santé : l’abandon de l’augmentation du ticket modérateur sur les consultations et les médicaments, une très légère augmentation de l’ONDAM (Objectif des dépenses de santé). Il a bien fallu qu’il entende les mobilisations qui montent, des personnels hospitaliers, des usagers. Même des organisations très corporatistes de médecins s’en étaient mêlées pour dénoncer l’aggravation de l’accès aux soins.
Depuis, les ballons d’essai se multiplient avec la complicité de la droite sénatoriale pour compenser ces concessions faites à la mobilisation sur le dos de la population, alors que l’on pourrait faire payer le grand capital : augmentation de la taxe payée par les mutuelles, évidemment répercutée dans les cotisations payées, journée de travail gratuite, taxation des retraités, réduction des indemnités d’arrêt de travail … Sans parler du ministre de l’intérieur qui persiste et signe sur cette horrible mesure de remettre en cause l’AME (l’Aide Médicale d’État à destination des personnes en situation irrégulière).
Bref, pas question pour le gouvernement de comprendre que la meilleure manière d’augmenter les recettes de la Sécurité Sociale, c’est d’augmenter les salaires, de lutter contres les inégalités hommes/femmes, de s’opposer au chômage en réindustrialisant le pays et en développant les services publics. Plutôt que de revenir sur les exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les grands groupes qui accumulent les profits, il préfère s’en prendre à toute la population.
Fondamentalement, c’est la poursuite des politiques du moins de Sécurité Sociale, pour plus d’assurances privées, le but inavoué d’E. Macron. Comme en témoigne ce récent décret permettant d’augmenter jusqu’à 35 % les tarifs des EHPAD non habilités à l’ASH, l’aide sociale à l’habitat, une manière de préparer l’opinion à une assurance dépendance obligatoire !
Alors, la mobilisation, il va falloir l’amplifier : vous pouvez compter sur les communistes.
Michèle LEFLON