On a applaudit les personnels de santé pendant l’épidémie de COVID ! Sauf qu’il ne suffit pas d’applaudir et le mépris concret des administrations, des directions d’hôpitaux au ministère en passant par les ARS les maltraitent. On manque de personnels dans les hôpitaux et les directions justifient les postes vacants par les difficultés de recrutement : de fait, selon une étude de la DREES de l’an dernier, près de la moitié des infirmières des hôpitaux ont quitté l’hôpital ou changé de métier au bout de dix ans de carrière. Il faudrait donc « dorloter » ces personnels dont on a tant besoin. C’est malheureusement à l’opposé des pratiques de la direction du CHINA (Centre Hospitalier Intercommunal nord Ardennes) !
A Manchester, le nombre de places en crèche pour les enfants de 3 à 5 ans accueillis en périscolaire va être réduit drastiquement, laissant une quinzaine de familles sur le carreau au 1er juillet. La crèche n’est pas conforme, mais ce jugement de la PMI ne date pas d’aujourd’hui ! La direction de l’hôpital a préféré laisser pourrir la situation plutôt que de se mettre en conformité !
A Nouzonville, la direction a décidé de modifier les horaires des personnels pour leur faire faire des journées de 12 heures. Le but évident est quelques économies : selon l’École des Hautes Etudes en Santé Publique (Ehesp), l’organisation en 12 heures à l’hôpital permet de réduire les effectifs de 3,5% par rapport à un planning entre 7 h 30 ou 10 heures. Ces organisations de travail se généralisent, souvent bien acceptées initialement par les personnels quand ils ont de longs temps de transport car cela réduit le nombre de journées de travail : les Hôpitaux de l’APHP à Paris en particulier ont beaucoup développé ces horaires. Les conséquences en sont de mieux en mieux connues, néfastes pour la santé avec un risque accru de burn-out et d’augmentation des erreurs professionnelles. Les personnels de l’hôpital de Nouzonville ont bien raison de s’opposer à ces changements !
Michèle LEFLON